Texte intégral
Monsieur le député [Laurent Jacobelli],
Quand on a un candidat aux élections européennes qui s'est battu contre l'inscription du droit à l'IVG dans l'Union européenne, qui a voté contre l'égalité entre les femmes et les hommes et qui invisibilise sa deuxième de liste, on ne donne pas de leçons de morale au Gouvernement.
La vérité, Monsieur le Député, c'est que jamais la France n'a été aussi influente en Europe que ces cinq dernières années. Mais voyez-vous, où était M. Bardella ces cinq dernières années, lorsque l'Europe sociale a avancé avec la régulation du travail détaché et le salaire minimum ? Lorsque l'Europe de l'industrie a avancé avec des moyens nouveaux pour investir dans les secteurs stratégiques ? Lorsque l'Europe du contrôle des migrations a avancé avec le Pacte sur la migration et l'asile ? Lorsque l'Europe du numérique a avancé avec des règles nouvelles sur les grandes plateformes de réseaux sociaux ? Il n'était nulle part, il n'a voté aucune de ces avancées décisives majeures.
Alors vous me direz : "il n'était pas tout à fait d'accord." Mais s'il n'était pas d'accord avec ces avancées-là, que ne s'y est-il pas opposé ! Il n'a rien fait ! Zéro rapport déposé, 21 amendements en cinq ans, et le taux de présence en séance plénière le plus faible de tous les candidats à cette élection européenne. Ce n'est pas sur le fondement de ce bilan lamentable, Monsieur le Député, que vous pouvez nous donner des leçons.
Parce que si nous vous avions écoutés, Monsieur le Député, que ce serait-il passé ? L'épargne des Français se serait évaporée avec la sortie de l'euro. Nous aurions tous le Covid faute de disposer d'un vaccin européen. L'armée de Vladimir Poutine serait aux portes de la Pologne et des pays baltes. Et la France ne serait plus la France ; la France serait un satellite de la Russie.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 juin 2024