Texte intégral
Madame la députée Louise Morel,
Merci d'avoir attiré l'attention du Gouvernement et de la représentation nationale sur le sort de nos compatriotes, otages d'Etat de la République islamique d'Iran.
Cela fait plus de mille jours, vous l'avez dit, que Cécile Kohler et Jacques Paris sont retenus arbitrairement en Iran, contraints à des aveux forcés, obligés de dormir à même le sol dans des cellules éclairées en permanence, réduits à des contacts très épisodiques avec leurs familles sous la surveillance de leurs geôliers, et privés de contact avec notre ambassade sur place depuis maintenant plus d'un an. Des conditions, vous l'avez rappelé, qui sont assimilables en droit international à de la torture. Et cela fait plus de 850 jours que notre compatriote Olivier Grondeau est lui aussi retenu arbitrairement en Iran, qu'il a eu le courage, le 13 janvier dernier, de témoigner à visage découvert, après avoir été déplacé d'une prison à l'autre et avoir vu ses conditions de détention se dégrader. Il a été condamné à cinq ans de prison. Il a des contacts plus réguliers avec sa famille, et il devrait avoir aujourd'hui un contact avec notre ambassade.
Face à tout cela, évidemment, nous nous tenons aux côtés des familles. Je les ai rencontrées le 17 octobre dernier, et le Président de la République les rencontrera prochainement. Nous agissons avec fermeté, en ayant indiqué aux autorités iraniennes que nous ne lèverons aucune sanction tant que nos otages ne seront pas libérés. Et j'ai appelé récemment l'Union européenne à prendre des sanctions nouvelles contre les responsables de cette détention arbitraire. Mais tout cela ne suffit pas, parce que le calvaire de nos compatriotes retenus arbitrairement, otages d'Etat, ne s'arrête pas le jour de leur libération. Ils emportent avec eux un fardeau pendant des mois et des années après leur libération. C'est pourquoi j'ai demandé aux services du Quai d'Orsay de nous faire des propositions, pour que nous puissions créer un statut pour les ex-otages, pour les accompagner et pour qu'ils n'aient pas à subir une double peine après avoir payé du prix de leur liberté le simple fait d'être citoyens français.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 février 2025