Texte intégral
JOHANNA GHIGLIA
Tout de suite, c'est l'heure des « 4V ». Thomas, vous recevez ce matin Frédéric VALLETOUX, le tout nouveau ministre de la Santé, chargé de la Santé et de la Prévention.
THOMAS SOTTO
Bonjour et bienvenu dans « Les 4V », Frédéric VALLETOUX.
FREDERIC VALLETOUX
Bonjour Thomas SOTTO.
THOMAS SOTTO
On a du mal à se faire soigner aujourd'hui, on s'inquiète de savoir comment on sera soigné demain. Vous êtes le septième ministre de la Santé d'Emmanuel MACRON, ça fait donc en moyenne un par an. Les ministres passent et les problèmes restent, voire s'aggravent. Aujourd'hui, habiter dans certaines régions du pays constitue un risque pour la santé. Plus de huit Français sur dix vivent dans des déserts médicaux. Ma première question est donc simple : quand est-ce que tous les Français pourront avoir un médecin traitant dans ce pays ?
FREDERIC VALLETOUX
On a un sujet démographique qui dure depuis quelques années, qui s'aggrave et dont on sait que malheureusement il va durer quelques années. Je pense qu'il faut être très clair. Et donc c'est aussi dans la meilleure organisation de l'offre de soins, dans la possibilité pour les professionnels d'intervenir différemment, dans la montée en charge aussi, en responsabilité d'autres professionnels que les médecins, aux côtés des médecins. C'est dans tous ces leviers qu'on arrivera à améliorer la question des soins. Mais le sujet numéro un, c'est vraiment un sujet démographique. On a ouvert, on a supprimé le numerus clausus, il y a aujourd'hui 20 % d'étudiants de plus en deuxième année qu'il n'y en avait il y a trois ans. Donc on voit que ça remonte. Mais on sait bien qu'on ne forme pas un médecin, comme ça, d'un claquement de doigts...
THOMAS SOTTO
Donc il y en pour des années et des années encore.
FREDERIC VALLETOUX
Il y en a pour quelques années. Et...
THOMAS SOTTO
Combien ?
FREDERIC VALLETOUX
Eh bien on peut penser qu'en entre 5 et sept 7, les choses vont sans doute encore se tendre avant que, effectivement, des générations plus importantes de jeunes médecins arrivent.
THOMAS SOTTO
Le mot passe partout du moment, le mot magique, c'est : réarmer. Et le Premier ministre a annoncé plusieurs mesures pour réarmer donc notre système de santé. On va essayer, si vous le voulez bien, d'être le plus concrets possible. Alors, il a annoncé qu'il nommerait un émissaire pour aller chercher à l'étranger des médecins. Il veut régulariser les médecins étrangers qui travaillent sur notre territoire. Qui sera cet émissaire ? Il sera nommé quand ? Quel est le calendrier pour ça ?
FREDERIC VALLETOUX
Alors, cet émissaire, je ne sais pas, mais en tout cas, ce que l'on va, c'est continuer à accueillir des médecins étrangers et surtout leur donner un vrai statut. Ça, ça a été fait l'année dernière. Il y a eu ce qu'on appelle les médecins étrangers à diplôme hors Union européenne, et pas dus, qui ont été non pas régularisés, mais en tout cas qui ont été insérés mais avec un statut beaucoup plus, je dirais, qui reconnaît leur rôle dans notre système, on va continuer à accueillir. Mais vous savez, tous les pays, la crise...
THOMAS SOTTO
Pardon, mais c'est un appel aux médecins étrangers à venir travailler en France ou pas ?
FREDERIC VALLETOUX
Non mais, cette crise-là, des professions médicales, on la connaît dans tous les pays. Vous allez dans les salons, on parlait des médecins, on peut parler des infirmiers aussi...
THOMAS SOTTO
On va en parler.
FREDERIC VALLETOUX
Dans les salons infirmiers qui sont organisés à Paris, les grands stands, c'est l'hôpital de Montréal, ce sont les hôpitaux qui de l'étranger, viennent aussi chercher des infirmières françaises. Donc, il y a de toute façon, je ne vais pas dire un marché mondial, mais quand même, si, entre pays, une vraie concurrence...
THOMAS SOTTO
Donc, pardon, c'est un appel aux médecins étrangers à venir travailler en France. Vous dites : « Venez, vous serez bien accueilli, on va s'occuper de vous ».
