Interview de M. Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur et des outre-mer, à France 2 le 31 janvier 2024, sur le nouveau Premier ministre Gabriel Attal, le maintien de l'ordre face au mouvement de contestation des agriculteurs, les statistiques de la délinquance et de la criminalité, la menace terroriste et la sécurité des Jeux olympiques.

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Média : France 2

Texte intégral


THOMAS SOTTO
Bonjour et bienvenu dans " les 4V ", Gérald DARMANIN.

GERALD DARMANIN
Bonjour.

THOMAS SOTTO
Vous l'avez trouvé comment votre Premier ministre, hier ?

GERALD DARMANIN
Il était très fort, très dynamique. Et je l'ai trouvé très clair pour les mois qui viennent et qui vont être importants pour la France.

THOMAS SOTTO
Il était très concret. ATTAL promet du concret. D'ailleurs, ça fait la une du Télégramme. Il a un côté volontariste. J'assume, j'annonce, quand il dit à l'adresse des jeunes délinquants " Tu casses, tu répares. Tu salis, tu nettoies. Tu défis l'autorité, on t'apprend à respecter. " On se dit que ça pourrait être du DARMANIN. Vous l'avez conseillé ou pas ? C'est votre patte ?

GERALD DARMANIN
Je pense que c'est surtout du bon sens. Chacun s'aperçoit - les parents qui nous écoutent, les professeurs, les policiers, les gendarmes - que lorsque l'on casse quelque chose, on doit le réparer. Je pense que la sanction... ce qui est important, c'est le fait qu'elle soit sûre et rapide ; pas qu'elle soit très forte. Et quand on voit que des gens ne sont jamais punis pour les faits qu'ils font, et notamment des adolescents ou des jeunes adultes, on se dit qu'évidemment, ce n'est pas la prison la réponse, mais que c'est la réparation, la réponse.

THOMAS SOTTO
On ne va pas refaire tout le match de ce discours qui a duré une heure et quart. Mais quand même, il veut désmicardiser la France, il veut débureaucratiser. Il veut permettre aux AESH d'être présents à la cantine et auprès des élèves handicapés. Il veut lutter contre le manque de médecins, mieux payer les infirmières, mettre en place des travaux d'intérêt éducatifs pour les jeunes délinquants. Tout ça, c'est très bien, mais quand même, on se dit " mais pourquoi ne l'ont-ils pas fait depuis sept ans qu'ils sont au pouvoir ? "

GERALD DARMANIN
On a fait beaucoup de choses. Je prends l'exemple de désmicardiser. C'est-à-dire quoi ? C'est les gens qui sont au SMIC aujourd'hui. C'est ce qu'a évoqué hier, Gabriel ATTAL. Ils ne peuvent plus augmenter leur salaire parce que nous avons-nous-mêmes mis - parce qu'on a soutenu l'économie - des moyens à la place, par exemple du patronat. On a fait ce qu'on appelle la prime d'activité. Et vous perdez la prime d'activité si votre patron augmente votre salaire. Ce qui fait que personne n'augmente votre salaire et donc du coup, c'est l'Etat qui paie à leur place, les salaires. Et en même temps, on ne peut pas augmenter ces salaires, on laisse ces gens dans la pauvreté. Donc, il y a parfois des mécanismes qu'on a mis en place pendant la crise Covid par exemple, ou pendant la crise économique…

THOMAS SOTTO
Qui ont des effets pervers aujourd'hui ?

GERALD DARMANIN
Qui ont des effets pervers et qu'il faut changer.

THOMAS SOTTO
Qu'est-ce qui vous séduit le plus chez Gabriel ATTAL ?

GERALD DARMANIN
Son énergie. Je suis toujours adepte de l'énergie, du volontarisme. Je pense que c'est ça qui fait bouger les lignes politiques, qui donne confiance aux gens de faire de la politique. On ne réussit pas tout quand on est volontariste, bien sûr, mais on montre qu'on essaye de faire et c'est le principal.

