Texte intégral
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Il est 08h15. Notre invitée ce matin est Prisca THEVENOT, porte-parole du Gouvernement. Bonjour madame THEVENOT.
PRISCA THEVENOT
Bonjour.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Soyez la bienvenue sur LCI. Alors, nous découvrons ce matin que la SNCF a conclu un accord, la Direction de la SNCF avec les syndicats. Certains syndicats disent : "Nous avons réussi à contourner la réforme des retraites". On ne va pas entrer dans le détail, parce que ça nous prendrait beaucoup, beaucoup de temps, mais ce qu'il faut retenir, c'est que les cheminots vont obtenir un gain de temps hors de leur lieu de travail, avec une partie de leurs revenus. C'est un accord acquis de haute lutte et surtout pour la Direction de la SNCF, un moyen, disent-ils, d'éviter les problèmes, en fait, d'éviter les grèves sur les ponts de mai et sur les Jeux olympiques.
PRISCA THEVENOT
Il y a deux choses que vous êtes en train effectivement de dire, c'est des acquis conservés et maintenus et renforcés de haute lutte, et notamment un des acquis contenu et renforcé de haute lutte, c'est notre système intergénérationnel de retraites. Et je le dis aujourd'hui, mais je le disais de la même façon l'année dernière, sur les mêmes plateaux, quand j'étais parlementaire, pour défendre la réforme des retraites. La réforme des retraites, est justement cette nécessité de conserver ce socle social dont nous avons hérité et que nous devrons pouvoir à notre tour transmettre. Ensuite, il y a deux sujets qui arrivent, c'est le sujet du dialogue social et nous voyons que nous devons aussi nous interroger sur cette capacité du dialogue social, à continuer à faire avancer les droits et les acquis des uns et des autres, au regard aussi des actualités qui sont les nôtres, notamment au regard des Jeux olympiques qui arrivent.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Mais là, pour le coup, pardon, la SNCF, c'est quoi ? C'est un régime spécial qui est remis en route.
PRISCA THEVENOT
Ce n'est pas un régime spécial qui est remis en route. Je le redis, la réforme des retraites s'applique. Elle a été mise en place, amendée, déployée, débattue longuement l'année dernière. Elle est aujourd'hui effective et nous devons continuer à le faire. Et nous devons continuer à le faire au regard aussi bien des impératifs de certaines branches professionnelles. Et là, ce que vous dites, c'est qu'il y a de manière plus générale, plutôt que d'aller dans une ligne ou dans un sens particulier d'un communiqué de Presse, je pense qu'il est important de regarder, c'est que le dialogue social fonctionne et il est toujours important.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Le dialogue social, tant mieux s'il fonctionne et tant mieux pour ceux qui bénéficient d'avantages.
PRISCA THEVENOT
C'est important.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Oui, sauf que ça crée potentiellement un précédent. C'est-à-dire qu'avec un levier de négociation très important, on obtient des choses très importantes.
PRISCA THEVENOT
Je pense qu'il est important de regarder les tenants et les aboutissants de cet accord, et pas simplement de le regarder au travers d'un communiqué de Presse précis.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Vous voulez dire qu'il manque des informations dans le communiqué de Presse ?
PRISCA THEVENOT
Je n'ai pas dit qu'il manquait des informations dans le communiqué de presse. Je pense qu'il faut regarder l'entièreté de cet accord, et à ce moment-là, on pourra effectivement se poser dessus pour le juger correctement.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Alors, prenons un autre sujet. Jeudi, les aiguilleurs du ciel seront en grève. On annonce un jeudi noir dans le ciel. Jeudi c'est l'un des multiples ponts qui accompagne cette année. C'est un levier social important. C'est un moyen de nuisance et donc d'obtenir quelque chose.
PRISCA THEVENOT
Mais encore une fois, je pense que le sujet qui est important, c'est effectivement de respecter ce dialogue social, je le redis, j'étais arrivée dessus. Le dialogue social est important, le droit de grève est fondamental en France, et il doit être respecté. Maintenant, quel est le l'objet ?
