Texte intégral
ROMAIN DESARBRES
Bonjour Maud BREGEON.
MAUD BREGEON
Bonjour.
ROMAIN DESARBRES
Invitée de la grande interview Cnews - Europe 1. Vous êtes porte-parole du Gouvernement. On va parler de beaucoup de sujets d'actualité, ça ne manque pas. On va commencer par parler de l'état de nos finances publiques. Le Premier ministre s'est exprimé, hier soir, sur France 2. Il a confirmé le plan d'économies de l'État. Et le montant de ce plan, il a confirmé qu'il porterait sur 60 milliards d'euros : 20 milliards de hausses d'impôts et 40 milliards de réduction des dépenses publiques. Déjà, sur l'état de nos finances publiques, comment en est-on arrivé à une telle situation catastrophique ?
MAUD BREGEON
La situation est grave, elle est inquiétante et elle nécessite de redresser la barre. Entre 2017 et 2019, sous les gouvernements d'Edouard PHILIPPE, on avait retrouvé une trajectoire des finances publiques et du déficit qui était une trajectoire saine. Et on a passé des crises, on le sait, on s'en rappelle, les Gilets jaunes, le Covid, la crise énergétique. C'était nécessaire d'aider les Français et d'aider les entreprises. Moi, je pense qu'il ne faut pas regretter de l'avoir fait. Maintenant, on sort de plusieurs années extraordinaires et donc, il faut retrouver une trajectoire normale si je puis dire. Ça nécessite de réduire les dépenses et massivement. 40 milliards de réduction de dépenses, ça va être difficile et ça nécessite de demander – et c'est ce que nous allons décider de faire – des contributions exceptionnelles à ceux qui le peuvent le plus.
ROMAIN DESARBRES
Ça va être très dur, prévient Michel BARNIER.
MAUD BREGEON
Ça va être très dur.
ROMAIN DESARBRES
40 milliards de réduction des dépenses publiques ; où est-ce que le coup de rabot doit être le plus important sur les dépenses publiques ?
MAUD BREGEON
D'abord, je vais vous dire, j'ai conscience d'être porte-parole d'un budget de combat. Mais un budget qui doit servir les intérêts et les intérêts français à court, moyen et long termes. On ira massivement réduire les dépenses de l'État. Le ministre des Finances et le ministre du Budget…
ROMAIN DESARBRES
Très bien mais où ?
MAUD BREGEON
…auront l'occasion de donner des précisions en fin de semaine prochaine, lors de la présentation du projet de loi de finances.
ROMAIN DESARBRES
40 milliards, ce n'est pas une paille. Est-ce que ce n'est pas un exemple ? Est-ce que vous n'avez pas les grandes lignes ?
MAUD BREGEON
Les grandes lignes seront données la semaine prochaine. Nous, on prend un engagement, c'est de ne pas faire peser la contrainte sur les classes moyennes qui travaillent. J'entends beaucoup parler de hausses d'impôts. Je voudrais redire aujourd'hui devant vous qu'il est hors de question d'augmenter les impôts des classes moyennes et populaires, des gens qui travaillent. Pourquoi ? Parce qu'on sait…
ROMAIN DESARBRES
On va en parler.
MAUD BREGEON
Pardonnez-moi, on sait que c'est déjà difficile pour beaucoup de Français et donc ce n'est pas à eux de faire des efforts.
ROMAIN DESARBRES
On va terminer sur les baisses de dépenses publiques pour l'instant. Les grandes lignes, on les connaîtra dans les prochains jours. Mais Michel BARNIER a parlé de fusion de services publics. On pourrait fusionner des services publics. Est-ce que vous avez des exemples ?
MAUD BREGEON
En tout cas, il y a besoin d'être davantage efficace dans le fonctionnement de l'État. Vous savez, la dépense publique, elle a doublé depuis l'an 2000. Est-ce que les Français aujourd'hui considèrent qu'ils en ont pour leurs impôts ? Pas nécessairement. Donc on a augmenté la dépense sans mesurer l'efficacité. Et aujourd'hui, on a besoin de se pencher sur l'efficacité des différents services publics.