THOMAS SOTTO
Alors, ce discours, les agriculteurs l'ont suivi de près, Gérald DARMANIN, mais ce n'est manifestement pas de nature à les convaincre de retourner dans leurs exploitations. Et beaucoup appellent à durcir clairement le mouvement depuis hier. Est-ce que la jurisprudence des premiers jours, la doctrine qu'on pourrait résumer par " pour l'instant, on laisse faire ", ça reste la règle en matière de police ce matin ?

GERALD DARMANIN
Les agriculteurs ne sont pas des délinquants. Ils n'attaquent pas des policiers et des gendarmes à coup de boules de pétanque. On leur a donné des lignes claires " ne pas rentrer dans Paris, ne pas bloquer Rungis, ne pas bloquer les aéroports. "

THOMAS SOTTO
Ils ne pourront pas rentrer dans Paris ? Parce que là, ils ont l'air déterminés à vouloir avancer.

GERALD DARMANIN
J'ai rappelé des lignes claires, des lignes rouges. Voilà, je pense que depuis dix jours, je montre autant ministère de l'Intérieur, de l'écoute, de l'entente. On n'a pas envoyé ni les CRS, ni les gendarmes mobiles contre les agriculteurs qui travaillent durement, dont je connais le difficile métier. Les revendications sont légitimes. La limite, évidemment de ces revendications ; il y a plus de 100 points de blocage, aujourd'hui 10 000 manifestants.

THOMAS SOTTO
Ce matin, il y a 10 000 manifestants environ ?

GERALD DARMANIN
Il y a à peu près 10 000 manifestants. 9 100, si je regarde les chiffres de hier soir. Et évidemment, il y a de la relève parce que c'est difficile de bloquer et de rester toute une nuit sur une autoroute. Ce que je veux constater, c'est que pour l'instant, les dialogues que j'ai avec les confédérations et avec les fédérations agricoles, quelles qu'elles soient, ils respectent les règles qu'on leur donne. Ils ne s'en prennent pas aux forces de l'ordre, ils ne rentrent pas dans Rungis, ils ne rentrent pas dans les aéroports parisiens, pas dans Paris. Mais si jamais ils devaient le faire, évidemment, je répète que nous ne laisserons pas faire. Ce n'est pas du tout la volonté du Gouvernement. Il y a des discussions avec le Premier ministre en ce moment même. Jeudi, le Président est au Conseil européen. Moi, je souhaite que ces protestations légitimes ne connaissent pas évidemment de difficultés de maintien de l'ordre.

THOMAS SOTTO
Ce matin, il y a des actions sur l'A1, l'A4, l'A5, l'A6, l'A10, l'A13, l'A15, l'A16. Il n'est pas question d'évacuer les agriculteurs qui sont là ?

GERALD DARMANIN
Non, il n'est pas question d'évacuer les agriculteurs qui sont là. Ils sont d'ailleurs encadrés avec les policiers, les gendarmes, pour éviter les drames de la sécurité routière qu'on a pu connaître au début du mouvement. La contrepartie, c'est qu'il ne peut pas être l'objet du blocage de Rungis, des aéroports ou de Paris.

THOMAS SOTTO
Et les autres grandes villes : Lyon, Toulouse, Marseille ? C'est pareil ?

GERALD DARMANIN
C'est aussi le cas. La préfète de Lyon, effectivement, a dit la même chose.

THOMAS SOTTO
La même règle.

GERALD DARMANIN
Exactement.

THOMAS SOTTO
Tout le monde s'accorde à dire que leur mécontentement est légitime et qu'ils sont très souvent à plaindre, nos agriculteurs français. Néanmoins - et pardon de vous reposer la question que je pose absolument à tous les ministres ces jours-ci, à laquelle aucun ne répond - mais aux Français qui n'arrivent pas à aller bosser le matin, qui passent des heures dans leur voiture, qui arrivent en retard partout, qui ont des bouchons parce qu'il n'y a pas de respect de l'ordre public. Vous répondez quoi ? Vous dites quoi ?

GERALD DARMANIN
Non, on ne peut pas dire qu'il n'y a pas de respect de l'ordre public ; il y en a un. La manifestation, c'est un cadre constitutionnel. Vous ne m'avez pas posé la question lorsqu'il y avait, à Sainte-Soline, des gens qui ont bloqué tout un département comme celui des Deux-Sèvres.

THOMAS SOTTO
On vous posait quelques questions à l'époque de Sainte-Soline.

