Texte intégral
Monsieur le Ministre,
Monsieur de directeur de la gendarmerie nationale,
Généraux, Directeurs,
Mesdames et Messieurs en vos grades et qualités,
" S'engager pour la vie "
Cette devise, le Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale la porte depuis sa création en 1974, il y a donc désormais un demi-siècle.
Un demi-siècle de formation d'élite, de disponibilité, de réactivité, d'engagement avec pour priorité absolue la défense de cet ultime, le respect de la vie humaine.
En métropole, en outre-mer, à l'étranger, le GIGN a conduit depuis sa création des milliers d'opérations, certaines très médiatiques d'autres dans l'ombre. Son champ d'action s'est étendu en cinq décennie, son expertise est toujours plus pointue, et aujourd'hui vous êtes 1000 femmes et hommes du GIGN à incarner au quotidien cette excellence au service des Françaises et des Français et des intérêts de la France.
Vous contribuez à sa défense, à sa grandeur.
Avant vous, la France ne savait pas libérer ses otages sans effusion de sang. Deux prises d'otages dramatiques, en 1969 et 1971, l'avaient révélé.
Mais ce sont les Jeux olympiques de Munich qui conduisent à créer le GIGN.
La sanglante prise d'otages est évidemment de trop, et du constat d'impuissance naît la volonté de nous spécialiser dans ce domaine d'intervention.
Depuis sa première opération en mars 1974 à Ecquevilly, pour un forcené retranché, le GIGN a permis d'interpeller nombre de criminels.
Il en a payer le prix.
Treize des siens sont décédés en intervention ou à l'entraînement.
Qui n'a pas été marqué par la libération des otages de Loyada en 1976, le célèbre assaut de Marignane en décembre 1994, la libération des otages du Ponant en 2008, mais aussi la traque des frères Kouachi en janvier 2015, ou l'évacuation de plusieurs de nos ambassades, en Libye, en Côte-d'Ivoire, en Ukraine.
Aujourd'hui encore, le GIGN apporte une contribution décisive en Nouvelle-Calédonie, et j'étais à vos côtés il y a quelques jours à peine.
Aujourd'hui, son expertise est mondialement reconnue.
Les Français l'associent à l'élite de ses forces républicaines.
Aujourd'hui, il réalise plus de 2800 engagements par an.
De 17 militaires en 1974 à 1000 en 2024, dans sa maison-mère comme dans ses quatorze antennes, le GIGN n'a cessé d'évoluer tactiquement, technologiquement, en intégrant une unité médicale en 1980, aussi. La même année, en instaurant le tir de confiance, toujours réalisé aujourd'hui la veille de la remise des brevets.
C'est cela le ferment de cohésion du GIGN, ce qui fait sa force.
Puis vient le développement de sa formidable capacité de négociation.
En 1980, enfin naît du GIGN le GSPR, unité qui depuis 44 ans assure la sécurité des présidents de la République.
Aujourd'hui, le GIGN doit répondre à l'ère du terrorisme. Il constitue une force de frappe incontournable. A 50 ans, il est en pleine force de l'âge. Il a un avenir assuré devant lui, parce que la menace est là, mais aussi parce que l'intelligence du GIGN est sa capacité d'innovation.
Le GIGN a été précurseur dans beaucoup de domaines et il a toute ma confiance pour poursuivre en ce sens.
En étant à vos côtés, même si je regrette de ne pas être avec vous physiquement, en cette journée si importante, si symbolique, j'ai évidemment une pensée pour tous vos frères d'armes qui sont tombés, ceux que j'ai eu à porter en terre, avec vous et leurs familles, comme ceux qui sont tombés avant. J'ai une pensée pour tous les blessés et leurs familles. Nous ne les oublions pas. Et ce faisant, j'ai une pensée pour chacune et chacun d'entre vous,pour votre engagement.
Toute cette excellence depuis cinq décennies, c'est évidemment votre savoir-faire, la sédimentation de cette expérience, cette chaîne fraternelles et cette transmission des savoirs, mais elle ne tient toujours et avant tout que par votre engagement, votre sang-froid, et la décision scellée un jour d'être au service de l'État et de la République.
De cela, très solennellement et chaleureusement, aujourd'hui je veux vous remercier. J'en sais la valeur et le prix payé.
Alors bon anniversaire et longue vie au GIGN !