Texte intégral
Q - Benjamin Haddad nous a rejoint en studio, bonjour.
R - Bonjour.
(...)
Q - Un tout dernier mot, Benjamin Haddad. Vous êtes, je le rappelle, ministre démissionnaire en charge de l'Europe. Pendant que la France se cherche un gouvernement, le monde continue de tourner. Ursula von ver Leyen, la présidente de la Commission européenne, est en ce moment même en Uruguay, signature en vue du traité avec le Mercosur. "Même si ce n'est pas encore la ratification, elle prend un risque si elle conclut les négociations", c'est ce qu'a dit hier une source diplomatique française. Quel risque prend-elle ?
R - Elle prend le risque, déjà, d'avoir des grands États de l'Union européenne qui ne seront pas d'accord avec cet accord, en l'état, tel qu'il est négocié, qui ne respecte ni la réciprocité sur le plan environnemental, le respect de l'Accord de Paris, d'un certain nombre de normes et d'ambitions environnementales que nous nous sommes fixés, ni les clauses d'équité commerciale, la protection, notamment de nos agriculteurs.
Q - Enfin, disons qu'elle profite de la situation politique en France.
R - La France l'a déjà dit, cet accord n'est pas acceptable en l'état. Vous voyez que d'autres pays européens partagent nos préoccupations sur la question agricole, c'est le cas de la Pologne, ou de l'Italie, qui s'est exprimée hier. Donc nous, nous travaillerons avec nos partenaires, nous continuerons à nous faire entendre, mais vous avez raison de le rappeler, le monde continue de tourner : il y a une guerre à nos frontières, on a ces négociations sur le Mercosur, on a l'élection de Donald Trump aux États-Unis, des grands enjeux géopolitiques, économiques, on a besoin d'unité et de stabilité dans le pays...
Q - Merci beaucoup, Benjamin Haddad, ministre démissionnaire en charge de l'Europe, merci d'avoir été avec nous (...).
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 décembre 2024