GERALD DARMANIN
Donc il y a deux poids, deux mesures. Moi, je constate que ceux qui travaillent dur, ceux qui ne se prennent pas aux forces de l'ordre, qui respectent les biens publics, ils ont le droit de manifester comme les autres. Les agriculteurs, on ne les voit pas beaucoup. Ils sont souvent dans nos champs, dans les fermes pour produire ce que nous devrions acheter d'ailleurs et sont à l'achat plus français à faire. Mais moi, je me refuse – et j'entends la question des deux poids deux mesures - je me refuse d'envoyer les CRS sur des gens qui travaillent.

THOMAS SOTTO
Et que ça peut durer des jours et des semaines comme ça ?

GERALD DARMANIN
Il y a une négociation avec le Premier ministre et le Président de la République. J'ai compris qu'elle avançait. Le Premier ministre avait déjà apporté beaucoup de réponses vendredi. On va continuer à le faire. Il est hors de question de considérer les gens qui travaillent de la même façon que des délinquants.

THOMAS SOTTO
Et tant pis pour les dommages collatéraux du coup, pour ceux qui sont empêchés de se déplacer…

GERALD DARMANIN
Non, mais personne... Je pense que ça ne fait pas plaisir aux agriculteurs de passer la nuit sur une autoroute pour montrer qu'ils ont des revendications. Eux-mêmes, ces gens qui se lèvent tôt, ils comprennent très bien les gens qui bossent. Ils ne bloquent pas les routes secondaires, ils ne bloquent pas les transports en commun. On a un " gentlemen agreement " qui est difficile pour tout le monde. C'est aussi difficile pour les forces de l'ordre qui sont très sollicités, qui, en pleine hiver, font du maintien de l'ordre. Donc, je constate aujourd'hui qu'aucun agriculteur ne s'en est pris à aucun gendarme et à aucun policier.

THOMAS SOTTO
Gérald DARMANIN, on attend dans la journée les chiffres de la délinquance et de la criminalité pour 2023. Est-ce qu'ils sont bons ? Est-ce qu'ils sont mauvais ? Quelle est la tendance ? Je vous vois sourire.

GERALD DARMANIN
Non, mais ce n'est pas à moi de le dévoiler. Le service statistique du ministère de l'Intérieur les dévoile. Sinon, les chiffres ne sont pas indépendants. Ce qu'on constate, c'est qu'il y a des résultats encourageants dans la lutte contre la drogue. Ça a été dit, vous l'avez vu, à Marseille notamment.

THOMAS SOTTO
Donc, ils seront plutôt bons, ces chiffres ?

GERALD DARMANIN
Dans la baisse contre les vols et les cambriolages. Et il y a malheureusement encore des difficultés, notamment sur les tentatives d'homicide, mais aussi - et c'est encore important - sur les agressions, notamment envers les femmes.

THOMAS SOTTO
On voit les home-jacking se multiplier, ces cambriolages violent avec parfois saucissonnage des victimes. C'est un effet de loupe où il y a vraiment une explosion de ce type de cambriolages ces derniers temps ?

GERALD DARMANIN
Il n'y a pas des explosions parce que ce n'est pas généralisé. Et je constate d'ailleurs que la police, et notamment à Paris, a fait de très belles affaires pour interpeller des groupes qui sont ce qu'on appelle sériel, c'est-à-dire qui multiplient en série ce genre de violences inacceptables. J'espère surtout des condamnations pénales extrêmement fortes parce que…

THOMAS SOTTO
Et pour vous, il y a un réseau où ce sont des groupes…

GERALD DARMANIN
Oui, il y a des réseaux.

THOMAS SOTTO
Il y a des réseaux ?

GERALD DARMANIN
Il y a des réseaux qui touchent notamment la région parisienne et qui ont été, pour trois d'entre eux, interpellés très récemment.

THOMAS SOTTO
Donc, sur les chiffres des violences, vous n'en direz pas davantage, pour 2023 ?

GERALD DARMANIN
Ce n'est pas à moi de donner des chiffres. Je suis désolé.

THOMAS SOTTO
Vous êtes quand même le ministre de l'Intérieur.

