Texte intégral
Nous sommes ce matin en Turquie et l'Ukraine a tenu sa parole. Volodymyr Zelensky est présent avec ses conseillers, avec son ministre, avec lequel je me suis entretenu à l'instant, pour négocier la paix. Mais face à eux se trouve une chaise vide, la chaise sur laquelle devait s'asseoir Vladimir Poutine. Vladimir Poutine qui traîne les pieds et qui de toute évidence n'a pas envie d'entrer dans ces négociations de paix alors même que le président Trump a marqué sa disponibilité et sa volonté de faciliter ces discussions.
Alors bien sûr aujourd'hui, une équipe technique diligentée par Vladimir Poutine se rendra en Turquie, où elle rencontrera une équipe ukrainienne. Mais c'est une manière pour la Russie d'éviter les sanctions massives que les États-Unis et les Européens s'apprêtent à infliger à la Russie sur le plan énergétique et sur le plan financier pour contraindre Vladimir Poutine à mettre fin à sa guerre d'agression contre l'Ukraine.
De ces discussions techniques qui vont se tenir ici en Turquie, nous pouvons espérer obtenir un cessez-le-feu sans condition, immédiat, qui permette l'ouverture de négociations. Mais ce que nous voulons éviter, c'est de retomber dans les trois pièges qui ont conduit les négociations qui se tenaient à Istanbul en 2022 à l'échec.
Le premier de ces pièges, c'est que des discussions se tiennent sans un cessez-le-feu, parce qu'on ne négocie pas sous les bombes. Et en 2022, c'est notamment le massacre de Boutcha, perpétré par la Russie, qui a conduit ces négociations à échouer.
Le deuxième des pièges, c'est de vouloir imposer à l'Ukraine une démilitarisation, c'est-à-dire de priver l'Ukraine par avance des garanties de sécurité qui permettraient à la paix d'être véritablement durable.
Et puis le troisième piège dans lequel il ne faudrait pas tomber une deuxième fois, c'est celui qui consiste à vouloir lever les sanctions au début des négociations plutôt qu'à la fin.
Et donc nous, les Européens, nous voulons accompagner l'Ukraine dans ses négociations de paix puisque nous voulons la paix, mais nous nous préparons aussi, avec des sanctions qui seraient massives, à contraindre Vladimir Poutine à initier ces négociations de paix s'il continuait à les esquiver.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 mai 2025