ROMAIN DESARBRES
170 000 fonctionnaires depuis 2017, depuis l'élection d'Emmanuel MACRON ; 170 000 fonctionnaires en plus.
MAUD BREGEON
Il faut qu'on regarde ce qui fonctionne et ce qui fonctionne moins bien. Ne mettons pas tout dans le même sac. Dans les 170 000 fonctionnaires, il y a, par exemple, 10 000 créations de places pour les forces de l'ordre. Je pense qu'on s'accorde pour dire que ça, c'est nécessaire. Augmenter et recruter davantage d'enseignants, on s'accorde pour dire que c'est nécessaire. Donc ce n'est pas tout noir ou tout blanc, mais on a besoin de davantage d'efficacité. Au fond, mettre davantage d'argent dans le service public, ce n'est pas toujours un gage d'efficacité.
ROMAIN DESARBRES
Sur les hausses d'impôt, sont visés 300 grandes entreprises et les Français qui ont des gros revenus, même des très gros revenus, mais des revenus du travail. Vous allez donc augmenter les impôts de Français qui travaillent. On parle de 500 000 euros par an pour un couple sans enfant.
MAUD BREGEON
On estime que dans la mesure où la réduction des dépenses est le premier levier qui va être utilisé, il est légitime et juste de demander un effort ciblé, exceptionnel et temporaire à ceux qui le peuvent le plus. De qui on parle ? On parle par exemple pour un couple de gens qui gagnent plus de 500 000 euros nets par an. Je pense que dans vos auditeurs et dans vos téléspectateurs Cnews - Europe 1, il n'y a pas de majorité de gens…
ROMAIN DESARBRES
Ce sont de très gros revenus, j'en conviens.
MAUD BREGEON
Voilà. Donc 500 000 euros…
ROMAIN DESARBRES
Mais ce sont des revenus du travail.
MAUD BREGEON
500 000 euros nets par an ; ce n'est pas tout à fait ce que j'appelle la classe moyenne. Vous voyez…
ROMAIN DESARBRES
On est d'accord. Mais vous aviez dit que vous n'augmenteriez pas les impôts pour les Français qui travaillent ; là, ce sont des revenus du travail.
MAUD BREGEON
Pour les classes moyennes qui travaillent. Ce n'est pas tout à fait la classe moyenne.
ROMAIN DESARBRES
C'était les Français qui travaillent…
MAUD BREGEON
À un moment, on arrive à 6 % de déficit cette année ; 7 % l'année prochaine si on ne fait rien. Il y a un effort national à produire. Et donc demander, encore une fois, des efforts ciblés et exceptionnels qui ne seront pas des efforts pérennes qui sont temporaires, ça nous semble juste. Après, je vais vous dire, la méthode BARNIER, c'est de mettre des propositions sur la table. Nous, on propose une équation qui fonctionne entre 40 milliards d'euros de réductions de dépenses et 20 milliards de contribution exceptionnelle. Si d'autres groupes politiques ont des idées pour faire plus efficace et mieux, mais moi, je leur dis "proposez".
ROMAIN DESARBRES
Qu'ils vous les envoient… Gérald DARMANIN, dont vous êtes proche, a clairement dit qu'il ne voterait pas une augmentation d'impôts. Il a dit "C'est inacceptable." Inacceptable, ça veut dire qu'il ne peut pas être accepté. C'est un frondeur, Gérald DARMANIN ?
MAUD BREGEON
Ce qui serait inacceptable, c'est d'augmenter les impôts des classes populaires, d'augmenter les impôts des classes moyennes que Gérald Darmanin connaît bien à Tourcoing, dans son département du Nord. Je connais bien Gérald DARMANIN, c'est un ami, c'est un vrai gaulliste social. Et je pense qu'il comprend que des efforts, encore une fois, ciblés et exceptionnels…
ROMAIN DESARBRES
Visiblement non.
MAUD BREGEON
…au-delà d'un certain montant, je le redis…
ROMAIN DESARBRES
Non, il dit que ça nuit à l'économie… Je ne suis pas mieux que vous pour dire mais il le dit.
MAUD BREGEON
500 000 euros nets par an pour un couple, c'est une forme de justice sociale au regard de la situation dans laquelle on est.
ROMAIN DESARBRES
Donc vous n'êtes pas d'accord avec lui ?
