Texte intégral
Monsieur le ministre, cher Éric Lombard,
Monsieur le sous-préfet,
Monsieur le président de Région, cher Xavier Bertrand,
Mesdames et messieurs les élus,
Monsieur le président de comité stratégique de la filière nucléaire, Xavier Ursat,
Messieurs les dirigeants d'EDF, cher Bernard Fontana, d'Orano cher Nicolas Maes, du CEA – énergie, cher Philippe Stohr,
Mesdames et Messieurs en vos titres, grades et qualités,
Le nucléaire est une force pour notre pays, et grâce à ce nouveau contrat stratégique de filière, nous allons en faire une force pour notre avenir.
Je suis très heureux d'être avec vous aujourd'hui pour cette nouvelle étape importante, qui réunit l'État et les principaux acteurs du nucléaire autour d'une même ambition pour la filière.
Il y a 51 ans, le Premier ministre Pierre Messmer lançait un plan visionnaire et extrêmement ambitieux pour faire de la France un champion mondial de l'atome.
En février 2022, dans son discours de Belfort sur la politique énergétique de la France, le président de la République annonçait la relance du nucléaire français.
Nous y sommes.
Aujourd'hui, le nucléaire est une filière industrielle d'excellence, qui emploie plus de 200 000 personnes partout en France, qui exporte et qui se positionne à la pointe de l'innovation.
Grâce au nucléaire, la France produit une énergie abondante, décarbonée et à prix abordable. C'est un atout stratégique majeur pour la compétitivité de nos entreprises et pour notre souveraineté énergétique.
Avec le ministre Éric Lombard, nous sommes venus réaffirmer l'engagement de l'État en faveur de la filière.
Je soulignerai, pour ma part, deux enjeux essentiels sur le plan industriel :
- Structurer
- Et accélérer.
D'abord, structurer.
Ma conviction, c'est que la filière industrielle nucléaire représente déjà un modèle de structuration et de dynamisme.
Nous devons aller encore plus loin.
Ce contrat de filière marque une nouvelle avancée dans la mise en oeuvre d'une approche industrielle ambitieuse et globale.
Ambitieuse, car l'État investit massivement dans l'avenir du secteur avec, d'une part, la prolongation du parc existant après 50 puis 60 ans et d'autre part de nouvelles constructions : 6 nouveaux réacteurs EPR2, et la perspective de 8 supplémentaires.
Ambitieuse, aussi, car l'État soutient aussi la recherche et l'innovation dans les petits réacteurs modulaires (SMR), avec l'émergence d'un écosystème en plein essor. Cet enjeu de la recherche et développement (R&D) est l'une des priorités du contrat de filière.
C'est dans cet esprit que le Gouvernement réaffirme son soutien à l'ensemble des acteurs de la filière, sans aucune exclusivité ni aucun monopole.
Ce soutien, vous le savez, se matérialise par des financements très significatifs via France 2030, conformément aux engagements du président de la République.
Une approche ambitieuse, donc, et nécessairement globale. Globale, le nouveau nucléaire français représente le " chantier du siècle ".
Pour le mener à bien, la filière nucléaire doit recruter 100 000 personnes dans les 10 prochaines années.
Ce défi est considérable.
La raison d'être de ce nouveau contrat de filière est d'apporter des réponses concrètes et efficaces à plusieurs enjeux clés.
Je pense à l'enjeu de l'attractivité et des compétences, qui correspond à l'axe 2 du contrat de filière et qui est essentiel.
Nous ne réussirons pas cette grande transformation sans attirer et former de nouvelles générations de talents, hommes et femmes.
Je me suis rendu en déplacement au lycée Léon Blum du Creusot où j'ai pu échanger avec des jeunes lycéens et apprentis en formation aux métiers du nucléaire. J'ai rencontré des jeunes passionnés. Un jeune m'a dit qu'il était heureux de se former à un métier utile à la société. J'ai aussi rencontré de nombreuses jeunes femmes et je veux ici réaffirmer notre engagement en faveur de l'inclusion et de la diversité dans les carrières au sein de la filière.
