Entretien de Mme Sophie Primas, ministre déléguée, chargée du commerce extérieur et des Français de l'étranger, avec France Info le 21 novembre 2024, sur l'accord avec le Mercosur.

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Intervenant(s) : 
  • Sophie Primas - Ministre déléguée, chargée du commerce extérieur et des Français de l'étranger

Média : France Info

Texte intégral

Q - Alors, l'UE et le Mercosur ? L'accord semble plus proche que jamais. La France n'était-elle pas seule au front ?

R - Pas du tout, la France n'est pas isolée. Je suis ici pour travailler avec mes collègues, leur faire valoir les arguments de la France, éventuellement les solutions de la France.

Q - À quelles conditions la France pourrait accepter un accord avec le Mercosur ? Quelles sont les garanties que vous attendez ?

R - En réalité, il s'agit ici d'une position qui veille à ce que l'Europe ait une politique commerciale qui soit cohérente avec ses objectifs. Or pour être cohérent avec les objectifs de l'Europe, nous demandons que les Accords de Paris soient une clause essentielle de l'accord sur le Mercosur. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.

Q - Est-ce que la France aussi aurait à y gagner, sur certains aspects ? Il y a des industries qui pourraient bénéficier d'un accord avec Mercosur. On l'a vu avec le CETA, qui a aussi fait l'objet de vifs débats et qui ne fait toujours pas l'unanimité en France mais qui, au final, était bénéfique, quand on regarde avec l'expérience.

R - Evidemment, tous les accords de libre-échange ont des filières qui sont gagnantes et des filières qui sont moins gagnantes. Encore une fois, notre objectif numéro un c'est d'avoir une politique publique européenne qui soit véritablement cohérente, d'une façon générale.

Q - La Commission européenne a des outils pour passer outre un éventuel veto français. Un texte aussi important qui passerait sans la France, ça serait quand même assez inédit. Est-ce que ce n'est pas un énième signe que la voix de la France est quand même assez affaiblie sur la scène européenne ?

R - Je pense que la voix de la France est toujours importante en Europe. Elle l'est, je le confirme. Nous connaissons des turbulences à la fois sur l'unité européenne et des turbulences politiques internes. La France n'est pas la seule à avoir des turbulences politiques. Je prends évidemment le cas de l'Allemagne en ce moment, où c'est un peu compliqué, un peu déséquilibré. Je pense prendre une décision contre la France, contre un certain nombre d'autres pays - car la France n'est pas seule - serait, à ce moment de la vie européenne, un mauvais signal, au moment où des blocs mondiaux sont en train de se consolider - les Etats-Unis, la Chine. Je pense que ce serait une erreur.

Q - Merci, Sophie Primas, d'avoir répondu à nos questions./.

R - Merci./.

 

Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 novembre 2024