Texte intégral
Tous, sur ces bancs, nous connaissons la situation. Vous avez eu raison de dire que, dans de telles circonstances, le message de la France a toujours été qu'il fallait défendre la paix et le droit à l'intégrité des États, des nations et des communautés.
Ce droit-là a en effet été durement bousculé, menacé et mis en cause lorsque la Russie de Poutine a attaqué l'Ukraine, ce qui a évidemment bouleversé notre vision de l'avenir ; ce jour-là, les principes que nous défendions ont été balayés. Il y a eu ensuite l'attaque, le pogrom, du 7 octobre, destinée, je le crois, à rendre irréversible l'état de guerre et d'affrontements entre Israël et ses voisins palestiniens alors que tous les efforts étaient faits, notamment avec les accords d'Abraham, pour installer la paix entre des voisins qui vivent perpétuellement dans la violence des affrontements. Nous avons vu ce qui se passait à Gaza, dont aucun d'entre nous ne peut dire que c'est sans conséquence ni sans importance. Tout le monde est choqué par la situation faite aux Gazaouis.
Ces derniers jours enfin, ce sont les récents événements entre Israël et l'Iran.
Vous avez raison de dire que l'Iran a violé des accords internationaux, notamment l'accord sur la prolifération nucléaire, ainsi qu'en a attesté l'Agence internationale de l'énergie atomique.
Reste une position de principe que je tiens à défendre devant vous. La France a conscience de ces manquements. Elle sait que le pouvoir iranien a exécuté par pendaison des centaines de femmes qui ne respectaient pas les codes vestimentaires en vigueur ; elle sait aussi que les femmes n'ont pas le droit d'étudier. Tout le monde le sait, la France le sait. Mais la France ne peut pas être durablement du côté des infractions au droit international.
Tout en prenant la pleine mesure des manquements que vous indiquez, la France doit réaffirmer que, dans l'avenir, le droit international doit s'imposer. J'espère, comme vous, que le cessez-le-feu qui a été annoncé, sans qu'on sache s'il est respecté, sera le commencement d'un nouvel état de paix pour les belligérants et pour la planète, même si nous en sommes, hélas, encore très loin.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 juin 2025