Je salue tous les acteurs de la formation ici présents. Votre action est essentielle pour l'avenir de l'emploi dans nos territoires.
Autre enjeu au centre de ce contrat de filière : la transition écologique.
Le nucléaire est l'énergie décarbonée par excellence et c'est grâce à cet atout historique que l'électricité produite dans notre pays est décarbonée à plus de 95%.
Le développement de l'énergie nucléaire répond donc parfaitement à l'enjeu de l'électrification des usages, qui est crucial pour la compétitivité de nos entreprises. Dans certaines filières comme l'acier ou la chimie, c'est une question de survie industrielle, et ce sont des dizaines de sites et des milliers d'emplois qui sont en jeu.
Nous voulons aller plus loin en matière de protection de l'environnement, en consolidant notamment le traitement- recyclage et la gestion des déchets.
Trois ans après le discours de Belfort, la filière est pleinement mobilisée, avec le soutien de l'État et des élus.
L'enjeu pour nous aujourd'hui, c'est d'accélérer – et c'est mon second message.
Accélérer, c'est d'abord tenir les délais, et c'est indispensable pour réaliser nos objectifs et garder la maîtrise des coûts.
J'insiste sur cet enjeu de performance, qui a d'ailleurs été choisi comme premier axe de ce contrat.
Nous serons très attentifs sur ce point, en parfaite collaboration avec la nouvelle direction d'EDF – et je sais que ces mots vous sont chers, cher Bernard Fontana.
Nous avons besoin de ces nouvelles capacités et nous avons aussi besoin de préserver la trajectoire de retour à l'équilibre de nos finances publiques. Il s'agit donc de l'intérêt supérieur du pays.
Les entreprises et nos concitoyens comptent sur nous et nous ne devons pas les décevoir.
Sous l'autorité du Premier ministre, le Gouvernement est pleinement mobilisé pour accompagner, soutenir et accélérer les chantiers des futurs réacteurs. Je prendrai l'exemple du projet EPR2 Gravelines qui va entrer dans sa phase de préparation opérationnelle. Ce projet va passer dans les prochains jours dans le dispositif " Grand Chantier " piloté par l'État, qui permet d'amplifier l'effort collectif, de sécuriser les conditions de réussite du chantier et de construire un développement territorial durable et partagé. C'est le signe que nous avançons concrètement sur ces projets.
Au-delà du contexte franco-français, accélérer la relance du nucléaire, c'est aussi se battre pour l'avenir de cette filière exportatrice en Europe et à l'international.
Dans un monde où les relations internationales se durcissent et où l'énergie devient une arme, il est plus essentiel que jamais d'assurer notre autonomie stratégique en produisant nous-mêmes l'énergie dont nous avons besoin.
Les lignes bougent en Europe. De plus en plus de nos partenaires voient dans le nucléaire un moyen efficace de réduire notre dépendance aux énergies fossiles importées et soutiennent désormais la " neutralité technologique ".
Le Ministre Éric Lombard et moi avons récemment rencontré Katherina Reiche, la ministre fédérale de l'Économie et de l'Énergie, avec qui nous avons eu un échange constructif à ce sujet.
Nous allons continuer à défendre les intérêts de la filière nucléaire française à Bruxelles, auprès notamment du vice-président de la Commission européenne, Stéphane Séjourné.
Pour conclure, je veux saluer la mobilisation des femmes et des hommes qui oeuvrent à la réussite de cette filière industrielle essentielle à notre avenir.
L'aventure technologique et industrielle du nucléaire ne fait que commencer et ensemble nous n'allons « rien lâcher » pour que le nucléaire demeure une grande fierté française.
Source https://www.finances.gouv.fr, le 12 juin 2025