Texte intégral
STEPHANE BOUDSOCQ
L'invité de RTL Matin ce lundi, c'est donc la ministre des Sports, des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie OUDEA-CASTERA, ça faisait plus de deux ans depuis votre nomination au Gouvernement en mai 2022, vous prépariez ces Jeux à Paris avec les équipes de Tony ESTANGUET. Il y a une certaine unanimité, assez rare d'ailleurs pour reconnaître la réussite de ces J.O., réussite de l'organisation, réussite des épreuves, réussite des athlètes français. On le rappelle, ce bilan est quand même dingue, 64 médailles, seize en or, double record. Est-ce que c'est aussi votre bilan ? Le pari est gagné ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Oui, et j'ajouterai ce succès populaire, ce qui est presque au fond le plus important encore. Je pense qu'on a été profondément heureux de sentir cette joie qui s'est exprimée sur absolument tous les sites d'épreuves, mais aussi dans toutes les fan zone à travers les territoires, cet enthousiasme et qui s'est aussi ressenti, en fait, dans la vie quotidienne, dans les transports en commun, dans les cheminements entre les stades, les monuments ou les parcours. Je crois que c'est une expérience pleine dans laquelle il y a eu beaucoup de fraternité. Il y a eu une vraie joie qui s'est exprimée, ce qui prouve que cette joie, on l'a en nous, qu'elle est là et qu'elle demande justement à s'exprimer. Et puis ce sentiment d'unité, je pense qu'il nous a fait à tous beaucoup, beaucoup de bien et qui est d'ailleurs une leçon sans doute pour la suite. Et je crois que, au terme de ces plus de deux semaines, quasiment trois, ça doit nous donner confiance. Confiance dans le fait que nous sommes un grand pays capable de faire des très très belles choses quand on se met la barre haut, qu'on travaille dur, qu'on le fait en équipe avec le bon état d'esprit. Il y a une audace à la Française, une forme de panache qui s'est exprimée, qui est, je crois ultra précieuse et est très très belle.
STEPHANE BOUDSOCQ
On va tous garder pour un bon bout de temps en tête des images très fortes de ces jeux, les visages peut-être de certains sportifs. Si je vous demandais votre moment, votre moment fort ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Ah, compliqué, compliqué…
STEPHANE BOUDSOCQ
Il en faut un.
AMELIE OUDEA-CASTERA
Oui, s'il en fallait vraiment qu'un, je crois que je dirais la finale de judo en équipe parce qu'il y a eu tout, il y a eu, il y a eu une dramaturgie, il y a eu des monuments de ce sport, il y a eu là aussi un esprit d'équipe. Il y a eu, y compris, y compris cet accompagnement par le public français de SAÏTO, le champion japonais qui avait combattu contre RINER à la fin. Teddy était là, c'était l'occasion aussi pour Romane, pour Clarisse, d'avoir cette part de conquête de l'or, après leur petite déception sur les épreuves individuelles, GABA qui nous a fait un numéro absolument exceptionnel et de sentir tout ce collectif se jeter derrière Teddy. La petite dramaturgie de cette roulette ou ce 90 kilo qui arrive pour le combat décisif, oui, c'était juste magique et je pense que c'est peut-être une des plus belles images.
STEPHANE BOUDSOCQ
Vous savez quoi ? On va se faire plaisir à tous, tous ceux qui nous écoutent et à nous en studio, on va réécouter ce moment.
JEAN-MICHEL RASCOL
Voilà, voilà, c'est gagné, c'est magnifique, la France est championne olympique par équipe, c'est-à-dire un golden score incroyable, vient à nouveau de plaquer SAÏTO grâce à un mouvement de jambes, O-uchi-gari, bravo Teddy ! We are the first, we are the best !
STEPHANE BOUDSOCQ
Jean-Michel RASCOL, évidemment à ce moment-là en direct sur RTL, ce sacre.
AMELIE OUDEA-CASTERA
C'est l'une de nos très belles, seize médailles d'or, ce record qu'on a battu, c'était un record qui tenait depuis Atlanta, ce record aussi absolu de médailles pour le sport français, avec ses 64 médailles qui nous mettent même au quatrième rang en termes de volume de médaille. On est la première nation européenne, on a pu en plus gagner à travers 27 disciplines, ce qui illustre la polyvalence absolument géniale de ce modèle sportif français. Moi, je veux saluer les athlètes, les staffs derrière eux, toute cette équipe derrière l'équipe. Et puis je voudrais aussi avoir un petit mot, si vous me le permettez, pour tous nos bénévoles, pour tous nos clubs, pour les partenaires du sport français, tous ceux qui, dans les territoires et depuis longtemps, œuvrent pour ces succès et qui d'ailleurs sont déjà un peu en train de préparer ceux de demain, parce qu'on a aussi vu une relève s'illustrer avec ces jeux. J'ai évoqué le judo masculin, mais on a eu des talents, notamment des talents féminins qui se sont exprimés. Je pense à Lisa BARBELIN qui nous a ravis au tir à l'arc, je pense à Camille JEDRZEJEWSKI, sur le tir, on a de très grandes équipes. Et puis ce moment d'émotion avec Cassandre BEAUGRAND qui arrive comme ça, qui triomphe dans cette épreuve de triathlon devant le dôme des Invalides après avoir nagé dans la Seine, c'était grand.