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
L'objet, c'est d'éviter d'avoir la panique pour vous au mois de mai et pendant les Jeux olympiques.
PRISCA THEVENOT
Non, l'objet, c'est de défendre effectivement des demandes de la part de salariés, de la part de groupes professionnels, mais sans venir nuire aussi aux usagers. Et je pense que dans ce cadre-là, on doit aussi pouvoir accepter que le dialogue social ne concerne, ne commence pas nécessairement en permanence par un blocage.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Mais vous savez qu'on va de nouveau parler de service minimum, de droits des usagers de se déplacer, qu'on va à nouveau entendre les usagers dire "on est pris en otage", c'est une expression qui rend fous les syndicats. Mais quand on se place du point de vue des usagers, on peut l'entendre. On va encore entendre ça ce jeudi par exemple.
PRISCA THEVENOT
Oui, c'est pour ça que je le dis. On va encore entendre ça ce jeudi sûrement. Déjà, je rappelle qu'il y a une proposition de loi qui a été votée et une proposition de loi du sénateur (Inaudible), qui justement permet de préparer ces moments de grève avec un droits et un devoir, de prévenir 48 heures à l'avance qu'on va se mettre en grève. Donc déjà d'ici ce soir, nous saurons exactement l'ampleur de cette grève de jeudi, nous pourrons nous y préparer collectivement, mais également, je pense que nous devons aussi pouvoir avoir cette capacité à nous dire qu'est-ce que le dialogue social aujourd'hui ? C'est cette capacité à dialoguer, à se mettre autour de la table pour pouvoir s'entendre et faire avancer les sujets. Vous le disiez…
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Les syndicats, (Inaudible) le dialogue social, ce n'est pas votre rayon. La réforme des retraites, pour eux, en est un exemple formidable.
PRISCA THEVENOT
Attendez…
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Les syndicats disent : des millions de Français ont été dans la rue pendant des mois et des mois, et le Gouvernement n'a rien voulu entendre.
PRISCA THEVENOT
Ce n'est pas vrai. D'une, ce n'est pas vrai, parce que, je vous le dis, j'étais députée à ce moment-là. Je faisais partie de la Commission des affaires sociales et nous avons écouté, débattu, amendé, pendant pas quelques jours, mais pendant plusieurs semaines, nuit et jour, et tout a été entendu. Maintenant, ce qu'il faut aussi entendre, c'est qu'il y a un cadre institutionnel qui s'appelle l'Assemblée nationale, le Sénat, et que dans ce cadre-là, effectivement, la réforme des retraites a été adoptée. Et je pense que plus que jamais, dans nos démocraties occidentales, il est important de respecter les décisions prises par nos institutions.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Alors justement, vous parlez de "nos démocraties occidentales". Fait majeur hier soir en Angleterre, le Parlement valide une loi sur l'immigration controversée. En fait, les Britanniques vont sous-traiter leurs questions de migration au Rwanda, ils ont un partenariat avec ce pays d'Afrique. Donc, les migrants entrés illégalement, seront envoyés par avion au Rwanda. Ils pourront y faire leur demande de visa. S'il est accepté, ils devront rester au Rwanda. Qu'est-ce que ça vous inspire comme décision ? Ça crée un précédent, ça doit inspirer, ça doit être condamné ?
PRISCA THEVENOT
Moi, je vais vous parler, pas en tant qu'Anglaise, mais en tant que Française, en tant qu'Européenne. Sur le sujet du contrôle de nos frontières et de la lutte contre l'immigration illégale, oui, nous devons avoir une position résolue et ferme, aussi bien au niveau national, et nous l'avons fait en fin d'année dernière avec le texte proposé et voté par l'Assemblée nationale et proposé par Gérald DARMANIN, c'est le Texte immigration, qui a directement été appliqué et qui a déjà eu ses effets, notamment dans certains endroits dans le Sud de la France, à Nice, avec des OQTF qui ont pu être appliquées rapidement, mais aussi au niveau européen.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Par exemple, nous gérons la frontière britannique, sur les côtes de la Manche. La frontière britannique, par les Accords du Touquet, elle a été déplacée en France.
