Texte intégral
GUILLAUME CERIN
7h22 sur LCI, notre invitée, Marie GUEVENOUX, ministre déléguée chargée des Outre-mer. Bonjour madame, merci d'être en direct sur LCI ce matin. Juste un premier mot sur l'accueil que vous avez reçu en Nouvelle-Calédonie.
MARIE GUEVENOUX
Ecoutez, évidemment les populations sont extrêmement soulagées d'avoir pu voir le président de la République et les membres du gouvernement venir ici hier à Nouméa parce que la situation, les évènements, ont eu un effet traumatique sur une partie de la population qui se retrouve avec des bâtiments publics brûlés, des commerces ravagés, pillés, et donc le fait que le président de la République, accompagné du ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, accompagné du ministre des Armées, et puis de moi-même, vienne, prenne le temps de les rencontrer, essaie de trouver une issue de sortie, a évidemment été extrêmement apprécié par la population.
GUILLAUME CERIN
Ça veut dire que vous les sentez apaisés, c'était ça la mission du président, est-ce qu'ils sont apaisés et surtout est-ce qu'on parle des bonnes personnes, parce que ceux avec qui vous avez parlé c'est une chose, mais ceux qui aujourd'hui réalisent notamment les blocages s'en est une autre ?
MARIE GUEVENOUX
Non, il y a deux situations. Vous me demandiez, l'Etat, les habitants en Nouvelle-Calédonie, la façon dont ils avaient accueilli la venue du président de la République et du gouvernement je pense que, oui, il y a une forme de soulagement. Est-ce qu'il y a une forme d'apaisement ? Il y a en tout cas le fait que la population sait qu'elle peut compter sur l'engagement du président de la République et du gouvernement pour les protéger, et c'est d'ailleurs ce qu'a indiqué le président de la République hier, en rappelant l'engagement massif de forces de l'ordre en Nouvelle-Calédonie, 3000 policiers et gendarmes engagés ici, sur place, pour protéger les néo-calédoniens. Et puis ensuite il y a ce sur quoi vous m'invitez à réagir, qui est l'apaisement, l'apaisement c'est effectivement ce qu'a demandé le président de la République aux forces politiques qu'il a rencontrées hier toute la journée, le matin d'abord dans un format plénier, où il y avait à la fois, présents dans la salle, des indépendantistes, des non-indépendantistes, des partenaires économiques, des maires, la société civile dans son ensemble était représentée, de façon à écouter ce qui se disait et de retrouver les voies et moyens d'un dialogue apaisé, et c'est ce qu'il a ensuite annoncé le soir à la suite d'un certain nombre de rendez-vous bilatéraux, donc avec les indépendantistes d'un côté et avec les non-indépendantistes de l'autre.
GUILLAUME CERIN
Emmanuel MACRON a dit que la Nouvelle-Calédonie ne devait pas devenir le Far West, est-ce qu'aujourd'hui vous pensez que grâce à cette visite le risque est écarté justement ?
MARIE GUEVENOUX
D'abord, ce qui compte avant toute chose c'est le rétablissement de l'ordre public, d'où l'engagement massif de ces 3000 policiers et gendarmes qui sont maintenant déployés et qui reprennent, petit à petit, dans des situations difficiles, mais qui néanmoins s'améliorent, qui reprennent petit à petit le terrain et permettent aux habitants d'accéder aux soins, d'accéder à l'alimentation, et de reprendre une vie qui s'améliore au fur et à mesure, mais, encore une fois, qui reste difficile. Aujourd'hui l'objectif c'est quoi ? c'est le fait de faire en sorte que les deux parties, indépendantistes et non-indépendantistes, reprennent le chemin du dialogue et trouvent, sur un certain nombre de sujets extrêmement importants que sont à la fois le dégel du corps électoral, à la fois le nouveau contrat social, la répartition des sièges, l'avenir de la Nouvelle-Calédonie, l'autodétermination, tous ces sujets puissent faire l'objet d'un accord qui sera celui que le président s'est engagé de présenter dans le cadre du projet de loi constitutionnel, de remplacer le cadre du projet de loi constitutionnel.
GUILLAUME CERIN
Concrètement, qu'est-ce que vous allez faire, vous et le président, dans les prochaines heures, qui allez-vous rencontrer, et surtout jusqu'à quand allez-vous, et le président, rester sur place ?
MARIE GUEVENOUX
Alors, le président est rentré, est en train de rentrer en Hexagone puisqu'il y a d'autres obligations qui l'attendent, moi je serai sur place pendant encore plusieurs jours en Nouvelle-Calédonie, je vais, à la rencontre à la fois des habitants, mais aussi des élus, j'étais ce matin auprès de la maire de Nouméa, Sonia LAGARDE, on a rendu visite à la police municipale, je rencontre aussi un certain nombre d'acteurs, j'ai eu une réunion avec les acteurs économiques de façon à évoquer avec eux la nécessité d'être… comment on peut les aider en fait, pour reprendre pied dans une situation extrêmement compliquée, où leur entreprise, leur commerce, ont été saccagés, ont été pillés, ont été brûlées, ils ont besoin de soutien, ils ont besoin que le gouvernement, même si ce n'est pas de sa compétence, soit à leur côté pour reprendre pied, et nous serons à leur côté, c'est tout cas ce qu'a annoncé le président de la République hier.
GUILLAUME CERIN
Justement, notamment sur les pénuries alimentaires, vous dites il faut qu'on soit à leurs côtés, c'est une chose, c'est un soutien, mais concrètement comment vous allez faire pour mettre fin à ces pénuries ?
MARIE GUEVENOUX
Alors, sur les pénuries alimentaires, d'abord, il n'y a pas de pénurie aujourd'hui en Nouvelle-Calédonie, vous avez des stocks de nourriture qui sont là, qui accèdent aux ports, et donc il n'y a pas de pénurie alimentaire en Nouvelle-Calédonie, la difficulté tient à l'acheminement des clients dans les grandes surfaces, dans les moyennes surfaces, c'est-à-dire concrètement, les routes étant bloquées par des barrages, il faut libérer ces routes de ces barrages pour permettre aux gens de pouvoir librement se rendre, ou facilement de se rendre sur les lieux d'alimentation, sur les supermarchés, dans les commerces, donc c'est la nécessité, pour nous, de lever ces barrages, de rétablir l'ordre et de permettre de restaurer la liberté d'aller et venir pour les habitants. Mais encore une fois, je répète, il n'y a pas de pénurie alimentaire, et les files d'attente, qui étaient très préoccupantes au début des événements, s'améliorent, ce n'est pas parfait, mais aujourd'hui on est dans des files d'attente qui sont importantes, mais qui n'ont rien à voir par rapport au début de la crise.
GUILLAUME CERIN
Merci beaucoup Madame la ministre d'avoir été en direct avec nous ce matin sur LCI.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 27 mai 2024