Déclaration de Mme Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée, chargée de l'autonomie et du handicap, sur le développement du parasport comme vecteur d'inclusion sociale, à New York le 10 juin 2025.

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Intervenant(s) : 

Texte intégral

Mesdames et Messieurs les Ministres,
Cher M. André Fufuca,
Chère Mme. Anna Paula Feminella,
Monsieur le Secrétaire National,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs les représentants d'associations et de la société civile,
Mesdames et Messieurs,

Bonjour à toutes et tous,

Je suis très heureuse de co-présider ce side event avec le Brésil, dédié au développement du sport comme moyen d'inclusion sociale. Je remercie l'UNICEF, Special Olympics France, l'Agence française de Développement, ainsi que Mme Marie Rabatel, pour l'intérêt porté à cet événement et leur présence autour de la table. Je remercie également les représentations permanentes du Brésil et de la France, qui ont assuré le pilotage de l'organisation de cet événement.

Nous le savons, le sport est un vecteur essentiel pour renforcer l'autonomie des personnes, l'amélioration de leur condition physique, tout en étant un levier majeur de cohésion sociale.

Lorsqu'il est rendu accessible à tous, le sport devient un espace de développement personnel et de dialogue, tout en contribuant à une meilleure santé. Ces dimensions sont au cœur de la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, y compris à travers son article 30, qui reconnaît le droit des personnes handicapées à participer également à la vie culturelle, aux loisirs et au sport.

Comme tout citoyen, la personne en situation de handicap doit avoir la possibilité de choisir librement le cadre de sa pratique sportive, le type d'activités qui l'intéresse, avec ses pairs ou non, au sein d'une structure adaptée et/ou dans un club dit "ordinaire".

Les personnes que j'ai pu rencontrer m'ont toutes fait part du même constat : le sport est un rapport au corps infiniment précieux pour les personnes en situation de handicap, infiniment libérateur, infiniment émancipateur.

Le sport et la santé sont indissociablement liés, et la pratique sportive des personnes handicapées doit concourir à l'amélioration de leur santé. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle une pratique physique régulière est recommandée par l'Organisation mondiale de la santé pour tous, à hauteur de trente minutes d'activités physiques par jour.

Selon le baromètre national des pratiques sportives en 2022, 47 % des personnes en situation de handicap pratiquent une activité physique ou sportive de manière régulière. Ce taux est en augmentation par rapport à 2018 mais il reste inférieur de 12 points par rapport à l'ensemble des français de plus de 15 ans.

Sur 12 millions de personnes en situation de handicap en France, plus de 67 000 sont licenciées au travers des 2 fédérations spécifiques (Fédération Française d'Handisport/Fédération Française de Sport Adapté).

Les Jeux de Paris 2024 ont, de façon incontestable, marqué un tournant dans l'approche du sport par et pour les personnes en situation de handicap. A travers cet événement historique, nous nous sommes engagés collectivement dans la mobilisation autour de la pratique sportive, vecteur de santé globale, c'est-à-dire de "complet bien-être" au sens de l'OMS.

L'enjeu est désormais de préserver cet élan, cette dynamique initiée par les Jeux de Paris 2024, en augmentant notamment le taux de la pratique sportive des personnes en situation de handicap.

C'est également l'objectif porté par la prochaine Stratégie nationale du Sport et Handicaps que nous préparons avec la Ministre des Sports et qui a été pensée avec l'ensemble des acteurs concernés. Elle vise à créer pour les cinq prochaines années les conditions qui permettront de répondre à ces enjeux.

Elle prévoit notamment de :

- développer les parasports en promouvant par exemple la pratique sportive des jeunes en situation de handicap dans le cadre des temps scolaires, périscolaires et extrascolaires en renforçant les partenariats éducatifs associant les acteurs sportifs présentant une offre de proximité.
- cette stratégie prévoit aussi d'améliorer l'accès à la pratique parasportive en levant les freins notamment financiers liés à la pratique sportive des personnes handicapées comme ceux dus aux coûts des matériels et d'équipements.

Sur ce dernier point, des progrès majeurs ont pu être actés récemment. En 2022, la taxe sur la valeur ajoutée pour le matériel sportif spécifique est en effet passée de 20 % à 5,5 %.

Le cadre de remboursement des prothèses sportives est également passé à 75 % dans le cadre de la prestation de compensation du handicap (PCH). Enfin, grâce à la réforme de prise en charge des fauteuils roulants par l'Assurance maladie, les fauteuils sportifs seront également intégralement remboursés.

S'agissant des équipements, l'enveloppe annuelle dédiée et confiée à l'Agence nationale du sport est passée de 2 M€ à 3 M€ afin d'améliorer l'accessibilité des équipements sportifs, des véhicules adaptés et des matériels adaptés.

L'accès aux structures sportives a également été facilité avec la mise en place du Pass'Sport, offrant 50 € de déduction à l'inscription dans une structure sportive. Le nombre des bénéficiaires en situation de handicap est ainsi passé de 600 en 2023 à près de 3 000 en 2024 ; une progression considérable qui démontre l'efficacité de la politique publique que nous menons.

Dans le champ médico-social, nous agissons également. Un fonds de soutien de 8 M€ a été confié en 2024 aux agences régionales de santé pour permettre de financer des projets sportifs des personnes âgées et des personnes en situation de handicap dans les établissements spécialisés, avec notamment le dispositif des 30 minutes d'activité physique quotidienne pour les jeunes en situation de handicap.

L'Agence nationale du sport a également alloué des moyens humains matériels et financiers très conséquents afin de permettre aux fédérations, athlètes et entraîneurs paralympiques de bénéficier des mêmes avantages que pour l'olympisme, et ainsi performer au plus haut niveau.

Aujourd'hui cette dynamique se poursuit malgré des défis persistants concernant la nécessité de construire des infrastructures accessibles, tout en favorisant une culture plus inclusive, ce qui reste une préoccupation majeure pour l'avenir.

Le gouvernement français prépare une autre échéance majeure : celle des Jeux d'hiver 2030 qui auront lieu en France.

Vous l'aurez compris, la France reste engagée et poursuivra ses engagements sur le long terme pour permettre un égal accès au sport pour toutes et tous et ce quel que soit son handicap.

Je vous remercie.


Source https://onu.delegfrance.org, le 16 juin 2025