Déclaration de M. Fabrice Loher, ministre délégué, chargé de la mer et de la pêche, sur les mesures de restriction de la pêche en Méditerranée, à Bruxelles le 18 novembre 2024.

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  • Fabrice Loher - Ministre délégué, chargé de la mer et de la pêche

Circonstance : Arrivée au Conseil Agriculture et Pêche

Texte intégral

"Bonjour, discussion importante pour la France aujourd'hui qui va concerner, de mon point de vue, la fin de la période transitoire du plan de gestion WestMED. Je viens d'un déplacement en Méditerranée la semaine dernière où j'ai été à la rencontre des professionnels de la pêche, notamment à Sète et au Grau-du-Roi. Ils m'ont fait part de leurs très fortes inquiétudes sur le devenir de leur activité à partir du début d'année 2025. Et je viens ici porter la voie de la filière des produits de la pêche au nom de la France pour dire que des mesures de réduction de l'effort de pêche sont aujourd'hui inacceptables et irréversibles à plusieurs titres.

On en est à un point de rupture qui mettrait en péril l'ensemble de la filière puisque, au-delà de la situation du chalutage en Méditerranée, c'est bien la question de l'avenir de la pêche française en Méditerranée qui est en jeu. Je pense notamment à la situation de la pêcherie artisanale. S'il y a moins de volume dans les criées, les criées ne sont plus rentables. Et s'il n'y a plus de criées, il n'y a plus de mareyage. Et s'il n'y a plus de mareyage, c'est l'ensemble de nos pêches qui sera en difficulté.

Nous sommes donc concertés avec nos amis espagnols et italiens pour porter une déclaration commune qui consiste à sortir de la logique de réduction de l'effort de pêche. Nos professionnels ont déjà fait beaucoup d'efforts depuis cinq ans puisque nous avons notamment réduit de 40% cet effort de pêche. Un quart de la flottille des chalutiers français est sortie de la flotte et d'autres efforts aujourd'hui seraient inacceptables pour nos professionnels. Nous voulons porter cette voie et espérer qu'il y ait une autre voie possible en révisant le plan de gestion et en faisant en sorte que nous donnions un avenir à nos pêcheries. Il en va de l'avenir de nos territoires et de l'avenir d'une partie de l'économie littorale en Méditerranée française.

Et puis c'est aussi une forme d'art de vivre à la française qui est remise en question. Moi, j'ai envie que, demain, on puisse continuer à goûter des bons produits de la mer Méditerranée, ce qui ne serait plus le cas si nous remettons en cause les conditions de pêcherie en Méditerranée. Voilà pourquoi France, Italie et Espagne conduisent cette démarche qui consiste à se donner un avenir pour nos pêcheries et à porter cette voix auprès de la Commission européenne. Ce sera dans tous les cas le sens de la déclaration que je ferai tout à l'heure et celle que je porterai au nom de la France pour le Conseil des 9 et du 10 décembre prochain. Je vous remercie".


Source https://ue.delegfrance.org, le 20 novembre 2024