MAUD BREGEON
La question c'est…
ROMAIN DESARBRES
Donc vous n'êtes pas d'accord avec Gérald DARMANIN ?
MAUD BREGEON
Mais est-ce qu'on partage le constat ? Est-ce qu'on est d'accord pour dire que 6,1 % de déficit cette année, ce n'est pas acceptable et que le risque pour la France aujourd'hui, c'est de devenir la Grèce de 2010. Si on est d'accord sur ce risque, on doit tous s'accorder pour trouver des solutions. Mais le débat n'est pas affiché. Michel BARNIER – et moi, c'est aussi ce que j'aime beaucoup chez le Premier ministre – c'est la méthode BARNIER : c'est l'écoute, c'est le respect, c'est l'échange, c'est le fait d'assumer, de ne pas arriver avec des propositions qui soient fixées et sur lesquelles on ne puisse pas discuter. Donc il y aura un débat parlementaire. Si on a des nouvelles idées de réductions de dépenses en plus de celles qui seront proposées pour permettre une augmentation moins importante des contributions exceptionnelles moins importantes, complètement ouvert…
ROMAIN DESARBRES
Est-ce qu'il faut toucher aux aides sociales, Maud BREGEON ?
MAUD BREGEON
En tout cas, il faut les interroger. La dépense sociale…
ROMAIN DESARBRES
C'est-à-dire, les interroger ?
MAUD BREGEON
La dépense sociale en France est extrêmement importante.
ROMAIN DESARBRES
Donc si je vous entends, il faut y toucher.
MAUD BREGEON
En tout cas, il faut s'interroger sur le fait, sur leur efficacité. Ce sera présenté la semaine prochaine, mais ça doit faire partie de l'équation. Voilà, je pense que ça doit faire partie de l'équation. Attention, il faut que les Français puissent évidemment continuer à se soigner et avoir accès à des services publics de qualité. Mais là encore, on voit bien qu'entre le niveau de dépenses que ça engendre et la satisfaction des Français et des usagers, on a une dissymétrie.
ROMAIN DESARBRES
Sur l'aide médicale d'État, est-ce qu'il faut en finir avec l'aide médicale d'État qui coûte 1 milliard d'euros chaque année ? L'aide médicale d'État, c'est, on va dire, la Sécurité sociale pour les illégaux, les personnes qui sont en situation illégale. On peut se faire refaire le nez, recoller les oreilles. Il peut y avoir quelques… Ça, ce sont des exemples qui ont beaucoup choqué les Français. Est-ce qu'il faut toucher à l'aide médicale d'État ?
MAUD BREGEON
Je relisais hier le rapport de Patrick STEFANINI, un rapport qui a été remis en début d'année dernière. Patrick STEFANINI qui vient des Républicains, un proche de Nicolas SARKOZY, qui dit "Il ne faut pas supprimer l'aide médicale d'État parce que ça a de réelles vertus sanitaires." Maintenant, est-ce qu'il faut réinterroger ce qu'on appelle le panier de soins ? À savoir – j'explique pour les gens qui nous regardent et nous écoutent – les prestations qui sont accessibles au sein de cette aide médicale d'État. Je pense que oui, parce qu'on ne doit avoir aucun tabou. Ça ne signifie pas avoir des positions dogmatiques, mais ça signifie accepter de se poser des questions. Donc regardons aujourd'hui quel est le panier de soins, est-ce qu'il y a des choses qui doivent être enlevées ? Est-ce qu'il y a des choses, peut-être, qui doivent être ajoutées ? Néanmoins, je terminerai là-dessus, n'abordons pas la question migratoire et de même que la question de la réduction du déficit par le seul prisme de l'aide médicale d'État. L'aide médicale d'État, je ne dis pas que ce n'est pas important, mais ce n'est pas l'alpha et l'oméga de la politique migratoire en France.
ROMAIN DESARBRES
Michel BARNIER a évoqué, hier soir, l'immigration – l'un de ses cinq chantiers prioritaires – en défendant, en la matière, une ligne de fermeté, d'humanité. Il l'avait notamment déjà dit. Michel BARNIER le martèle, il veut faire de l'immigration un sujet, je cite, d'Intelligence nationale en évitant les polémiques. Il marque une distance avec son ministre de l'Intérieur, Bruno RETAILLEAU, pour qui, l'immigration n'est pas forcément une chance. Comment est-ce que vous allez faire ?