GERALD DARMANIN
Oui, mais il y a des indépendants statistiques et c'est normal de les respecter.

THOMAS SOTTO
Si on dit : homicides plus 6%, coups et blessures volontaires plus 6%, violences sexuelles plus 7%.

GERALD DARMANIN
Je vous reconnais bien, là, vous ne citez que des chiffres qui pourraient être en augmentation.

THOMAS SOTTO
Non, non, pas du tout. Je n'ai pas fini, vous ne me laisser pas aller au bout. Les vols violents sans arme moins 9%, usage de stupéfiants moins 1%. Ce sont des projections Interstats…

GERALD DARMANIN
Des cambriolages qui sont en baisse pour la première fois. C'est à peu près, en effet, sans doute ce qui est arrivé.

THOMAS SOTTO
On est à peu près dans le vrai que vous savez déjà, mais que vous ne pouvez pas dire que vous savez.

GERALD DARMANIN
Non mais si, je le sais, évidemment. Heureusement que le ministre de l'Intérieur est au courant de beaucoup de choses, notamment des chiffres de la délinquance.

THOMAS SOTTO
Ça nous rassure quand même.

GERALD DARMANIN
Ce que je veux dire, ce qui est important, c'est la mère de toutes les batailles, c'est la lutte contre la drogue et les opérations " place nette " annoncées par le Président de la République ; le fait d'interpeller des réseaux et d'occuper le domaine et de supprimer des points de deal, notamment à Marseille où des quartiers comme le paternel n'ont plus de dealers. Il y a trois ans, quand je suis arrivé au ministère de l'Intérieur, on m'a dit " c'est impossible ". Aujourd'hui, tous les reportages l'ont montré ; c'est possible. Et on restera partout sur le territoire national.

THOMAS SOTTO
Est-ce que vous nous confirmez ce matin que le niveau d'alerte terroriste est redescendu d'un cran en France ?

GERALD DARMANIN
Alors ça s'appelle, c'est plutôt Vigipirate qui est étudié en train... Pour l'instant, je crois, la décision qui n'a pas été totalement prise. C'est à dire que les militaires sont un peu moins présents, mais les policiers et gendarmes tout aussi présents. Moi, je veux redire qu'évidemment, la menace terroriste est extrêmement forte.

THOMAS SOTTO
Elle s'est un peu éloignée, elle s'est un peu apaisée ou pas du tout ?

GERALD DARMANIN
Disons qu'elle peut prendre des formes différentes. Vous savez qu'il y a une menace qui est à l'intérieur de chez nous, des personnes qui sont radicalisées et qui peuvent passer à l'acte ; islamiste en général. Mais c'est aussi le cas de l'ultra droite ou l'ultragauche. Notre difficulté aujourd'hui, c'est de revoir se reconstituer des cellules financées, organiser des théâtres extérieurs la Syrie, l'Afrique, le Levant pour venir nous frapper comme du temps du Bataclan. On peut considérer aujourd'hui dans les services de renseignement qu'il n'y a pas les moyens de le faire et qu'il y a l'intention de le faire.

THOMAS SOTTO
Donc il faut rester vigilants ?

GERALD DARMANIN
Et surtout, il faut changer de posture pour sans doute travailler autrement que nous travaillons.

THOMAS SOTTO
Mais l'alerte urgence a été levée aujourd'hui ?

GERALD DARMANIN
L'alerte urgence attentat n'est pas encore levée. Le Premier ministre aura à prendre cette décision, mais il y aura sans doute un peu moins de militaires de sentinelle et autant de policiers, de gendarmes.

THOMAS SOTTO
Cette menace terroriste, elle est évidemment dans tous les esprits avant, avant les JO. Est-ce que vous avez fixé la juge raisonnable pour la cérémonie d'ouverture du 26 juillet ?

GERALD DARMANIN
Mais aujourd'hui, la cérémonie d'ouverture est comme elle était prévue, c'est-à-dire à peu près 300 000 personnes qui regarderont cette cérémonie d'ouverture sur la Seine.

