Déclaration à la presse de Mme Catherine Colonna, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, sur l'Union européenne face aux conflits en Ukraine et au Proche-Orient, à Bruxelles le 11 décembre 2023.

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Circonstance : Arrivée au Conseil Affaires étrangères

Texte intégral

Je ne vous apprendrai rien si je vous dis que nous sommes dans la dernière étape de la préparation du Conseil européen des 14 et 15 décembre, cette semaine. Et d'ailleurs je dois saluer la présidence espagnole, une présidence qui a été particulièrement délicate à mener, qui a été très bien menée avec tous les défis que nous savons, et toutes les crises qui se sont accumulées. Hommage à la présidence dans son rôle.

À l'ordre du jour de notre Conseil aujourd'hui, plusieurs sujets ; je voudrais évoquer deux d'entre eux prioritairement, l'Ukraine et le Proche-Orient.

Pour ce qui concerne l'Ukraine, nous savons la situation et nous savons la nécessité de marquer notre soutien à l'Ukraine dans la durée, c'est-à-dire d'en envoyer le signal, de le dire, d'envoyer ce signal stratégique, mais aussi de le faire, de le programmer et de nous organiser à cette fin.

Cela signifie trois choses. D'abord, adapter la Facilité européenne de paix pour qu'elle puisse continuer d'aider l'Ukraine et dans une logique nouvelle, orientée davantage vers l'aide à la production et à l'acquisition de matériel européen.

Deuxièmement, cela signifie renforcer les sanctions, et donc nous souhaitons l'adoption avant la fin de l'année du douzième paquet de sanctions contre la Russie pour peser sur l'effort de guerre russe.

Et troisièmement est ouverte bien sûr, la question de l'ouverture de négociations d'adhésion avec en particulier l'Ukraine et la Moldavie. Vous avez vu sans doute que le Président de la République a indiqué que la France soutenait l'ouverture de telles négociations.

Je veux croire que sur ces différents sujets, les Européens seront unis. Unis dans ce qui correspond à leurs intérêts de sécurité autant qu'à leurs valeurs, et nous passerons aujourd'hui lors de ce Conseil des messages clairs - je pense là à notre partenaire hongrois - pour qu'il en soit ainsi. Voilà pour l'Ukraine.

Le deuxième grand sujet bien sûr, c'est la situation au Proche-Orient. Là aussi, beaucoup de choses ont été dites. Je rappelle que nous sommes inquiets de la façon dont les opérations militaires sont menées à Gaza par Israël, avec leur cortège de victimes civiles, trop nombreuses, et nous sommes très préoccupés d'une situation humanitaire qui devient véritablement critique.

Donc aujourd'hui, l'urgence reste d'une part à la libération de tous les otages, sans conditions, et d'autre part au retour à une trêve de longue durée, durable, permettant de conduire à un cessez-le-feu.

Au-delà de ça, bien sûr, il faut continuer de travailler sur les questions de sécurité. Un travail est en cours et vous avez sans doute vu qu'avec mes collègues Annalena Baerbock et Antonio Tajani, donc à trois, France, Italie, Allemagne, nous avons proposé l'instauration, la création, d'un nouveau régime de sanctions visant le Hamas, l'organisation terroriste déjà désignée comme tel par l'Union européenne de longue date. Mais il faut aller plus loin, et permettre des désignations individuelles supplémentaires.

J'ajoute d'ailleurs que la situation en Cisjordanie nous préoccupe aussi, comme vous le savez, en particulier en raison de trop nombreux cas de violences commises par des colons extrémistes. Et sur ce point, la France réfléchit à l'adoption de mesures nationales.

Dernier volet évidemment sur le Proche-Orient, et il faut en parler, nous en parlerons aujourd'hui, la façon de travailler ensemble pour restaurer un horizon politique, retrouver un chemin de paix qui permettra d'avancer vers la solution à deux Etats.

Voilà, en quelques mots, deux des grands thèmes de notre conseil d'aujourd'hui, avec en perspective le Conseil européen des 14 et 15 décembre, cette semaine.


Q - At the end of this week, Georgia is waiting for the candidate status. So what is the position of France and what we should expect at the end of the week ?

R - I just mentioned it in French, but I repeat it willingly in English. Among those issues that will be discussed at the European Council later this week, there is one important, among so many, which is the possibility of opening the accession talks for among others, Ukraine and Moldova. And to be very clear, France supports the opening of such negotiations, especially considering the reforms that have been made already by these two countries, reflected in the report by the European Commission. And the last decisions taken by Ukraine to go further, even beyond what was requested by the Commission, and doing it even earlier than promised, which is a good move. So we do believe that we should be united on this one. I will meet my Georgian counterpart later this afternoon.

Q - On Gaza, how confident are you that will happen the second ceasefire soon ?

R - We have to push for a pause, a long pause, a truce, sustainable that could lead to a ceasefire. This is not new. This is the position that France has taken for weeks and weeks much, earlier in the conflict, and repeated by our votes at the United Nations several times. We have to work on it.

Q - [Question sur un plan B]

R - There is no plan B. There is really a need to unite on this objective. This is absolutely necessary and it is a precondition to go further in terms of political solutions.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 décembre 2023