Texte intégral
Madame la présidente Mathilde Panot, il y a deux volets dans votre question. Le premier concerne Gaza. Ce qui se passe aujourd'hui à Gaza est inacceptable et intolérable ; c'est une souffrance, y compris pour ceux qui ont toujours défendu l'existence d'Israël. La France est un des premiers États à avoir dénoncé cette situation et à travailler aujourd'hui à une réponse effective qui nous permettra d'avancer vers deux États, seul moyen d'obtenir la paix et la sécurité des uns et des autres.
Mais on ne peut pas parler de Gaza sans parler du 7 octobre ; on ne peut pas parler de Gaza sans parler de l'assaut et du pogrom que le Hamas a perpétrés ce jour-là. Pour vous dire le fond de ce que je pense, je crois que ceux qui ont lancé l'assaut du 7 octobre voulaient obtenir la situation dans laquelle nous sommes aujourd'hui.
Ce qu'ils prévoyaient, c'était le caractère inacceptable de ce pogrom, et la réponse inéluctable d'Israël, qui ne pouvait être, dans leur esprit, qu'extrêmement puissante et violente. Ce qu'ils voulaient obtenir, la vraie cible du Hamas le 7 octobre, c'était la possibilité de faire un jour la paix avec Israël – la paix entre Israël et les Palestiniens, entre Israël et les pays arabes qui l'entourent.
J'en viens au deuxième volet de votre question : la flottille. Je dois vous dire que ces militants ont obtenu l'effet qu'ils voulaient obtenir, mais que c'est une instrumentalisation à laquelle nous ne devons pas nous prêter. Nous pensons et nous croyons que l'action du Gouvernement français à l'égard du gouvernement d'Israël, nous pensons que c'est précisément par l'action diplomatique et l'effort pour regrouper plusieurs États afin de faire pression sur le gouvernement d'Israël qu'on peut obtenir la seule solution possible, et la seule digne.
(...)
Madame, je ne reprends aucun élément de langage, de qui que ce soit. Je prends le seul élément de langage qui nous réunit, c'est-à-dire le regard des Français sur une situation inacceptable mais instrumentalisée.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 juin 2025