FREDERIC VALLETOUX
On a, de toute façon, depuis plusieurs années, on accueille des médecins étrangers. Il y a 25 000 médecins inscrits à l'Ordre, qui en France, ont un diplôme acquis hors Union européenne ou au sein de l'Europe. Donc on continue à accueillir ces filières. On ne va pas non plus aller démarcher avec excès, puisque c'est aussi des pays qui ont besoin de garder leurs médecins.
THOMAS SOTTO
Sauf que, pardon, Monsieur le Ministre, mais vous savez bien qu'aujourd'hui, la plupart des médecins étrangers sont en poste à l'hôpital, qu'ils tiennent d'ailleurs à bouts de bras, pour la plupart. Ils sont très utiles, mais ce n'est pas ça qui va résoudre le problème des déserts médicaux.
FREDERIC VALLETOUX
Non, ce n'est pas ça qui va résoudre le problème des déserts médicaux, ça va déjà venir soulager l'hôpital. Parce que, pardon, mais le premier des déserts médicaux, c'est aussi l'hôpital. Il y a 30 % de... il manque 30 % de médecins à l'hôpital. Donc on a aussi des manques. Il y a des manques aussi infirmiers, d'infirmières. Donc les choses sont à nouveau, on embauche à nouveau des infirmières, par exemple à l'APHP depuis plusieurs mois, on embauche plus d'infirmières que ne quittent les services de l'APHP. Donc on voit bien qu'il y a des petits signes qui permettent de dire que ça va mieux. On a beaucoup, le gouvernement précédent a beaucoup fait aussi pour la rémunération. Sans doute il faut aller plus loin, mais la rémunération...
THOMAS SOTTO
Il y aura encore des discussions sur la rémunération des infirmières, des aides-soignantes ?
FREDERIC VALLETOUX
Eh bien, en 2021, le président de la République avait décidé d'augmenter de 10 % net la rémunération de tous les soignants. Et ça, c'était...
THOMAS SOTTO
Le Ségur.
FREDERIC VALLETOUX
.... le Ségur de la santé, c'était un effort inédit, et ce n'était pas une prime d'un an, c'était 8 milliards chaque année.
THOMAS SOTTO
Mais est-ce qu'il y a encore une marge qui est possible pour ces personnes ?
FREDERIC VALLETOUX
Il y a toujours, évidemment on part de très loin. Le président de la République lui-même l'avait reconnu à l'époque. Donc progressivement, effectivement, il y a sans doute effectivement d'autres efforts à faire, à installer dans le temps.
THOMAS SOTTO
Les infirmiers libéraux sont aussi très contrariés. Ça ne vous a pas échappé...
FREDERIC VALLETOUX
Bien sûr.
THOMAS SOTTO
Ils se sont mobilisés hier, Ils vont se remobiliser samedi. Ils se considèrent comme les grands oubliés de ce Ségur de la santé qu'on évoquait à l'instant. Et Dieu sait que leur rôle est fondamental, notamment dans le milieu rural.
FREDERIC VALLETOUX
Bien sûr.
THOMAS SOTTO
Ils demandent une revalorisation à la hauteur de l'inflation. Etes-vous prêts à leur accorder ?
FREDERIC VALLETOUX
Ce qu'il faut, ça c'est des discussions entre l'Assurance maladie et les organisations représentatives. Mais ce qu'il faut, c'est...
THOMAS SOTTO
Le ministre a son mot à dire, quand même.
FREDERIC VALLETOUX
Ce qu'il faut, c'est en tout cas mieux reconnaître les professions de santé. On parlait des infirmières, et c'est vrai que les infirmiers et infirmières ont sans doute un rôle qu'il faut mieux reconnaître dans le système de santé, aux côtés des médecins, je le disais...
THOMAS SOTTO
Est-ce que ça veut dire qu'il faut mieux les payer ?
FREDERIC VALLETOUX
Alors, il faut sans doute mieux les payer. Et il faut aussi reconnaître leur rôle dans l'acte de soins, dans la prise en charge des patients, en leur reconnaissant de nouvelles responsabilités, et peut être, sous couvert des médecins, pouvoir les faire monter en compétence, comme on dit, ça aussi c'est un chantier qui permettra de libérer du temps médical. Quand on met 10 000 assistantes médicales, comme le souhaite et comme l'a redit Gabriel ATTAL, en disant que dans les prochains mois, on allait aller à cet objectif de 10 000 assistantes médicales, c'est pour libérer du temps administratif à des médecins qui disent « oui, mais nous on passe 20 % de notre temps...