PRISCA THEVENOT
Vous savez, quand il y a une frontière... Mais je vais vous le dire de façon très claire, quand il y a une frontière, forcément, il y a deux états, de part et d'autre. Et donc oui, nous devons nous entendre sur la gestion des frontières. Je pense que c'est assez simple, basique et de bon sens.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Oui, mais on peut le faire de différentes manières. Par exemple l'Italie de madame MELONI, négocie avec l'Albanie, l'installation de centaines d'accueil de réfugiés, en Albanie.
PRISCA THEVENOT
L'Italie de madame MELONI, quand elle a eu affaire justement au sujet de l'immigration illégale et de la gestion de flux, qu'est-ce qu'elle a dit ? Qu'est-ce qu'elle a fait ? Elle a appelé tout de suite l'Europe à la rescousse. Donc je pense qu'aujourd'hui, ce qu'il faut avoir, c'est de pouvoir avoir une discussion claire, ferme et établie sur effectivement ces enjeux qui sont des enjeux nationaux, mais qui en tant que Français, doivent aussi avoir un écho au niveau européen.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Alors justement, la campagne des européennes est lancée. Il n'y a toujours pas de liste officielle de votre côté, à Renaissance.
PRISCA THEVENOT
Nous avons une candidate officielle qui s'appelle Valérie HAYER.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Mais il n'y a toujours pas la liste complète.
PRISCA THEVENOT
Elle va arriver.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Elle va arriver, quand ?
PRISCA THEVENOT
Mais vous savez, je préfère qu'on prenne le temps de former cette liste que plutôt qu'on fasse un petit casting un peu rapide et un peu dangereux, comme c'est fait par d'autres formations politiques, et je parle très clairement du Rassemblement national.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Oui, sauf que le Rassemblement national, il est très très très très loin devant vous dans les sondages.
PRISCA THEVENOT
Sauf que le Rassemblement national ne fait pas campagne.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Oui, mais peu importe. Il est à plus de 30 points, vous êtes (Inaudible) 10 points derrière.
PRISCA THEVENOT
Mais interrogez... Eh bien moi, je vous invite à inviter aussi les candidats du Rassemblement National dont ils sont si fiers d'ailleurs. Marine LE PEN a annoncé qu'elle affublait Jordan BARDELLA d'un nouveau candidat du Rassemblement national sur sa liste des Européennes. Pardon, mais est ce qu'on a regardé ce candidat ? Est ce qu'on a regardé le profil de ce candidat ? Est ce qu'on a regardé les valeurs portées par ce candidat ?
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
C'est qui ? C'est Matthieu VALET, à qui vous faites allusion, l'ancien policier... le policier ?
PRISCA THEVENOT
Je parle de monsieur Saïd Ali Boina HAMISSI, qui a participé à des théories de complot, qui a des propos extrêmement graves et dangereux à l'endroit des femmes, sur la soumission supposée des femmes par rapport à leur conjoint. Voilà ce qu'il en est. Donc maintenant, on peut nous demander la liste complète, elle va arriver. Mais regardons aussi les listes déjà faites, et là, il y a des il y a des choses à dire.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Alors, il y a une curiosité tout de même, madame THEVENOT, c'est qu'Emmanuel MACRON va en faire un grand débat, un grand discours jeudi sur l'Europe, ce sera à la Sorbonne à Paris et il a invité tous les députés européens. Sauf qu'à ce moment précis, eh bien on vote, on vote à Bruxelles et on vote notamment sur un sujet qui est très, très important pour nous, agriculteurs, c'est la simplification de la PAC. Est ce qu'il n'y a pas un raté ? Dire aux députés européens, eh bien plutôt que d'aller voter au Parlement, venez écouter le discours du président de la République à la Sorbonne ?
