Déclaration de M. Thani Mohamed-Soilihi, ministre délégué, chargé de la francophonie et des partenariats internationaux, en réponse à une question orale sans débat sur les positions de la France lors de la 4e Conférence des Nations unies sur le financement du développement, au Sénat le 8 juillet 2025.

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Intervenant(s) : 
  • Thani Mohamed Soilihi - Ministre délégué, chargé de la francophonie et des partenariats internationaux

Circonstance : Question orale sans débat, en séance publique, au Sénat

Texte intégral

Monsieur le Sénateur, cher Patrice Joly,

Comme vous l'avez souligné, la conférence de Séville s'est déroulée dans un contexte difficile : bouleversements du monde, multiplication des crises et des contraintes financières et budgétaires, explosion des besoins des pays en développement, ou encore insuffisance des ressources disponibles pour la solidarité internationale.

Les enjeux qui y ont été soulevés sont essentiels : transition énergétique, lutte contre les pandémies et indispensable réforme des systèmes de santé, conditions d'un commerce équitable juste, inégalités d'accès aux services de base, charge de la dette. Sur ces sujets, nous avons bien vu combien les clivages Nord-Sud étaient stériles ; seules comptent les solutions mises en oeuvre avec nos partenaires, dans un intérêt mutuel.

Le Président de la République s'est donc rendu à Séville pour porter la voix de la France, présentant en particulier trois priorités.

Tout d'abord, identifier et mobiliser de nouvelles ressources de financement, comme des droits de tirage spéciaux ou les taxes de solidarité internationale.

Ensuite, mieux utiliser l'argent public, notamment les fonds des institutions multilatérales et des banques de développement, et mobiliser des financements privés.

Enfin, promouvoir une logique partenariale, par exemple avec le concept de plateforme pays. Sur des sujets comme la transition énergétique ou la santé, les bailleurs, les investisseurs, les institutions internationales, la société civile et les autorités du pays concerné ont vocation à travailler ensemble pour renforcer les systèmes de gouvernance, coordonner les efforts et inventer des solutions concrètes.

La France a par ailleurs lancé, avec huit autres pays de l'Union européenne, une coalition sur la taxation du secteur de l'aviation civile. En vue de la COP30, l'objectif de cette coalition est d'harmoniser la taxation des billets d'avion pour les pays, comme la France, qui sont dotés d'un tel système, et d'enjoindre à d'autres pays de le mettre en place. Il sera ainsi possible de mobiliser davantage de ressources financières, y compris pour la solidarité internationale, dans un contexte budgétaire contraint.

En tout état de cause, je me tiens à votre disposition, Monsieur le Sénateur, pour travailler avec vous sur ces sujets auxquels je vous sais particulièrement attaché.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 31 juillet 2025