THOMAS SOTTO
Que les médecins fassent plus de médecine et que les administratifs, fassent de l'administratif.
FREDERIC VALLETOUX
Exactement, et qu'on les libère de ces 20 % du temps qu'ils consacrent à l'administratif.
THOMAS SOTTO
Juste, pour qu'on comprenne bien, vous les soutenez, ce matin, les infirmiers libéraux ?
FREDERIC VALLETOUX
En tout cas, je comprends leurs revendications, je vais les recevoir. Je comprends effectivement ce qu'ils demandent et ils demandent aussi à la fois des mesures de salaire mais aussi une meilleure reconnaissance. Rappelez-vous, le Ségur de la santé, ça a été, je le disais, un effort financier énorme, mais ça ne réglait pas la question du sens. Quel est le sens de mon métier, moi hospitalier, quel est le sens de l'hôpital, alors qu'aujourd'hui il y a une crise dans la médecine de ville, comme il y a une crise à l'hôpital ? Et donc il faut redonner du sens à ce système de santé pour que chaque professionnel puisse savoir un peu quel est son rôle, sa place, et qu'il soit reconnu.
THOMAS SOTTO
Le sens, globalement, ils le comprennent, ils n'arrivent pas à boucler leurs fins de mois. La semaine dernière, l'Assurance maladie, que vous évoquiez, a proposé de faire passer la consultation de médecine, médecine de ville, de 26,50 à 30 €. Ce sera effectif à partir de quand ?
FREDERIC VALLETOUX
Alors, c'est des discussions qui n'ont pas abouti. Là encore, c'est l'Assurance maladie, et chacun son rôle. L'Assurance maladie...
THOMAS SOTTO
Et vous y êtes favorable ou pas ?
FREDERIC VALLETOUX
Moi, j'y suis favorable, bien sûr, mais cela doit être aussi avec un engagement des médecins, peut-être à, à partir du moment où on soulage, on les soulage en temps administratif, à partir du moment où l'Etat fait l'effort d'accompagner à travers des assistants médicaux, le fonctionnement des cabinets de ville, eh bien peut-être qu'il faut qu'ils s'engagent aussi à prendre plus de patients. Donc il y a une discussion sur effectivement les contreparties à ces 30 €. Mais ces 30 € sont légitimes.
THOMAS SOTTO
Est-ce que dans ces contreparties, il y a le retour des gardes obligatoires pour les généralistes ? Est-ce que vous le souhaitez ?
FREDERIC VALLETOUX
Ecoutez, ça c'est à décider aussi entre les professionnels. J'ai fait voter, soutenu par le gouvernement d'Elisabeth BORNE à l'époque, une proposition de loi qui est devenue une loi entre Noël et le Jour de l'An, qui vise justement à essayer de territorialiser l'offre de soins. Et donc maintenant ça va être dans les territoires que se dessinent des choses comme l'organisation de l'offre des gardes.
THOMAS SOTTO
Mais vous, en tant que ministre de la Santé, est -ce que vous y êtes favorable ?
FREDERIC VALLETOUX
Moi je suis favorable à ce qu'effectivement on puisse peut-être demander à ceux qui le peuvent, ceux qui ont un âge avancé, qui ont déjà des milliers et des milliers de patients, qui bossent déjà 10, 11, 12 heures par jour, on ne peut pas leur demander en plus de revenir le week-end. Mais peut-être qu'on peut trouver encore des marges de manoeuvre pour améliorer la...
THOMAS SOTTO
Donc, pas d'obligation, mais une possibilité de ou un encouragement ?
FREDERIC VALLETOUX
L'obligation, ce sera la dernière, j'allais dire, la dernière décision si on constate une carence, parce que dans les territoires, on n'a pas su organiser une permanence des soins améliorée, c'est ça qui...
THOMAS SOTTO
C'est quoi le calendrier pour les 30 € ? C'est quoi, c'est avant juin ? C'est cette année ? C'est on ne sait pas ?
FREDERIC VALLETOUX
Je ne suis pas dans les discussions entre les syndicats et le directeur de l'Assurance maladie. La discussion avait lieu jeudi. J'ai été nommé jeudi à 20h00. Voilà, je...
THOMAS SOTTO
Ils ont votre 06, quand même, ils vous tiennent au courant de ce qui se passe.
