Texte intégral
MARIE BERNARDEAU
Bonjour Frédéric VALLETOUX.
FREDERIC VALLETOUX
Bonjour.
MARIE BERNARDEAU
Ministre de la Santé. Merci d'être avec nous à trois jours maintenant de la Cérémonie d'ouverture des Jeux de Paris. Les jeux qui amènent en France des millions de personnes qu'il va falloir, qu'il faut accueillir, loger, nourrir, transporter, qu'il faut soigner aussi. Plus de 12 millions de touristes, d'athlètes, de volontaires, de journalistes, attendus, essentiellement à Paris et en Ile-de-France, où on connaît les difficultés des hôpitaux. Est ce qu'ils sont prêts à encaisser le choc ?
FREDERIC VALLETOUX
Eh bien l'équipe de France des soignants, si on peut dire ça comme ça, l'équipe de France des soignants est prête, Elle est prête parce que d'abord, elle se prépare à cet événement depuis des mois, sur ces lignes hospitalières, en ayant défléché 12 hôpitaux, en plus de l'AP-HP, cet énorme établissement parisien qui couvre plusieurs établissements en Ile-de-France, eh bien ces 13 hôpitaux sont mobilisés. 80 services sur les 800 de l'APHP ont été fléchés comme étant en première ligne. Les plannings sont prêts, des organisations ont été mises en place et ont été préparées dès le mois d'octobre novembre dernier, pour planifier les congés des soignants, de ces services et de ces hôpitaux, de manière à ce qu'ils prennent soit avant, soit après, mais pas pendant, de manière à être. Et aujourd'hui, on a des lignes hospitalières qui sont prêtes. Et puis on sait aussi assurer la continuité d'accès du service du système de santé, c'est-à-dire évidemment la pleine facilité pour ceux qui ont besoin de recourir, parce qu'ils ont des traitements en cours, ils sont Franciliens, ils sont Parisiens, ils ont des traitements en cours à poursuivre, un plein accès au système de santé, là aussi, de manière à ce qu'il n'y ait pas de rupture de prise en charge.
MARIE BERNARDEAU
Les plannings, vous le dites, ont été faits en conséquence. Est-ce que ça veut dire du personnel en plus, des lits en plus à Paris, à l'AP-HP ?
FREDERIC VALLETOUX
Par rapport à ce qu'est un été habituel. Je rappelle que l'Ile-de-France France était traditionnellement une région qui accueille beaucoup de touristes, première région touristique en France. Donc l'été n'est pas un moment de grand creux, habituellement en Ile-de-France. Je…
MARIE BERNARDEAU
Mais le SAMU de Paris, pardonnez-moi, prévoit 150 passages quotidiens aux urgences, en plus de l'activité normale.
FREDERIC VALLETOUX
Bien sûr. Mais bien sûr, on prévoit 4 %. Donc voyez, 4 %, c'est maîtrisable. En tout cas, ça a été anticipé. On prévoit 4 % d'activité en plus dans les services hospitaliers, donc ces 4 %, eh bien, comment ils ont été anticipés ? Par des services qui tournent à 100 % là où normalement ils tournent à 90 %, par ces plannings qui ont été prévus et par ses personnels qui ont été, qui sont mobilisés et qui ont pu s'organiser pour être présents. Donc aujourd'hui, je parle de l'Ile-de-France, parce que c'est 80 % des épreuves et de la concentration effectivement du public, mais partout où il y a des épreuves, les lignes hospitalières sont prêtes, la médecine de ville aussi. On a travaillé aussi avec la médecine de ville pour veiller à ce qu'elle soit présente et qu'elle soit aussi, qu'elle assure son service. On a travaillé effectivement avec tout le réseau des infirmières, des pharmaciens, de manière à ce que vraiment il y ait un plein fonctionnement du système de santé.
MARIE BERNARDEAU
Il n'y a pas un risque de dégrader le système après les Jeux ?
FREDERIC VALLETOUX
Non, il n'y a pas de risque. C'est-à-dire que quand les plannings, je vous disais, parlons des plannings de vacances, les vacances ont pu être prises avant ou après, on reste de toute façon sur un pic d'activité, je disais 4 % supplémentaires, qui est malgré tout maîtrisable. On parle d'établissements importants, nombreux et c'est la chance de l'Ile-de-France d'avoir ce tissu d'établissements hospitaliers qui est important.
MARIE BERNARDEAU
Est-ce que cette équipe de France de la santé, comme vous dites, est prête aussi en cas d'événement majeur grave ?
FREDERIC VALLETOUX
Alors, elle est prête, bien sûr. On a depuis maintenant 2 jours un centre de crise sanitaire qui fonctionne 24 h sur 24, 7 jours sur 7, c'est-à-dire qu'il y a une vigilance des événements sanitaires, épidémiques éventuels, une surveillance qui est très fine, avec Santé publique France. Tous les services de l'Etat sont mobilisés.
