Texte intégral
FREDERIC VIALLET
7h47, la ministre de l'Agriculture est l'invitée d'Ici Lorraine ce matin, face à vous, Bastien MUNCH. Elle est attendue aujourd'hui en Moselle, chez des maraîchers bio, à côté de Fenétrange.
BASTIEN MUCH
Bonjour Annie GENNEVARD.
ANNIE GENEVARD
Bonjour.
BASTIEN MUCH
Avant d'évoquer votre venue en Moselle aujourd'hui, parlons de cette volonté de certains syndicats agricoles, notamment la FNSUA et les Jeunes Agriculteurs, de repartir en mobilisation à partir de lundi. " Les promesses qui nous sont faites ne sont pas là ", c'est ce que dit le président de la FNSEA. Est-ce qu'il a raison, Arnaud ROUSSEAU ?
ANNIE GENEVARD
Il y a une grande inquiétude dans le monde agricole à propos de l'examen qui commencera à l'Assemblée nationale ce lundi, de la proposition de loi sénatoriale visant à lever les entraves qui pèsent sur le monde agricole. Elle est très attendue parce qu'elle traite de beaucoup de sujets : des produits phytosanitaires, des installations des bâtiments d'élevage, de l'accès à l'eau en agriculture, de l'assurance prairie, des relations avec l'OFB. Donc il y a beaucoup de sujets qui concernent le monde agricole et qui visent à vraiment alléger le travail des agriculteurs. Donc c'est attendu et ils n'ont pas compris les coupes qui ont été faites à l'Assemblée nationale par les députés dans les différentes commissions, et notamment dans la commission du Développement durable.
BASTIEN MUCH
Notamment sur la question du stockage de l'eau ?
ANNIE GENEVARD
Notamment sur la question si sensible du stockage de l'eau. Vous savez que sans eau il n'y a pas de vie, et sans eau il n'y a pas d'agriculture non plus. Et donc, avec toutes les masses d'eau qui tombent depuis des mois en France, en stocker un peu pour l'agriculture paraît de bon sens, et ils ne comprennent pas pourquoi on leur refuserait cet accès à l'eau. Et je ne le comprends pas non plus. Donc je défendrai, au nom du Gouvernement, ce texte à partir de lundi. Ils veulent exprimer cette attente auprès des députés. Moi, je leur dis : ne soyez pas agressifs, les députés sont libres de leur vote, de leur choix. En revanche, les députés doivent comprendre pourquoi ce texte est important pour vous. Et donc, si vous manifestez la semaine prochaine, devant l'Assemblée nationale, invitez les députés à venir vous rencontrer afin que vous leur expliquiez pourquoi ce texte est si important. Et moi, je serai, évidemment, au banc pour défendre ce texte, parce que je sais combien il est attendu.
BASTIEN MUCH
Annie GENNEVARD, ministre de l'Agriculture, invitée d'ICI Lorraine ce matin. Madame la Ministre, vous vous rendez donc en Moselle aujourd'hui, sur une exploitation maraîchère à Niederstinzel. Qu'est-ce que vous avez envie de dire aux maraîchers ? Vous avez des annonces à leur faire pour les rassurer notamment ?
ANNIE GENEVARD
Alors, j'ai des annonces, en effet, à leur faire. Elles concernent effectivement le maraîchage, les serres, et puis elles concernent également le bio. J'ai choisi de me rendre dans une exploitation agricole, la ferme du GEROLDSECK. Je ne sais pas si je prononce bien, je l'espère. Ces jeunes agriculteurs sont installés depuis quinze ans en agriculture biologique. Donc j'ai envie, par cette visite, d'honorer ces modes de production parce que c'est important. L'agriculture biologique est une des grandes politiques de mon ministère, et c'est une façon de le dire très clairement.
BASTIEN MUCH
Est-ce que ce n'est pas un peu paradoxal avec les dernières annonces de votre ministère justement, sur la question de l'Agence Bio et ses coupes de plusieurs millions d'euros, à la fois dans la communication et dans l'investissement de cette AGENCE BIO chargée du développement et de la promotion de l'agriculture biologique ?
ANNIE GENEVARD
Alors, l'Agence Bio ne voit pas ses crédits coupés. L'Agence Bio va pouvoir déployer cette année la campagne de communication sur des fonds ministériels, puisque c'est grâce aux fonds du ministère de l'Agriculture qu'en 2025 l'Agence Bio pourra développer sa communication. Et nous allons aider l'Agence Bio à mobiliser des fonds européens pour poursuivre la communication, qui est en effet très importante pour inciter les Français à consommer du bio.
BASTIEN MUCH
Donc le ministère ne supprimera aucun fonds pour l'Agence Bio dans aucun de ses secteurs ?
ANNIE GENEVARD
L'Agence Bio est essentiellement une agence de communication et de structuration de la filière. On ne diminue pas ses crédits en matière de fonctionnement, et nous déployons la somme qui était prévue pour la communication, qui est de cinq millions d'euros. Pour le reste, le ministère continue à prioriser les crédits sur la structuration de la filière. Nous maintenons les aides pérennes à la conversion, qui seront poursuivies en 2025. Nous continuons également les dispositifs du Fonds Avenir Bio à hauteur d'huit millions d'euros par an. Alors, cette ligne-là, a diminué en effet, parce que mes crédits ont été diminués et que tout le monde participe à l'effort budgétaire, le bio comme les autres filières. Qu'il y ait des inquiétudes, je le comprends. Qu'il y ait des interrogations par rapport à la diminution des crédits, je le comprends. Mais on est dans une situation budgétaire extrêmement difficile.
BASTIEN MUCH
Et le bio ne sera pas sacrifié là-dessus ?
ANNIE GENEVARD
Le bio, non seulement ne sera pas sacrifié, mais ne paiera pas un tribut plus important aux économies budgétaires que d'autres filières.
BASTIEN MUCH
Merci beaucoup, Annie GENEVARD, ministre de l'Agriculture, d'avoir été sur ICI Lorraine.
ANNIE GENEVARD
Merci beaucoup.
BASTIEN MUCH
On vous souhaite une bonne journée en Moselle.
ANNIE GENEVARD
Merci.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 23 mai 2025