FREDERIC VALLETOUX
Ils ont mon 06, mais bon, je n'interviens pas dans les discussions.
THOMAS SOTTO
Bon. Le Premier ministre a annoncé également une future taxe lapin, pour ceux qui n'honorent pas leurs rendez-vous.
FREDERIC VALLETOUX
Oui, bien sûr.
THOMAS SOTTO
Quels en seront les contours ? Combien on devra payer ?
FREDERIC VALLETOUX
On va y travailler. On va y travailler, on va trouver une solution qui effectivement, peut- être aussi en expliquant que, aux patients français, qu'ils doivent aussi respecter les médecins. C'est facile de prendre quatre rendez-vous sur une plateforme de rendez-vous, et puis finalement d'honorer celui qui vous arrange parce qu'il tombe à l'heure et au jour qui vous arrange, sans prévenir qu'on n'ira pas aux autres rendez-vous. Donc il y a de la communication, il y a de la pédagogie à faire. Et puis peut être, il faut aussi, il faut aller vers une petite retenue, qui marque...
THOMAS SOTTO
« Petite retenue », ça veut dire que ça ne sera pas le prix de la consultation.
FRÉDÉRIC VALLETOUX
Ah non, je ne pense pas, mais là aussi on ouvre le chantier, donc on va y réfléchir, mais on va proposer des solutions concrètes qui permettent là encore que ces millions de rendez-vous non honorés, qui aujourd'hui sont constatés, eh bien soient réduits à leur minimum, de manière à libérer encore du temps médical.
THOMAS SOTTO
Et ça, vous souhaitez que ça aille vite ? C'est quoi le timing ?
FREDERIC VALLETOUX
Je souhaite que ça aille vite. Le Premier ministre a dit qu'effectivement...
THOMAS SOTTO
Ça veut dire quoi ?
FREDERIC VALLETOUX
Eh bien, d'ici l'été, on proposera quelque chose.
THOMAS SOTTO
D'ici l'été, donc, la taxe lapin. Et le doublement de la franchise médicale, donc, qui passerait de 50 centimes à 1 €. C'est pour quand ? Ça c'est Emmanuel MACRON qui l'a annoncé en conférence de Presse.
FREDERIC VALLETOUX
Ça, c'est fait.
THOMAS SOTTO
C'est effectif.
FREDERIC VALLETOUX
C'est effectif. Alors, ça rentrera, en tout cas, la décision a été prise, et maintenant ça rentrera dans les prochaines semaines ou les prochains mois, là, au printemps, en fonctionnement.
THOMAS SOTTO
On ne peut pas ne pas dire quelques mots de l'hôpital.
FRÉDÉRIC VALLETOUX
Bien sûr.
THOMAS SOTTO
La Croix a passé 72 heures aux urgences, alors que l'attente aux urgences est parfois mortelle, que pour les personnels, la surcharge est devenue la norme, c'est ce qu'écrit le reporter qui a passé 72 heures là-bas. Que des dizaines d'établissements ont déclenché le Plan blanc en janvier. On fait quoi maintenant ?
FREDERIC VALLETOUX
Eh bien, on continue à donner les moyens à l'hôpital, comme on le fait depuis des années. On essaie aussi de faire de la pédagogie, pour dire peut-être les urgences ce n'est pas... aller aux urgences, ce n'est pas toujours la solution, lorsque c'est quelque chose qui peut être n'est pas grave. On développe les Services d'Accès aux Soins. C'est ce qu'on appelle les SAS, et on les déploie dans les 100 départements, là, aujourd'hui, où il n'y a que, à peu près dans les deux tiers des départements. Ça aussi, c'est un objectif du Premier ministre...
THOMAS SOTTO
D'accord, on appelle le 15, c'est ça, et on a...
FREDERIC VALLETOUX
On appelle le 15 et vous avez un médecin qui vous régule, et qui vous dit effectivement, soit qui vous oriente...
THOMAS SOTTO
Il faut aller voir un médecin.
FREDERIC VALLETOUX
... vers un médecin généraliste, un médecin de ville, soit...
THOMAS SOTTO
A condition d'en trouver un.
