Déclaration de M. Benjamin Haddad, ministre délégué, chargé de l'Europe, en réponse à une question sur les partenariats internationaux avec le Gabon et la Syrie, au Sénat le 6 mai 2025.

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Circonstance : Question d'actualité au Gouvernement, en séance publique, au Sénat

Texte intégral

Monsieur le sénateur [Jean-Luc] Ruelle,

Vous m'interrogez sur deux sujets différents. Donc je vais y répondre de façon distincte.

Au sujet de l'investiture au Gabon du président Oligui, j'ai eu l'honneur de représenter la France et le Président de la République à cette investiture ce week-end et j'ai pu transmettre personnellement les félicitations et un message d'amitié et de respect du Président au président Oligui après, vous l'avez dit, une transition réussie. Les liens d'amitié entre nos deux pays sont forts, et nous souhaitons approfondir la coopération avec le Gabon. C'est pour cela, d'ailleurs, que le Président de la République a adressé une invitation au président Oligui pour se rendre à Paris dans les prochains mois, en visite officielle. Donc là, clairement, nous sommes avec le peuple gabonais dans cette transition réussie.

En ce qui concerne la Syrie, j'ai eu l'occasion de l'évoquer, en réponse à la question du sénateur [Loïc] Hervé. Sur ce sujet, nous n'avons qu'une seule boussole, c'est la défense de nos intérêts, et en particulier la sécurité des Français. Nous avons obtenu de la part du gouvernement de transition syrien, à la suite de la visite du ministre des affaires étrangères à Damas, un certain nombre d'engagements, que ce soit pour la lutte contre la dissémination des armes chimiques, ce qui est partiellement fait ; le dialogue avec nos alliés kurdes dans la lutte contre le terrorisme, là aussi ce dialogue a été engagé ; et le fait d'intégrer de façon représentative les différents groupes, les communautés qui composent la Syrie, au sein d'un gouvernement représentatif, là aussi cet engagement a été tenu.

Maintenant, il s'agit d'aller plus loin, dans un dialogue qui est extrêmement exigeant, sans aucune naïveté, avec réalisme et lucidité, là aussi pour défendre nos intérêts, avec M. Ahmed al-Charaa, qui est reçu aujourd'hui à Paris. Pourquoi ? Tout d'abord, pour s'assurer que les responsables des massacres qui ont été commis sur la côte occidentale de la Syrie, vous l'avez dit, contre les communautés chrétienne, alaouite ou druze, soient traduits devant la justice ; et aussi pour approfondir, pour continuer notre coopération dans la lutte contre le terrorisme de Daech, qui est notre lutte et notre priorité, là, depuis 10 ans. Parce qu'une Syrie qui se fracturerait, qui s'effondrerait, serait une fois de plus un tapis rouge qui serait déroulé au retour de Daech. C'est cette seule boussole et c'est la responsabilité de notre pays dans ce dialogue.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 mai 2025