MAUD BREGEON
D'abord l'immigration. C'est un sujet, je pense, qui aujourd'hui, pose des enjeux de tels qu'il interroge les peuples. Et il faut qu'on arrive à aborder ce sujet de façon extrêmement sérieuse. Ça préoccupe beaucoup les gens. Dans toutes les circonscriptions de France, on en entend parler. Moi, je regrette une chose et c'est ce que dit le Premier ministre, c'est qu'on n'arrive plus à avoir un débat apaisé, serein et objectif. Les choses ne sont pas tout noir ou tout blanc. Il y a aujourd'hui, en France, une immigration qui est parfois incontrôlée, qui est illégale, qui parfois – ça m'a été reproché de le dire – mais génère de l'insécurité, avec des dispositifs d'insertion par le travail, par le logement, par l'apprentissage de la langue qui ne fonctionne plus. Et donc ça, il faut s'y attaquer. On a, de l'autre côté, une immigration légale, avec par exemple des étudiants, avec des gens qui ont légitimement le droit de venir dans le cadre du droit d'asile, avec des gens qui travaillent dans nos industries, dans nos restaurants, avec nos agriculteurs, qui respectent nos lois et qui respectent nos valeurs. Et donc ceux-là, il faut travailler à une meilleure intégration. Mais on n'est pas le Gouvernement de l'immigration zéro. On veut aborder, encore une fois, les choses avec sérieux.
ROMAIN DESARBRES
Sur les étudiants par exemple, Bruno RETAILLEAU a dit vouloir regarder s'il n'y a pas des abus des gens qui viennent avec un visa étudiant et qui, en réalité, n'étudient rien du tout.
MAUD BREGEON
Mais il faut toujours regarder s'il y a des abus. Et Bruno RETAILLEAU est quelqu'un qui est extrêmement déterminé sur la question. Je pense que le pays a besoin de ça. Encore une fois, il ne doit y avoir aucun tabou pour protéger les Français et pour répondre à leurs attentes. Ça ne signifie pas qu'on abordera les choses de façon, encore une fois, dogmatique ou manichéenne.
ROMAIN DESARBRES
Le meurtre de Philippine par un Marocain sous OQTF a ému le pays tout entier, sauf quelques-uns qui ont arraché des affiches où l'on voyait le portrait de la jeune femme. Qu'est-ce que vous en avez pensé quand vous avez vu ça ?
MAUD BREGEON
C'est effroyable. J'écoutais le Président SARKOZY qui était, lundi matin sur votre antenne et qui disait bien les choses. Ce mélange d'émotions, de profonde tristesse et en même temps d'énorme colère. Je ne m'explique pas. Je ne m'explique pas qu'on puisse abîmer la mémoire de cette jeune fille. Je ne me l'explique pas.
ROMAIN DESARBRES
Je voulais vous entendre également, Maud BREGEON, porte-parole du Gouvernement sur ce qui se passe à Sciences-Po Paris, où des militants d'extrême gauche ont, plusieurs fois cette semaine, occupé le hall de l'Institut et lancé des appels à l'Intifada. Vous allez les laisser faire combien de temps encore ?
MAUD BREGEON
C'est inadmissible. Et la direction de Sciences-Po doit prendre ses responsabilités. Un nouveau directeur est arrivé il y a trois ou quatre jours de ça, donc j'espère qu'il opérera un changement de culture au sein de cet établissement. Ça, c'est la première chose. La deuxième chose, c'est qu'il ne faut pas confondre liberté d'expression et liberté de promouvoir la haine. C'est extrêmement important. C'est parfois, parfois, ce qu'on voit dans certains établissements scolaires. La troisième chose, et je le rappelle quand même parce que moi, j'ai beaucoup d'amis qui viennent de Sciences-Po. Sciences-Po Paris, c'est 5 000 étudiants. Ils ne sont pas représentatifs de ce qu'est l'institution aujourd'hui. Et ceux qui font ça salissent ce qu'est l'institution aujourd'hui. Je terminerai en disant que le problème de l'antisémitisme et des actes antisémites au sein des établissements scolaires est beaucoup plus profond que ça. Un chiffre accablant est sorti hier. Cette année, plus de 1 600 actes antisémites ont été répertoriés dans les établissements scolaires. Ça montre l'ampleur de ce fléau et ça démontre, si certains en doutaient encore, que l'antisémitisme n'est pas résiduel en France.
