Interview de Mme Amélie Oudéa-Castéra, ministre des sports et des jeux olympiques et paralympiques à LCI le 16 avril 2024 sur l'organisation des Jeux Olympiques 2024.

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Média : LCI

Texte intégral

JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Nous avons retrouvé Madame la ministre, bonjour Amélie OUDEA-CASTERA, merci d'être avec nous en direct de…

AMELIE OUDEA-CASTERA
Bonjour.

JEAN-BAPTISTE BOURSIER
J'allais dire de Grèce antique là… c'est évidemment un événement majeur qu'on pourra d'ailleurs suivre en direct sur LCI avec la présence de Laure MANAUDOU qui sera deuxième relayeuse, ça symbolise quoi pour vous ce moment ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
Oui, c'est un moment assez exceptionnel que nous allons vivre là matin avec cette cérémonie d'allumage de la flamme, les Jeux ont été inventés ici il y a 2800 ans, à Olympie… nous, ce pays, la France, qui les avons réinventés dans l'ère moderne, à la fin du 19e siècle, donc il y a comme ça une espèce d'unité, de continuité dans ces liens entre la Grèce et la France autour de cette aventure olympique. On est à presque 100 jours maintenant de cette cérémonie d'ouverture, donc beaucoup de symboles, un premier relayeur… c'est un Grec, Stéfanos DOUSKOS, qui est champion olympique d'aviron, il avait gagné la médaille d'or à Tokyo, il est d'ailleurs qualifié pour les Jeux de Paris, qui va ensuite, à toute proximité de la Seine, à Pierre de Coubertin, passer ce relais, passer cette flamme à Laure MANAUDOU, dont on se souvient des exploits ici à Athènes en 2004.

JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Madame OUDEA-CASTERA, vous l'avez dit, nous sommes à 100 jours désormais du coup d'envoi, hier le président de la République s'est voulu plutôt rassurant, quel est votre diagnostic là à 100 jours, est-ce qu'on est prêt, est-ce que, ça y est, on va pouvoir assister à ces JO et les organiser dans de bonnes conditions ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
Oui, absolument, on est vraiment dans nos temps de passage, il nous reste encore du travail dans les 100 jours à venir, mais on est en équipe, vraiment sur la base, si je puis dire, avec la perspective, là aujourd'hui, de cette journée qui est extrêmement importante, qui est au fond un peu le début de ces Jeux olympiques, parce que la flamme va maintenant sillonner pendant dix jours ici en Grèce, on va ensuite la placer à bord du Belem pour qu'elle rejoigne Marseille le 8 mai, et ce sera presque dix semaines de festivités incroyables à travers 450 villes de France qui vont s'engager, voilà, sur les autres dimensions, la sécurité, les transports, les conditions d'accueil, la mise en accessibilité aussi de nos infrastructures pour les personnes en situation de handicap, mais aussi la préparation des athlètes, pour lesquels je veux vraiment avoir une pensée toute particulière, ils seront nombreux autour de nous demain à Paris pour le J-100 et les festivités. Et puis vous savez qu'on a travaillé beaucoup sur les dimensions d'héritage pour construire cette nation sportive que le président de la République évoquait hier matin, c'est aussi ça ces Jeux olympiques et paralympiques, c'est permettre ces progrès au coeur de notre société.

JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Madame OUDEA-CASTERA, si je ne dis pas de bêtise, cette flamme elle va briller au coeur du jardin des Tuileries, à Paris, est-ce qu'on peut savoir à quel endroit elle va se trouver dans ce jardin, est-ce qu'elle va être en hauteur, est-ce qu'elle va être au ras du sol, à quoi ça va ressembler ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
Pardon, je n'ai pas entendu.

JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Je dis, la flamme elle va briller dans le jardin des Tuileries, si je ne dis pas de bêtises, à quel endroit du jardin et est-ce que vous pouvez nous dire à quoi ça va ressembler, est-ce qu'elle sera en hauteur, au sol, quel sera le décorum ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
…Vous dire ça… toute cette aventure du relais de la Flamme qui aura ses lots de surprises, vous savez qu'on a 10 000 relayeurs, on va avoir plus de 65 territoires, au global, qui vont être traversés, c'est 69 jours de relais, c'est le plus long relais qu'on n'ait jamais organisé, qui va vraiment, encore une fois, sillonner toute la France jusque en Outre-mer, puisqu'on aura six collectivités d'Outre-mer embarquées dans ce relais, qui promet vraiment de, j'ai envie de dire, d'allumer la flamme au sens figuré du terme, dans l'ensemble des territoires et de préparer cette arrivée, cette cérémonie d'ouverture le 26 juillet.

JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Madame OUDEA-CASTERA, hier le Président de la République a fait plus qu'une allusion, a expliqué qu'il y avait un plan B, un plan C, pour la cérémonie des JO en cas de difficulté, à quel moment vous décideriez éventuellement d'un transfert de cette cérémonie de la Seine au Trocadéro, du Trocadéro ou au stade de Saint-Denis, Stade de France, j'imagine qu'on ne peut pas décider ça la veille pour le lendemain ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
En effet, il y a de l'anticipation, aujourd'hui le travail d'instruction se poursuit, mais ce qui est important vraiment de redire c'est que, et d'ailleurs c'était au coeur des propos du chef de l'Etat hier matin, c'est que notre plan central reste la Seine, avec cette cérémonie inédite, avec tout ce travail, vous savez qu'on a un plan de sécurisation autour de ce scénario central, autour de la Seine, qui est majeur, 45 000 forces de l'ordre qui seront mobilisées, on aura des services spécialisés, une surveillance de l'espace aérien, de l'espace fluviale, le concours des agents de sécurité privés, de la police municipale, donc au global c'est un très très gros dispositif de sécurité qui est déjà prévu pour ce scénario central qui reste vraiment le coeur de ce que nous travaillons aujourd'hui. Après, en responsabilité, le chef de l'Etat nous a demandé de travailler sur un certain nombre de scénarii de repli, il a évoqué certains d'entre eux hier, notamment celui de la place de la Concorde., mais, voilà, tout ce travail-là se conduit aujourd'hui sous l'autorité du ministre de l'Intérieur, avec le préfet de police, on travaille en équipe, et avec la volonté d'être à la fois très concentré sur notre scénario central qui rendra les Français fiers, qui fera rayonner notre pays, notre capitale, dans le monde entier…

JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Madame la ministre, je vous interromps un instant, pardonnez-moi, parce que vous venez de dire la place de la Concorde, mais le président de la république, hier, il a évoqué le Trocadéro…

AMELIE OUDEA-CASTERA
Pardon, excusez-moi, la place du Trocadéro, excusez-moi, pardon.

JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Alors justement, au sujet de la Seine, il a redit hier, Emmanuel MACRON, que tout irait bien et qu'il s'y baignerait, est-ce que c'est un engagement que vous voulez prendre à ses côtés, est-ce que vous aussi vous allez vous baigner dans la Seine parce qu'elle sera baignable ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
Absolument, je me baignerai. Absolument. On aura à coeur d'être là aussi au rendez-vous de ce chantier, qui est un chantier majeur, sur lequel nous avons beaucoup investi, et on sera au rendez-vous de cette baignabilité pour les épreuves à l'été 2024, à la fois triathlon, paratriathlon, natation marathon, et puis ensuite en héritage en 2025 pour la population, les habitants.

JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Un dernier mot, s'il vous plaît, sur une note plus personnelle, je ne sais pas si vous avez lu « Libération » ce matin, mais vous avez deux pages dans « Libération », deux pages qui vous sont consacrées pour expliquer que ces Jeux Olympiques, cette organisation, vous permet un rebond, une respiration après les polémiques qui vous ont visé, est-ce que vous le vivez comme ça ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
Ecoutez, en tout cas je suis absolument corps et âme à la tâche, voilà ce que je veux dire, rivée sur son action, sur notre préparation, et avec une volonté extrême que cet événement soit magnifiquement organisé, qu'il permette aussi à nos athlètes de briller et de projeter dans le monde entier une image formidable de notre pays, il n'y a que ça qui compte aujourd'hui.

JEAN-BAPTISTE BOURSIER
J'ai une toute dernière question. Le Président de la République affirmait hier que Aya NAKAMURA sera présente, enfin elle fera partie des artistes de cette cérémonie d'ouverture, vous avez aussi buzzé avec votre déclaration, presque d'amour à l'artiste française, c'est une joie pour vous que ce soit officiel, qu'elle soit membre de cette cérémonie d'ouverture ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
Ecoutez, tout ça sera confirmé en temps voulu par Thomas JOLLY qui orchestre tout cela, moi ce que j'ai simplement voulu exprimer c'est mon dégoût face aux attaques racistes dont Aya NAKAMURA a été vraiment l'objet, c'est totalement intolérable, inadmissible. C'est une artiste qui fait danser des millions de Français chaque soir, c'est l'une des artistes les plus écoutées de l'espace francophone, et elle mérite le respect pour ce qu'elle fait, donc c'est ça que j'ai voulu avant tout porter comme message.

JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Merci beaucoup, Madame la ministre, d'avoir été avec nous ce matin en direct sur LCI.

AMELIE OUDEA-CASTERA
Merci à vous


source : Service d'information du Gouvernement, le 17 avril 2024