THOMAS SOTTO
Elle est comme elle était prévue, mais à chaque fois que vous venez nous voir, il y a 100 000 de moins, on est parti de 500 000, 400 000, 300 000…

GERALD DARMANIN
Non non, c'est assez simple, chaque fois que je fais une émission entière pour vous expliquer…

THOMAS SOTTO
On va faire…

GERALD DARMANIN
Quelque chose qui n'existe pas, qui n'existe pas depuis 3 000 ans. Je vous rappelle que les Jeux Olympiques à Paris, c'est une fois tous les siècles et une cérémonie d'ouverture en dehors d'un stade, ça, ça n'a jamais existé. Donc, c'est une fois tous les 3 000 ans. L'idée, c'est qu'il y a 100 000 personnes dans les quais de bas, c'est sur les quais qu'ils vont regarder la cérémonie, c'est des billets payants. Il y a plus de 220 000 personnes sur les quais hauts, c'est-à-dire ceux qui vont s'approcher de la Seine. Et puis après, il y a tous ceux qui habitent et qui vont pouvoir louer, faire des soirées le long de la Seine, qui va de Bercy jusqu'au Trocadéro avec au Trocadéro, une grande, un grand accueil de tous les chefs d'Etat, toutes les délégations, donc…

THOMAS SOTTO
Elle vous empêche de dormir cette fameuse ouverture ou pas ?

GERALD DARMANIN
Non, non, non, non, non. Je dors correctement et je suis très concentré et je sais qu'on a les meilleures forces de sécurité du monde et qu'on arrivera à montrer que la France est capable de gagner des médailles, mais surtout d'accueillir le monde sans problème.

THOMAS SOTTO
Dernière question il y a quelques jours, dans Le Figaro, voici ce que vous déclariez, Gérald DARMANIN : « Ma mission est de réussir les Jeux olympiques. Après un cycle au ministère de l'Intérieur sera atteint. J'aurai terminé ma mission à ce moment-là. Après, si le chef me dit qu'il a d'autres missions à faire, nous verrons bien... ». Est-ce que ça veut dire qu'après les jeux, c'est bye bye pour vous ?

GERALD DARMANIN
Non, c'est au président de la République de décider.

THOMAS SOTTO
C'est peu clair quand même ?

GERALD DARMANIN
Non, c'est au Président. J'ai dit que c'est au président de la République de décider. Ce qui est certain, c'est que ça fera quatre ans et demi que je serais ministre de l'Intérieur en septembre prochain, ça fait cinquante ans que personne n'a fait autant de temps parce que c'est très prenant. Chacun sait que c'est un ministère très difficile. Il faut trouver des projets nouveaux. Il y a plein de projets nouveaux à faire au ministère de l'Intérieur sans soute…

THOMAS SOTTO
Vous en avez marre, non ?

GERALD DARMANIN
Après les Jeux olympiques. Je n'en ai pas marre de servir les policiers, les gendarmes, la sécurité des Français. Mais il faut rester modeste. Je ne suis pas propriétaire de ma charge. Moi, je suis élu chez moi à Tourcoing, dans le nord de la France.

THOMAS SOTTO
Oh, il y a une petite tentation de Venise chez vous là… Non ?

GERALD DARMANIN
Non, pas du tout, pas du tout. Ma volonté, c'est d'aider le président de la République jusqu'à la dernière minute de son élection, ce qui ne m'empêche pas de penser aux gens de chez moi et on est bien, on est bien dans le Nord, vous savez.

THOMAS SOTTO
Quand vous parlez du... C'est ce que dit Edouard PHILIPPE avant de repartir au Havre aussi…

GERALD DARMANIN
Oui mais le Havre, c'est très beau, mais il met au point, il le sait…

THOMAS SOTTO
Quand vous dites : " Si le chef décide ", c'est qui le chef ? C'est le PR, le président de la République ou le Premier ministre

GERALD DARMANIN
On ne met pas le président de la République sur proposition du Premier ministre, j'ai constaté que Gabriel ATTAL avait sans doute dû voir qu'il y avait un ministre de l'Intérieur qui essayait de faire le maximum dans un moment difficile.

THOMAS SOTTO
Il aurait dû le voir quand même. Merci beaucoup à vous, Gérald DARMANIN d'être venu, bonne journée.

GERALD DARMANIN
Merci à vous !


Source : Service d'information du Gouvernement, le 5 février 2024