PRISCA THEVENOT
Alors, deux choses, c'est que le président de la République, effectivement, s'exprime sur l'Europe. Ce n'est pas une curiosité ni une nouveauté.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Non, ce n'est pas ma question.
PRISCA THEVENOT
Oui, non. Mais je veux dire que les parlementaires puissent aller siéger et faire leur travail de parlementaire au Parlement européen, c'est heureux. Et j'espère que, d'ailleurs, d'ailleurs, Jordan BARDELLA, dont on vient de parler, y sera également. Donc…
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Donc vous espérez que les parlementaires européens ne vont pas être à la Sorbonne, pour assister au discours.
PRISCA THEVENOT
Mais je n'espère pas, je n'espère pas. Excusez-moi, je n'espère pas. Ce que je suis en train de dire c'est que, bien évidemment, le président de la République peut avoir un propos sur l'Europe comme il l'a fait en 2016 pendant la campagne, comme il l'a fait en 2017 avec le premier discours sur la Sorbonne, comme il l'a fait en 2019 avec le traité d'Aix-la-Chapelle, comme il l'a fait dans le cadre de la PFUE, la présidence de l'Union française, de l'Europe, et donc…
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Mais donc il n'y a pas de problème à dire aux députés européens : "Venez à la Sorbonne, plutôt que d'être à Bruxelles…"
PRISCA THEVENOT
Et s'il ne les avait pas invités, vous m'auriez posé la question dans l'autre sens.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Ah bon ?
PRISCA THEVENOT
J'en suis sûre.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Je ne pense pas. Encore un mot, s'il vous plaît, madame THEVENOT. Rachida DATI fait la Une de Libération ce matin. Nos confrères mettent en avant les liens et les contrats qu'elle aurait eus, alors qu'elle était justement parlementaire européen en tant qu'avocate, avec différentes entreprises RENAULT et ORANGE, pour ne pas les citer. On parle de quasiment 1 million d'euros de versés. Je mets tout au conditionnel puisqu'il y a une enquête qui est en cours, sur les deux volets d'ailleurs. Est-ce que c'est gênant ?
PRISCA THEVENOT
Vous venez de le dire, il y a une enquête qui est en cours.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que ça ne mérite pas de commentaires, ça veut dire que ce n'est pas gênant qu'elle soit nommée ministre alors que l'on savait qu'il y avait cette enquête ?
PRISCA THEVENOT
Il y a une enquête qui est en cours et je pense qu'il est important de respecter le temps de l'enquête. Une enquête est en cours et il n'est pas question pour moi de venir commenter une enquête en cours.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Est-ce qu'à la fin, madame THEVENOT, quand on reprend les engagements d'Emmanuel MACRON au moment de sa campagne présidentielle, la première de parler de probité, d'exemplarité, de ministres qui seraient mis en examen, qui seraient écartées. Est-ce qu'on n'est pas très très loin de ses promesses initiales ?
PRISCA THEVENOT
Et de respecter aussi la présomption d'innocence.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Mais ça, c'est une règle pour tout le monde en France, mais c'est que monsieur MACRON s'était engagé sur d'autres bases, c'est pour ça que je vous pose la question.
PRISCA THEVENOT
Et donc, je le rappelle, et pardonnez-moi, il y a quelques mois, quelques semaines, il a été important de le rappeler aussi, puisqu'une fois que la justice s'est prononcée, elle a pu être prononcée et on a pu dévoiler un certain nombre de sujets à l'endroit d'autres membres du Gouvernement. Je pense qu'aujourd'hui, plus que jamais, nous devons respecter la présomption d'innocence et respecter d'autant plus ainsi la capacité de la justice à avoir un temps, qui n'est pas le temps médiatique ni politique.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Un dernier mot plus personnel. Il y a eu une série de départs dans votre équipe le vendredi 12 avril, directeur de cabinet adjoint du chef de cabinet. Est-ce que c'est réglé ? Pourquoi est-ce qu'ils sont partis ?
PRISCA THEVENOT
Ça, vous les interrogerez. Je pense que vous pouvez effectivement les interroger.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
C'était une surprise pour vous ?
