Texte intégral
YVES TUSSEAU
Bruno LE MAIRE, bonjour.
BRUNO LE MAIRE
Bonjour.
YVES TUSSEAU
Vous êtes ce soir à Bayonne, meeting de campagne pour les élections européennes du 9 juin prochain avec Valérie HAYER, la tête de liste Renaissance, mais vous êtes aussi et surtout sur le terrain dès ce matin, au contact, entre autres, des boulangers. Coût de l'énergie en hausse, coût des matières premières en hausse, ce secteur d'activité a été fragilisé, comme d'autres, mais celui-là a été impacté, vous êtes là pour les écouter ?
BRUNO LE MAIRE
Je suis là pour les écouter, je suis là pour leur apporter des réponses très concrètes, notamment sur le sujet du prix de l'électricité, je rappelle que, désormais, tous les salariés qui ont moins de 11 salariés, c'est l'immense majorité des boulangers, auront droit à un tarif régulé de l'électricité, c'est-à-dire un tarif attractif. Auparavant c'était fonction de votre consommation d'électricité, c'était à la fois très compliqué, il fallait prouver qu'on consommait moins de 36 kVA, pour être très précis, il fallait faire des déclarations, là tous les boulangers, avec moins de 11 salariés, auront accès à un tarif régulé et attractif de l'électricité. Et puis je viens les écouter parce que je pense que quand on veut apporter des réponses, sur la simplification, sur les difficultés économiques du moment, le mieux c'est d'aller au contact et d'écouter ce que les artisans, les boulangers, tous les professionnels, ont à vous dire.
YVES TUSSEAU
D'autant que vous travaillez sur un projet de loi dit de simplification, à destination entre autres des artisans, des TPE, la simplification on en parle depuis longtemps, depuis des années et des années, avec vous on va simplifier quoi ?
BRUNO LE MAIRE
On va simplifier le maximum de choses. Je considère que la France étouffe sous les règles, elle étouffe sous la sur-administration, et que finalement ça décourage, ça désespère, tous ceux qui travaillent, ceux qui se donnent du mal pour créer de l'activité, créer de l'argent, créer de la prospérité. Je vous donne juste un exemple qui sont les Cerfa, ces fameux formulaires administratifs qui sont une grande spécialité française, il y en a plus de 1800, 1800 documents administratifs, qui doivent être remplis par les entrepreneurs, nous les supprimerons tous d'ici 2030, et la première étape, premier objectif que je me fixe, 80% des Cerfa supprimés d'ici 2026, ce qui veut dire très concrètement que ce n'est plus l'entrepreneur, l'artisan, le boulanger, qui va remplir son document administratif, ce sera à l'administration de porter la charge administrative, et je dirais aussi la charge mentale de remplir les documents, en lieu et place des entreprises et des artisans.
YVES TUSSEAU
Alors, plus globalement, le monde économique s'interroge aussi sur la question de la dette de la France qui a explosé, vous avez annoncé des économies conséquentes en termes de budget, il y a également ici le domaine de la solidarité, entre autres de l'hôpital, qui s'inquiète des possibles conséquences de ces coupes budgétaires. Vous pouvez raboter les dépenses sans impacter ce qui se passe sur le terrain ?
BRUNO LE MAIRE
Mais, il ne s'agit pas de raboter les dépenses, il s'agit juste de revenir à la normale. Nous avons protégé pendant la période du Covid, protégé pendant la baisse de l'inflation, c'était nécessaire, vous l'avez dit vous-même, les prix de l'électricité ont flambé, on était bien content que l'Etat paye en partie les factures d'électricité. Maintenant, on revient à la normale, il faut sereinement, fermement, mais sans non plus noircir le tableau, rétablir les finances publiques pour revenir sous les 3% de déficit en 2027 et à l'équilibre des comptes publics en 2032. Ça ne veut pas dire tailler dans toutes les dépenses, ça ne veut pas dire renoncer à des dépenses qui sont nécessaires pour la vie quotidienne de nos compatriotes, je pense à l'hôpital, je pense aux services d'urgence, je pense à l'éducation, ce n'est pas du tout ce que nous comptons faire, nous comptons juste refroidir la machine, là où on avait prévu de dépenser 100, peut-être dépenser 80, peut-être étaler la dépense dans le temps, faire en sorte que tout cela soit soutenable financièrement pour nos finances publiques, sans augmenter les impôts. Il s'agit simplement de faire des choix. Vous avez cité des priorités, bien sûr que l'hôpital est une priorité, bien sûr que l'école est une priorité, bien sûr que la sécurité, la police, la justice, sont des priorités, mais peut-être que quand on voit que sur le compte personnel de formation, où une des premières formations qui est demandée aujourd'hui c'est le permis moto, peut-être que ce n'est pas une priorité de la dépense publique, qu'on peut faire une économie là, pour garder des dépenses nécessaires ailleurs. Nous ferons les choses sereinement, sans brutalité, et que c'est comme ça que nous aurons des comptes publics bien équilibrés.
YVES TUSSEAU
Alors, dernière question Bruno LE MAIRE, vous venez de publier un nouvel ouvrage, c'est aux éditions Flammarion, il est sorti mercredi, " La voie française ", " voie " avec un " e " au sens du chemin. Ce chemin pourrait-il être une impasse ?
BRUNO LE MAIRE
Non, la voie française, au contraire, la voie française c'est un chemin qui doit mener à un succès collectif. Regardez nos résultats économiques, ils sont très bons, on a de la croissance, on crée des emplois, on rouvre des usines, continuons comme ça, prenons les décisions que je propose dans ce livre, " La voie française ", pour nous permettre de rouvrir toujours plus d'usines et d'avoir une économie qui est dynamique. Prenez la question de l'innovation, l'intelligence artificielle, qui inquiète tellement nos compatriotes, nous sommes les meilleurs en Europe sur l'intelligence artificielle, dans " La voie française " je propose des solutions pour qu'on puisse développer l'intelligence artificielle, les laboratoires, les algorithmes, les supercalculateurs, sur notre territoire. Prenez la transition écologique, là aussi nous avons des solutions, le développement des énergies renouvelables, l'ouverture de nouveaux réacteurs nucléaires, tout ça permet de réussir la transition écologique, et là aussi je propose, dans mon livre, un certain nombre de pistes, de propositions très concrètes, pour qu'on puisse réussir cette transition écologique. Quand je dis " La voie française " je veux simplement adresser un message d'optimisme, de volonté et d'espoir à nos compatriotes, il y a des solutions, et sur la base de sept années d'expérience comme ministre de l'Economie et des Finances, j'apporte dans ce livre, " La voie française ", des solutions et des propositions aux Français.
YVES TUSSEAU
Merci Bruno LE MAIRE, bonne journée à vous au Pays-Basque.
BRUNO LE MAIRE
Merci à vous et très bonne journée à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 22 mars 2024