Déclaration de M. François Bayrou, Premier ministre, en réponse à une question sur la situation à Gaza, à l'Assemblée nationale le 7 mai 2025.

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Circonstance : Question au Gouvernement, en séance publique, à l'Assemblée nationale

Texte intégral

Vous avez raison : la situation à Gaza – particulièrement celle des populations civiles – est insupportable. Elle révolte les consciences. Les conséquences de cette guerre sont absolument insupportables. Les populations sont dénutries, sans accès à l'eau ni à la nourriture – c'est le cas pour une femme enceinte sur cinq.

Egalement insupportables sont ces annonces que vous avez rappelées, qui font désormais de la conquête de Gaza le but des opérations militaires, comme est insupportable l'évocation de ces déplacements de populations.

Nous ne devons cependant pas oublier que cette bombe n'aurait pas explosé sans un détonateur. Ce détonateur, ce sont les événements du 7 octobre : un pogrom, il n'y a pas d'autre mot, qui a tué, déchiré et blessé des jeunes filles, des jeunes garçons, des enfants et des bébés. Cela, pour nous, est tout aussi insupportable.

Vous me demandez quelle est la position de la France. Vous la connaissez, le président de la République l'a exprimée. Nous voulons mettre fin à cette situation. Nous voulons, bien sûr, un cessez-le-feu. Nous voulons une solution politique au conflit, seule manière de garantir la sécurité d'Israël, le droit des Palestiniens et la stabilité de la région. C'est l'objectif de la conférence internationale que la France coprésidera avec l'Arabie saoudite le mois prochain et à l'issue de laquelle, nous l'avons dit, nous reconnaîtrons officiellement l'existence de l'État de Palestine – quelques semaines seulement nous en séparent.

Je voudrais réaffirmer le droit inaliénable de la France à être du côté des victimes – de toutes les victimes, d'un côté comme de l'autre, sans oublier les responsabilités des uns et des autres. Nous voulons ainsi offrir un chemin crédible pour tenter de sortir, dans la mesure du possible, de ce drame que nous vivons tous ensemble.

(...)

La situation est assez grave. Vous dites que vous voulez des actes. Quel est pourtant le seul pays à agir dans cette région ? C'est la France. Quel est le seul pays à proposer un chemin permettant de sortir de cette situation ? C'est la France. Quel est le seul pays qui revendique d'être du côté de toutes les victimes, d'un côté comme de l'autre ? C'est la France.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 mai 2025