PRISCA THEVENOT
Non, ce n'était pas une surprise. Et ce que je peux dire, c'est qu'aujourd'hui, je suis pleinement mobilisée, au travail, avec une équipe…
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Une équipe complète ?
PRISCA THEVENOT
Complète.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Merci beaucoup, Prisca THEVENOT.
PRISCA THEVENOT
À votre dispo pour parler des jeunes, sinon.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Ah, vous voulez dire un mot ? Alors on va prendre une minute. Vous avez raison. Puisque Gabriel ATTAL était hier à Nice pour lancer les internats éducatifs. On l'a vu d'ailleurs échanger avec des jeunes, dont un qui disait : "Je n'ai pas le choix, ma maman m'a mis ici". Bon. Est-ce que ça va être efficace ? Il y a un rapport de l'UNESCO qui disait, en fait, l'internat, si on est en difficulté, c'est peut-être mieux. Si on n'en a pas vraiment, ça ne change rien.
PRISCA THEVENOT
Je pense que plus globalement, au-delà de ce sujet, il faut effectivement, au-delà du constat qu'on partage, qu'il y a une violence extrêmement importante et notamment auprès de notre jeunesse, c'est rappeler des choses évidentes pour l'ensemble de nos jeunes dans notre pays. Et je le dis en étant moi-même une mère de famille aujourd'hui, et en étant, en ayant été une jeune des quartiers hier, c'est qu'il y a deux cadres essentiels à respecter : sa famille et son pays. Et dans ce cadre-là, nous devons nous renforcer collectivement pour aider des parents qui pourraient être épuisés, fatigués, voire dépassés…
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Donc c'est l'internat la solution ?
PRISCA THEVENOT
C'en est une, c'en est une. Et c'est pour cela que je dis qu'il faut regarder de manière plus globale. Il y a l'internat, mais il y a aussi renforcer nos dispositifs en matière de justice et c'est le travail que mène en ce moment le garde des Sceaux, sous l'autorité du Premier ministre, sur les sujets d'excuse de minorité ou également sur cette capacité à faire des comparutions immédiates pour les plus de 16 ans.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
D'ailleurs, un tout dernier mot, puisque nous avons abordé ce sujet, madame EVREN, était notre invitée hier, elle est sénatrice Les Républicains, (Inaudible) de son parti, elle, elle propose, elle va déposer une proposition de loi pour interdire complètement le téléphone portable. Alors, c'est déjà le cas dans le code de l'éducation 2018, mais elle veut que ce soit interdit dans la loi d'avoir un portable à l'école. Est-ce que vous soutiendrez ce texte ?
PRISCA THEVENOT
Alors déjà ? À l'école, il est interdit d'utiliser son téléphone portable, c'est assez connu et c'est assez basique.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Mais ce n'est pas appliqué.
PRISCA THEVENOT
Maintenant, c'est vrai que les jeunes peuvent avoir leur téléphone dans leur poche, allumé ou pas, et peuvent s'en servir.
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Donc vous pourriez soutenir ce texte-là, cette proposition de loi ?
PRISCA THEVENOT
Il faut regarder l'ensemble des sujets, mais encore une fois, je fais attention. Vous savez, j'ai des enfants. Dire ici que j'interdis tous les réseaux sociaux, etc. C'est facile de le dire, mais dans la pratique, comment on fait ? Et c'est ça que nous devons pouvoir regarder aujourd'hui. Et c'est notamment le sujet qui a été lancé par le président de la République, à l'époque, quand il avait lancé, il avait été un peu regardé en rigolant. Je pense que c'est fondamental. Nous devons ouvrir ce débat et regarder les choses aussi dans leur côté pratique au quotidien…
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Merci beaucoup Prisca THEVENOT.
PRISCA THEVENOT
... comment on fait ?
JEAN-BAPTISTE BOURSIER
Merci d'avoir été avec nous ce matin sur LCI.
PRISCA THEVENOT
De rien, à votre dispo.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 2 mai 2024