Texte intégral
Madame la Chancelière,
Mesdames,
Messieurs,
Nous avons pris la décision, comme le Président de la République, d'investir massivement dans l'intelligence artificielle, et de faire le pari de l'intelligence artificielle. Et nous l'avons fait aussi parce que nous avons en France des atouts qui sont uniques en Europe et uniques dans le monde.
Le premier de ces atouts, le plus important, il sera de très, très loin même, je dirais, c'est la qualité de nos scientifiques. C'est ce qui fait la différence. Nos scientifiques sont recherchés partout à travers la planète. Et vous pouvez discuter avec le président de l'OpenAI, avec le président de Google, avec le président de Microsoft, ou avec le président de l'Université de Shanghai. Ils vous diront tous : "les meilleurs scientifiques de la planète, ils sont en France. D'ailleurs, on veut vous les prendre".
Nous, nous voulons évidemment les garder, mais nous voulons aussi qu'ils puissent, comme ici à la Sorbonne Abu Dhabi, partager leur savoir. Ensuite, une fois que vous avez les scientifiques, il faut aussi avoir la capacité d'entraînement de ces scientifiques. L'entraînement, il se fait sur les supercalculateurs. Nous voulons avoir les meilleurs supercalculateurs au monde. Et c'est pour cela que nous avons investi massivement dans le supercalculateur Jean Zay, le supercalculateur Jules Verne.
Première condition, c'est qu'il faut avoir des données à mettre dans ces supercalculateurs et à employer grâce à ces scientifiques. Et donc, il faut des capacités de calcul et de stockage de données. Nous avons des capacités de stockage de données. Et nous avons une différence majeure par rapport aux Etats-Unis. Nos données sont protégées. Il n'y a pas d'extraterritorialité européenne. Il y a une extraterritorialité américaine. Donc, si vous voulez que vos données soient réellement protégées, il vaut mieux que ce soit stocké sur des centres de données français ou européens, parce que c'est la sécurité la plus absolue pour la protection des données. Enfin, le dernier volet, c'est l'application.
Et là aussi, nous faisons la différence parce que nous avons des start-ups qui proposent des applications, qui sont directement opérationnelles pour la vie quotidienne, que ce soit dans l'industrie, par exemple, ou dans le domaine du médicament ou de la gestion administrative. Tout cela fait qu'aujourd'hui, la France est le leader de l'intelligence artificielle. Nous avons le meilleur écosystème, les meilleurs scientifiques, l'investissement le plus important.
Maintenant, qu'on a cette base, nous voulons la développer. Pour la développer, il nous faut un partenaire. Notre partenaire, c'est les Emirats arabes unis. Et je suis heureux de vous annoncer ce matin que nous avons pris la décision de lancer un partenariat stratégique entre la France et les Emirats arabes unis sur le développement de l'intelligence artificielle. Et tout à l'heure, j'aurai l'occasion de rencontrer mon ami, Khaldoon Al Mubarak pour signer avec lui un accord visant à développer cette stratégie d'intelligence artificielle entre la France et les Emirats arabes unis. C'est une excellente nouvelle pour nos deux pays et c'est évidemment une excellente nouvelle pour tous les étudiants de la Sorbonne Abu Dhabi, parce que cela va nous offrir des perspectives extrêmement importantes.
Alors, sur quoi est-ce que nous voulons accentuer cette coopération ? D'abord, je vais écarter tout de suite le reproche qui pourrait nous être fait, ou une politique qui n'a absolument aucun sens. Les Emirats arabes unis ne sont pas là pour financer les projets de recherche de la France. Ça, ça n'est pas une coopération, ça n'est pas un partenariat stratégique. Le partenariat stratégique, c'est un partenariat qui permet de grandir sur les capacités scientifiques, sur les supercalculateurs, sur les semi-conducteurs et sur les applications industrielles. C'est ce que nous voulons construire avec les Emirats arabes unis. Nous voulons d'abord que la Sorbonne Abu Dhabi soit le meilleur cluster de recherche sur l'intelligence artificielle de toute la région du Golfe. Et je compte sur vous, Madame la Chancelière, je compte sur les enseignants de la Sorbonne Abu Dhabi et je compte sur les élèves et les étudiants de la Sorbonne Abu Dhabi pour faire d'Abou Dabi et de la Sorbonne Abu Dhabi le centre de recherche et de savoir le plus performant de la région en matière d'intelligence artificielle.
You have the best, and we have to explain to all, the people of the region and all the people of the rest of the world that if you want to get access to the best technologies, the best scientists, the best searchers on AI, you have to go to the Sorbonne Abu Dhabi. Ça, c'est le premier message.
Le deuxième message, c'est que notre coopération doit porter sur des champs très définis. Par exemple, les semi-conducteurs. Nous avons déjà, à Crolles, près de Grenoble, un écosystème formidable sur l'intelligence artificielle. Il y a une entreprise qui s'appelle STMicroelectronics. Il y a une autre entreprise qui s'appelle GlobalFoundries, qui investit massivement sur le site de Crolles à Grenoble. Ça tombe bien, GlobalFoundries appartient à Mubadala, GlobalFoundries appartient aux Emirats arabes unis. Nous allons donc coopérer sur les semi-producteurs dans une coopération scientifique de haut niveau, profitable pour nos deux pays.
Troisième source de coopération, les applications. On a eu une discussion passionnante tout à l'heure avec un certain nombre de dirigeants de start-ups.
Nous voulons développer une coopération stratégique sur l'application de l'intelligence artificielle à des productions industrielles, scientifiques ou médicales.
Il y a ici des données médicales qui sont de très grande qualité. Il y a des maladies qui sont très spécifiques, qui n'existent peut-être pas en Europe, peut-être pas aux Etats-Unis, sur des cohortes de populations spécifiques. Eh bien, nous voulons proposer aux Emirats arabes unis de travailler sur l'application pour développer des médicaments spécifiques pour ces maladies spécifiques sur la base des données de santé qui sont disponibles.
Enfin, je considère que nous devons aussi pousser la recherche le plus loin possible. Ce que Madame la Chancelière appelle la blue-skies research, j'ai appris ce mot-là ce matin. La blue-skies research, c'est-à-dire la recherche fondamentale, là aussi, nous voulons faire venir plus d'enseignants à la Sorbonne Abou Dabi, plus de chercheurs pour qu'Abou Dabi soit un centre de recherche fondamentale en IA, qu'il soit un des meilleurs de la planète.
So these are the goals. We have decided today to launch a new strategic partnership on AI between the UAE and France. I will be signing the documents with my friend, His Excellency Khaldoon Al Mubarak, on the development of AI between France and the UAE. I think that there are many topics on which we can work together, from the data, the use of data, and the use cases that could be developed in the very near future, to the blue-skies research. I really count on you, I count on the students of the Sorbonne Abu Dhabi, I count on the teachers, to help us to make this place of Abu Dhabi University, La Sorbonne Abu Dhabi, the place to be for artificial intelligence in the Gulf region and then other states in the rest of the world. Thank you to all of you and I stand ready to respond to all of your questions.
Source https://www.economie.gouv.fr, le 23 mai 2024