FREDERIC VALLETOUX
Oui, mais le SAS est organisé avec le réseau des médecins de ville pour permettre effectivement d'en trouver, et faciliter ça. Soit on vous dit, effectivement, allez aux urgences, ou alors on vient vous chercher, parce que ce que vous avez a l'air très grave, et donc on vient vous chercher. Voilà. Donc c'est une espèce de régulation. Il ne faut quand même pas oublier que les urgences, en 10 ans, en 15 ans, pardon, c'est passé de 10 millions de visites à 23 millions de visites. C'est le seul service public qui a fait plus de, qui a plus que doublé sa fréquentation. C'est le signe aussi d'un dérèglement du système et de cette crise de la médecine de ville que j'évoquais tout à l'heure.
THOMAS SOTTO
Emmanuel MACRON a réuni les représentants des principaux cultes en France, la semaine dernière, pour parler de la fin de vie, avant de décider de ses arbitrages. Vous avez été un des très rares députés à l'époque à vous être publiquement prononcé contre toute légalisation de l'aide à mourir. Quelle va être la ligne finalement ?
FREDERIC VALLETOUX
Alors, ce n'était pas la position que j'avais prise.
THOMAS SOTTO
Non ?
FREDERIC VALLETOUX
J'avais insisté sur l'idée qu'il fallait développer les soins palliatifs et qu'il ne fallait pas poser la question de la fin de vie sans poser la question du...
THOMAS SOTTO
C'était deux textes différents.
FREDERIC VALLETOUX
... du développement des soins palliatifs. C'est très important. Et je crois que cet appel, il a, avec d'autres, puisque je n'étais pas le seul député, avec d'autres soignants, c'est aussi la demande du monde soignant. Je crois qu'il a été entendu que le président de la République veut et a annoncé, en matière de soins palliatifs, un vrai développement et notamment un service par département, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, un vrai déploiement des soins palliatifs...
THOMAS SOTTO
Donc, vous êtes favorable à l'euthanasie active, ou pas, vous ?
FREDERIC VALLETOUX
Ecoutez, moi je suis favorable, effectivement, à ce qu'on pose le débat de manière apaisée et qu'on essaie de trouver un équilibre qui satisfasse, j'allais dire, une majorité qui réponde à un vrai sujet. Parce qu'il y a des cas qui sont des vrais sujets, mais qui n'aillent pas peut-être vers une extension, ou une facilité qui serait regrettable. Donc, cet équilibre-là, le président lui-même le recherche. Je n'étais, n'ayant pas été nommé, je n'étais pas toujours à ce dîner que vous évoquez. Je suis arrivé après en fonctions, mais voilà...
THOMAS SOTTO
C'est un sujet …
FREDERIC VALLETOUX
… mais c'est un sujet qu'on ouvrira avec Catherine VAUTRIN, qui est la ministre de la Santé, du Travail et des Affaires sociales.
THOMAS SOTTO
J'ai une toute dernière question. A l'heure où des millions de Français, agriculteurs, infirmiers, aides-soignants, infirmiers libéraux, soignants, etc., se battent chaque jour pour boucler leurs fins de mois, une enquête de L'Humanité nous apprend que la moitié des ministres du gouvernement Attal sont millionnaires. Alors, précisons qu'il ne s'agit pas de fortunes faites dans le public, il ne s'agit pas de se lancer dans une chasse à l'homme populiste. Néanmoins, est ce qu'un gouvernement dont on a déjà dit qu'il était extrêmement parisien, coupé des territoires et dans lequel la moitié des ministres fait partie des 5 % des Français les plus riches, peut comprendre le pays ? Est-ce qu'il n'y a pas un risque de déconnexion ?
FREDERIC VALLETOUX
Ecoutez, je ne crois pas faire partie de cette moitié là, mais en tous les cas...
THOMAS SOTTO
Ce n'est pas un tribunal, c'est une question sociétale.
FREDERIC VALLETOUX
Moi j'ai été 17 ans maire, je pense que je connais, alors évidemment je connais plus ma ville et mon territoire que les quatre coins de la France. Mais la plupart des membres du gouvernement sont aussi des gens qui ont eu des mandats locaux. Quelle que soit leur situation personnelle, ils ont eu des mandats locaux, ils sont enracinés dans leur ville, leur territoire, ils connaissent la réalité des Français. Et je pense qu'on ne peut pas parler de déconnexion dans ces cas-là.
THOMAS SOTTO
Merci beaucoup Frédéric VALLETOUX d'être venu dans « Les 4V ». Bonne journée à vous.
FREDERIC VALLETOUX
Merci, à vous aussi.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 14 février 2024