ROMAIN DESARBRES
Maud BREGEON, vous avez des nouvelles du ministre de l'Enseignement supérieur ?
MAUD BREGEON
Oui.
ROMAIN DESARBRES
Il n'a pas réagi à ce qui s'est passé à Sciences-Po ou il va bien ?
MAUD BREGEON
Il aura l'occasion de s'exprimer. Je l'ai eu au téléphone pas plus tard qu'hier.
ROMAIN DESARBRES
Qu'est-ce qu'il en pense ?
MAUD BREGEON
Il est en lien direct avec la direction de Sciences-Po.
ROMAIN DESARBRES
Et qu'est-ce qu'il pense de ce qui se passe à Sciences-Po ?
MAUD BREGEON
Eh bien, je vous porte la parole du Gouvernement. Donc, il pense exactement ce que je viens de vous dire.
ROMAIN DESARBRES
Lundi prochain, nous serons le 7 octobre. Ce sera le premier anniversaire des attaques terroristes du Hamas contre Israël. Il va y avoir des cérémonies du souvenir, un peu partout en France et dans le monde. Quelles sont les mesures prévues en France en termes de sécurité ?
MAUD BREGEON
D'abord, je commencerai évidemment en ayant une pensée, un mot ému pour les familles des otages et pour les otages qui sont encore retenus là-bas. Le ministre de l'Intérieur, Bruno RETAILLEAU, a donné des directives très claires à l'ensemble des préfets de France pour renforcer la sécurité auprès des lieux de culte et à l'approche des fêtes juives qui auront lieu dans les semaines à venir. Il a rencontré les représentants de la communauté juive hier, place Beauvau, au ministère de l'Intérieur. Et nous continuerons à être pleinement mobilisés à leurs côtés, à garantir leur sécurité. Gérald DARMANIN l'a fait de façon admirable depuis plusieurs années et Bruno RETAILLEAU continuera à le faire.
ROMAIN DESARBRES
Une dernière question, Maud BREGEON, porte-parole du Gouvernement ; vous n'avez donc pas de majorité à l'Assemblée nationale. Le budget devrait passer par 49.3. Et après, c'est l'inconnu. On ne sait pas si vous aurez des majorités pour faire passer les textes. Qu'est-ce qui se passera si Michel BARNIER échoue ?
MAUD BREGEON
C'est la question qu'il faut poser aujourd'hui aux parlementaires qui déposent des motions de censure avant même que le débat ait été lancé. Moi, je crois que les Français ne nous pardonneront pas d'avoir plongé la France dans l'immobilisme ou dans l'instabilité. Moi, je suis élue dans les Hauts-de-Seine. Et quand je vais dans ma circonscription, les gens me disent "Mettez-vous d'accord. On veut que ça marche. On veut que ça marche." Ils ont conscience de la nécessité de redresser les finances publiques. Ils ont conscience de la nécessité d'avancer, notamment sur les sujets d'ordre de sécurité et d'immigration. On a un Gouvernement qui va essayer de faire les choses dans un contexte qui n'est pas facile mais qui résulte des élections législatives. Donc, nous, on se retrousse les manches et moi, j'aimerais qu'aujourd'hui on trouve une majorité de parlementaires, avec qui on ne sera pas nécessairement d'accord sur tout, mais qui acceptent de se mettre autour de la table et de discuter. Parce que je crois que l'intérêt du pays, c'est que Michel BARNIER réussisse.
ROMAIN DESARBRES
Merci beaucoup, Maud BREGEON.
MAUD BREGEON
Merci à vous.
ROMAIN DESARBRES
Porte-parole du Gouvernement, invitée, ce matin, de la grande interview Cnews - Europe 1. Bonne journée à vous, à bientôt.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 7 octobre 2024