Texte intégral
"La relation entre la France et l'Algérie n'est pas simplement une relation bilatérale comme les autres. C'est une relation d'intimité profonde." C'est ainsi que le Président de la République la qualifiait en août 2022, au moment où il signait avec le président algérien une feuille de route qui déterminait les termes de notre coopération.
Or, pour coopérer, il faut être deux - et les raisons qui ont conduit les autorités algériennes à adopter une posture d'hostilité n'ont rien à voir avec l'Algérie ni avec ses intérêts. La France est un pays souverain, qui choisit les termes de ses alliances avec d'autres pays. Ce que la France entend construire avec le Maroc n'enlève rien à ce qu'elle entend construire avec l'Algérie.
Le 9 janvier, un influenceur connu sous le pseudonyme de Doualem a été frappé par un arrêté ministériel d'expulsion après s'être livré à des appels au meurtre sur les réseaux sociaux. Reconduit à la frontière, il a été renvoyé par l'Algérie alors même qu'il détenait un passeport biométrique. Il s'agit d'une violation des textes qui régissent notre relation. C'est un précédent que nous considérons comme grave. Cet individu est aujourd'hui détenu dans un centre de rétention administrative et la question est judiciarisée. À cet épisode regrettable s'ajoute la détention de notre compatriote Boualem Sansal, dont les raisons sont considérées par la France comme parfaitement infondées.
Le Président de la République et le Premier ministre réuniront dans les prochains jours les ministres concernés pour évaluer les suites à donner et les mesures à prendre. J'ai pour ma part signalé que j'étais prêt à me rendre à Alger pour traiter de toutes les questions, au-delà de celles qui ont fait l'actualité ces dernières semaines. Ni l'Algérie ni la France n'ont intérêt à ce que s'installe une tension durable entre nos deux pays voisins, deux grands pays de la Méditerranée.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 janvier 2025