Extraits d'un entretien de Mme Sophie Primas, ministre déléguée, chargée du commerce extérieur et des Français de l'étranger, avec France Info le 6 décembre 2024, sur l'accord avec le Mercosur.

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • Sophie Primas - Ministre déléguée, chargée du commerce extérieur et des Français de l'étranger

Média : France Info

Texte intégral

Q - Sophie Primas, bonjour.

R - Bonjour.

(...)

Q - Alors, Sophie Primas, je voulais qu'on parle d'un tout autre sujet, le Mercosur. C'est un dossier qui vous a beaucoup occupé durant vos 80 jours au ministère, en tout cas, du commerce extérieur. On sent que la France a un poids politique, en tout cas, qui est un petit peu compliqué dans cette histoire. Je rappelle qu'il y a un projet d'accord entre les Etats membres de l'Union européenne et les pays latino-américains. La présidente de la Commission européenne est sur place en Uruguay depuis hier. Le but, c'est quand même d'essayer de ratifier cet accord, en tout cas, elle, c'est son souhait. Qu'est-ce que vous avez envie de lui répondre ?

R - Son but c'est d'annoncer la fin des négociations et donc, le fait que maintenant il faut que le Parlement européen, enfin, le...

Q - Vote.

R - Vote. Moi, j'ai envie de dire à Mme von der Leyen : "Faites attention", parce que je n'ai cessé de le dire. On m'a dit sur les plateaux de télévision, dans la presse : "mais la France est isolée, elle est la seule", ce n'est pas vrai. Ça n'est pas vrai, la France n'est pas isolée. Moi, je pense qu'il faut continuer le combat. Hier soir, on a plutôt eu une bonne nouvelle, il faut la confirmer...

Q - Avec l'Italie.

R - ...il faut la regarder, mais si nous devons arriver devant la Commission européenne... Vous savez, pour s'opposer à cet accord du Mercosur, il faut ce qu'on appelle une minorité de blocage, c'est-à-dire quatre pays qui disent "non", qui représentent au moins 35% de la population européenne.

Q - Donc, on les a ces pays actuellement ?

R - Aujourd'hui, on les a, parce que l'Italie a décidé, hier soir, de dire : "Non, nous ne voulons pas de cet accord dans les termes de cet accord". Donc, Mme von der Leyen, elle a beau pousser, elle a beau aller monter au Brésil, aujourd'hui, au sommet du Mercosur, on va lui opposer une minorité de blocage. On l'a prévenue, le Président de la République, le Premier ministre est allé la voir... Moi pendant le temps que j'ai été ministre, je n'ai cessé de déployer mon énergie sur cela. Annie Genevard l'a déployée, Benjamin Haddad...On a tous été au front, on a tous travaillé dans cet effort-là, et on a eu l'appui des parlementaires, sauf de LFI... On a tous poussé. Et je vous dirais, la France n'est pas isolée, il y a d'autres Etats qui peuvent nous aider.

Q - Est-ce qu'elle n'est pas affaiblie quand même ? Puisqu'au niveau national, c'est compliqué... Il y a un gouvernement qui a chuté. Est-ce que justement, vos adversaires, et même en Europe, la présidente de la Commission européenne, n'utilisent pas ça ?

R - Bien sûr que le fait de ne plus avoir de gouvernement qui aille se battre, comme on s'est battus tous dans les 80 derniers jours, pas pour être impérialiste, mais pour convaincre nos partenaires européens qu'il y avait des choses dans cet accord-là qui n'étaient pas bonnes. Tout n'est pas à jeter. Il y a des choses pour notre industrie, tout n'était pas à jeter. Mais nous avons convaincu. Et moi, la position de l'Italie hier soir, je peux vous dire que j'étais vraiment heureuse.

Q - Donc vous avez bon espoir sur le Mercosur ?

R - Il ne faut jamais lâcher. On n'est pas à la fin, mais il ne faut jamais lâcher.

Q - Merci beaucoup Sophie Primas

R - Merci.

Q - Merci d'avoir été avec nous ce matin.

R - Merci beaucoup.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 décembre 2024