Déclaration de de M. Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur un incident survenu à Jérusalem entre la France et Israël, à l'Assemblée nationale le 12 novembre 2024.

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Circonstance : Question au Gouvernement, en séance publique, à l'Assemblée nationale

Texte intégral

Mesdames et Messieurs les députés, Monsieur le député David Guiraud,

C'est la première fois que je vous entends dans cet hémicycle prendre la défense de nos gendarmes et je vous en remercie. Et permettez-moi d'ailleurs de saluer le travail de nos agents dans les postes diplomatiques : ambassadeur, consuls, conseillers, attachés de défense, gendarmes et policiers, qui font entendre la voix de la France dans des conditions parfois extrêmement difficiles.

Vous rappelez le grave incident qui s'est produit jeudi au domaine de l'Eléona à Jérusalem. La France refuse et refusera toujours que quiconque pénètre armé, sans son autorisation, dans les quatre domaines qui, à Jérusalem, sont placés sous sa responsabilité et sous sa protection. C'est la raison pour laquelle, lorsque j'ai constaté que trois policiers israéliens avaient pénétré armés dans le domaine de l'Eléona, j'ai refusé d'y rentrer, et je l'ai fait savoir publiquement.

La France condamne le traitement qui a été réservé aux deux gendarmes brièvement interpellés. C'est tout simplement scandaleux et c'est indigne de la relation entre la France et Israël. Je les ai félicités pour leur sang-froid et leur professionnalisme, et après avoir veillé à leur libération instante, j'ai immédiatement décidé d'activer le premier degré dans l'échelle des sanctions diplomatiques en convoquant l'ambassadeur d'Israël en France. Il a été reçu ce matin au Quai d'Orsay, où lui a été signifié que ces agissements sont inadmissibles et que nous exigeons des garanties que cela ne se reproduise jamais.

Monsieur le Député, permettez-moi une petite précision lexicale : nous condamnons avec force toutes les violations du droit international et du droit international humanitaire. Mais retourner l'accusation de génocide contre le gouvernement d'un peuple qui l'a subie, c'est non seulement une faute morale, mais c'est également une faute juridique.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 novembre 2024