STEPHANE BOUDSOCQ
Il y a un perdant dans ces J.O., c'est l'esprit de défaite, déclaration d'Emmanuel MACRON ce matin dans un entretien au journal L'équipe…
AMELIE OUDEA-CASTERA
J'admire cette formule, je la trouve belle.
STEPHANE BOUDSOCQ
Justement, avant d'ajouter : « Ceux qui n'ont pas cru dans les Jeux se sont trompés ». Vous, vous pourriez signer ces propos du Président ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
J'aime bien ce qu'il dit sur cet esprit de défaite qu'il faut vraiment éloigner de nous. Je le redis, on est capable de très grandes choses. Moi, je connais, il y a finalement très peu de pays au monde qui ait cette synthèse, cette capacité à porter si fort, si haut et avec autant d'audace des valeurs, des valeurs qui rapprochent ce goût de l'excellence et cette capacité à exulter, à exprimer une joie. Les athlètes du monde entier l'ont dit : ce public français a été inouï et il a été inouï pour porter cette délégation tricolore, l'aider à casser tous ses records, mais aussi dans ces grands moments de respect et d'admiration pour les plus grandes et les plus belles performances mondiales. Je pense à celle DUPLANTIS à la perche qui écrase ce record du monde à nouveau son propre record du monde. Je pense à Simone BILES, bon, c'était des moments tout à fait inouïs et bravo, bravo la France.
STEPHANE BOUDSOCQ
Deux questions, je vous demande deux réponses rapides, cette fameuse et belle vasque aux Tuileries, on la garde ou on ne la garde pas ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
On va étudier la question. Je crois qu'on a tous envie que de toute façon, d'une manière ou d'une autre, on la garde. Mais ce qu'il faut trouver, c'est les bonnes modalités.
STEPHANE BOUDSOCQ
L'exonération fiscale de nos champions français, neuf millions d'euros, c'est ce que représente le total des primes qui vont être versées à nos 156 athlètes médaillés. Bruno Le MAIRE, votre collègue du Gouvernement, est plutôt pour, vous êtes plutôt pour aussi ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Moi, j'aime toujours quand Bercy a envie d'investir dans le sport.
STEPHANE BOUDSOCQ
Donc c'est plutôt oui ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Ce sera un débat démocratique sur tout ça, le Parlement sera saisi, c'est très bien, c'est un très saint débat.
STEPHANE BOUDSOCQ
Les Jeux olympiques se sont refermés hier, les Paralympiques, pensons-y aussi, commence le 28 août. Entre les deux, il y a une petite fenêtre de tir, les Jeux, c'était très très bien, mais il faut revenir à la vraie vie, à la vie réelle.
AMELIE OUDEA-CASTERA
Le sport est dans la vie réelle, il ne l'est d'ailleurs pas assez.
STEPHANE BOUDSOCQ
Absolument, mais la politesse aussi…
AMELIE OUDEA-CASTERA
C'est un des enseignements à tirer de tout ça.
STEPHANE BOUDSOCQ
Vous avez côtoyé le président de la République pendant ces quinze jours régulièrement. Est-ce que vous avez des infos ce matin pour nous sur RTL ? Le nouveau Gouvernement, c'est pour quand ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Nous, on en a parlé médailles, organisation, engagement de tous les territoires, on a parlé héritage ; pour le reste, ce sont des décisions qui lui appartiennent.
STEPHANE BOUDSOCQ
Un mot qui vous concerne aussi, Madame la Ministre, est-ce que cette plongée dans la politique depuis quelques mois, depuis quelques années, vous qui êtes passée par le sport de haut niveau, qui êtes passée par le privé, qui êtes passée par la Fédération française de tennis, est-ce que vous y avez pris goût ? Est-ce que l'aventure politique, ça vous tente pour la suite ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Je pense que servir son pays, il n'y a rien de plus fort. Moi, j'ai tout donné à cette mission, j'ai adoré vivre ça, j'ai adoré le vivre en équipe, construire toutes ces choses autour de Tony ESTANGUET avec aussi des hommes et des femmes, de la société civile, du mouvement sportif, de l'arc républicain. On a beau avoir des convictions parfois un peu différentes, y compris des moments de tension, on a su surmonter ça et accomplir quelque chose d'absolument exceptionnel. Et ça, ce sont des sensations qui sont tout à fait uniques et qui sont propres à ce type de très grand projet. Moi, j'aime la chose publique et ce que je veux exprimer, c'est cette cette immense satisfaction que ce projet qui a pu être décrié et qui a pu être l'objet critiqué de beaucoup de polémiques, de scepticisme, en fait, il fédère, il crée cette unité, il crée ce sentiment de fierté et il donne de la confiance pour la suite. Moi, tout ça, ça suffit à mon bonheur. La suite, on verra, de toute façon, j'aime la vie, j'ai une immense curiosité, il y a plein de défis à relever avec plein de collectif. Cette dynamique d'équipe, le fait de réaliser avec d'autres des grandes choses qui ont un sens, moi, c'est ça qui m'a toujours animé.
STEPHANE BOUDSOCQ
Merci, Amélie OUDEA-CASTERA, d'avoir été notre invité ce matin sur RTL.
AMELIE OUDEA-CASTERA
Merci à vous.
STEPHANE BOUDSOCQ
Très belle journée à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 13 août 2024