MARIE BERNARDEAU
Combien de personnes dans cette cellule ?
FREDERIC VALLETOUX
Oh, il y a, chaque nuit, plusieurs dizaines de personnes qui travaillent et plusieurs centaines au total, qui par roulement, assurent ce service. Donc ce que je veux dire, c'est qu'il y a une surveillance très très fine de manière à pouvoir réagir, à effectivement, ça peut être une crise épidémiologique, ça peut être aussi un pic de chaleur qu'il faudra accompagner. Donc, de ce point de vue-là, oui, on est prêts. On a anticipé différents scénarios. Il y a eu effectivement des répétitions, si on peut dire ça comme ça, des mises en situation qui ont été anticipées. Et normalement, les choses devraient se passer très bien.
MARIE BERNARDEAU
Il y a effectivement le risque épidémique, vous l'avez évoqué, le Covid qui circule, avec une recrudescence des cas récemment observés. Il y a un gros risque de cluster ?
FREDERIC VALLETOUX
Non, il n'y a pas un gros risque de cluster. Bien sûr le Covid est là, maintenant, on avait, on l'a vu, un pic de covid, léger, quand je dis « pic », on est loin de ce qu'on a connu dans les années 2020, 2021 et même 2022. Mais néanmoins une petite pression du Covid fin mai, début juin, depuis, il y a une décélération du Covid. Néanmoins, le Covid est toujours là. On l'a vu pendant le Tour de France où il avait été souhaité, autour de certains, autour des coureurs, la possibilité d'organiser effectivement une protection par la reprise du port du masque.
MARIE BERNARDEAU
Mais il n'y a pas d'obligation.
FREDERIC VALLETOUX
Mais il n'y a pas d'obligation, parce qu'on est à des niveaux qui sont très faibles.
MARIE BERNARDEAU
Vous ne regrettez pas qu'il n'y ait pas d'obligation ?
FREDERIC VALLETOUX
Non, parce qu'on est à des niveaux très faibles. Maintenant, il y a des précautions prises et qui sont laissées pour l'instant, vu le niveau très bas de circulation du Covid, qui sont laissées à la libre appréciation des organisateurs.
MARIE BERNARDEAU
Risque de dengue aussi.
FREDERIC VALLETOUX
Alors, on peut se faire la liste de tout ce qui pourrait nous tomber dessus. Ça c'est…
MARIE BERNARDEAU
Je vous pose la question, parce qu'il y a eu une recrudescence des cas également, un record de cas détectés depuis le début de l'année.
FREDERIC VALLETOUX
Non non, mais, dans le sud de la France, on peut me parler aussi de la coqueluche, qui subit en ce moment, effectivement, il y a une impression sur la coqueluche, et d'ailleurs, hier l'HAS a sorti un avis qui étend la couverture vaccinale ou préconise d'étendre la couverture vaccinale pour, autour des bébés, mais aussi pour faciliter la protection. Mais néanmoins, aujourd'hui, on est à des niveaux de circulation de ces infections qui sont malgré tout très basses. Mais vous avez raison, elles sont surveillées, parce qu'on est vigilant effectivement au moindre mouvement et à notre capacité à réagir dès qu'effectivement des signaux nous inquiéteraient.
MARIE BERNARDEAU
Un mot encore, Frédéric VALLETOUX, des IST, des Infections Sexuellement Transmissibles.
FREDERIC VALLETOUX
Oui.
MARIE BERNARDEAU
Parce que lors des Jeux de Londres, on avait observé une recrudescence, une augmentation des consultations au Centre de santé sexuelle. Ça, c'est pris en compte comment ?
FREDERIC VALLETOUX
Alors, c'est pris en compte, d'abord parce qu'on a une clinique, pour parler des athlètes eux-mêmes, dans le village olympique, il y a une clinique, qui a été installée, qui est géré par les hôpitaux de Paris, et qui permet d'avoir jusqu'à 700 consultations par jour. Donc c'est une présence médicale importante. On a bien sûr, je le disais, les services hospitaliers, on fait de la prévention, distribution de préservatifs notamment, et toutes les mesures de prévention. Donc, de ce point de vue-là, là aussi, on a regardé aussi ce qui s'était passé, bien sûr, à Londres et dans tous les Jeux olympiques de ces dernières années.
MARIE BERNARDEAU
Frédéric VALLETOUX, ministre de la Santé, merci d'avoir accepté l'invitation de France Info ce matin.
FREDERIC VALLETOUX
Merci beaucoup.
MARIE BERNARDEAU
Bonne journée
source : Service d'information du Gouvernement, le 24 juillet 2024