Texte intégral
Madame la Présidente,
La France salue la tenue de ce débat à votre initiative.
La France continue, plus que jamais, à promouvoir dans le cadre de sa diplomatie féministe, la mise en œuvre de cet agenda "Femmes, Paix, Sécurité", et celle de la Convention pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes.
Nous appelons notamment à l'inscription de l'agenda "Femmes, Paix, Sécurité" au cœur du Nouvel agenda pour la paix du Sommet pour l'Avenir de 2024. En effet, alors que l'agenda "Femmes, Paix, Sécurité" aura bientôt 25 ans, beaucoup de travail reste à accomplir.
Durant les 25 dernières années, seuls 2 % des médiateurs et 8 % des négociateurs étaient des femmes.
En 2024, sur de trop nombreux théâtres de conflits, les violences sexuelles sont en recrudescence et les auteurs de ces violences restent largement impunis.
Les attaques terroristes du 7 octobre commises par le Hamas nous le rappellent.
Dans la guerre que mène la Russie contre l'Ukraine, les forces russes commettent délibérément des violences sexuelles contre les civils et les prisonniers, faisant du recours à ces violences une méthode de guerre. Au Soudan, notamment au Darfour, de nombreuses femmes et filles, contraintes de se déplacer, sont agressées, sont enlevées et sont violées.
La liste pourrait malheureusement être facilement allongée. Tous ces exemples nous incitent à faire de la lutte contre les violences sexuelles en temps de guerre une priorité et nous incitent surtout à agir de manière concrète.
Premièrement, nous devons renforcer nos capacités d'alerte et d'enquêtes impartiales et indépendantes sur les violences sexuelles en temps de conflit. Face à la stigmatisation et au silence, il nous faut redoubler d'efforts pour surveiller et recenser les cas.
Deuxièmement, nous devons renforcer nos efforts pour lutter contre l'impunité des responsables de ces violences sexuelles. Le Conseil de sécurité doit utiliser tous les outils à sa disposition pour dissuader, punir en mettant plus souvent en place des sanctions.
Nous saluons à ce titre le travail de la Cour pénale internationale contre les violences sexuelles.
Nous continuons à soutenir les travaux du Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes.
Nous considérons essentielle sa recommandation générale no 30 qui recommande aux États parties de rendre compte de la mise en œuvre des résolutions "Femmes, Paix et Sécurité". Dans ce contexte, nous incitons l'ensemble des États à adopter des plans nationaux d'action de mise en œuvre de cet agenda.
Enfin, nous les appelons à rendre compte des progrès réalisés à titre national au Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes.
Je vous remercie.
Source https://onu.delegfrance.org, le 15 mars 2024