Texte intégral
Chère Maia, Monsieur le premier ministre, cher Donald, Monsieur le Chancelier fédéral, cher Friedrich, Mesdames et Messieurs.
Vous venez de le dire, la Moldavie compte, et c'est pour cela que nous sommes là, en ce jour si important. Et c'est à la fois un plaisir et un honneur, à votre invitation, Madame la présidente, d'être à vos côtés pour cette célébration du jour de l'indépendance de la Moldavie, ici à Chisinau, aux côtés de mes deux amis et représentant en effet vos amis européens. Et avec le chancelier et le premier ministre, il nous apparaissait essentiel de venir célébrer ce jour symbolique, marquant l'entrée de la Moldavie dans l'ère de la souveraineté et de la liberté retrouvée. Et c'est ensemble que nous souhaitons adresser au peuple moldave un message de respect, d'amitié, de solidarité et de confiance dans l'avenir. Et là où vous l'avez dit, renaissent des velléités de venir fausser le jeu de votre démocratie, là où nous le voyons à vos portes, les frontières sont contestées, la souveraineté des peuples bafouée, là où par les réseaux occultes, certains voudraient que la démocratie ne puisse plus fonctionner ici, nous venons, si je puis dire, à visage découvert, vous dire la confiance que nous avons dans l'avenir et la confiance, comme vous venez de le dire à l'instant, que la Moldavie compte, que son avenir est avec l'Europe et l'Union européenne, qu'elle y a sa place, qu'elle fait déjà partie de la construction de celle-ci et que le chemin que vous avez engagé de réformes, de modernisations, de courage, doit se poursuivre.
La Moldavie a parcouru un long chemin depuis le 27 août 1991, et au cours de ces 34 années, votre pays a traversé des épreuves et a accompli des progrès considérables. Il y a trois ans, la Moldavie a franchi une étape nouvelle de son histoire en déposant sa candidature en vue d'intégrer l'Union européenne. Et l'année passée, les Moldaves ont fait le choix d'inscrire cette orientation dans la constitution de la République de Moldavie. C'est un geste fort, preuve de votre détermination à décider par vous-même du futur de la Moldavie. Aux côtés de ses partenaires européens, la France soutient pleinement ce choix. Il est souverain, il est clair. Nous savons qu'il s'agit pour chaque pays candidat d'un processus exigeant, d'une forte mobilisation, et je sais toutes les réformes que vous avez conduites. Votre implication, les chantiers nombreux, de la réforme de la justice, à tant de modernisations sectorielles. Mais nous constatons tous avec une grande satisfaction que la Moldavie a réalisé au cours des derniers mois encore, avec la Commission européenne, un important travail de préparation à l'adhésion. Et c'est ce constat qui a conduit la Commission, puis l'ensemble des États membres, à valider le versement des premiers paiements du plan de croissance et de réforme pour la Moldavie, avec une enveloppe de 1,9 milliard d'euros allouée sur les deux prochaines années. Ces réformes, je sais tout ce qu'elles représentent, d'efforts, de transformations, parfois les impatiences, voire les incompréhensions qu'elles peuvent susciter, pour autant, je vois que les citoyens de Moldavie ont bien compris que l'adhésion à l'Union européenne représentait une chance historique pour l'avenir de leur pays, une chance pour la prospérité et pour la sécurité. Elle conduira à la modernisation des infrastructures et de l'économie, offrira de nouvelles opportunités à la jeunesse et à tous les acteurs économiques qui accéderont à un grand marché de 450 millions de consommateurs.
Soyez ici assurés que la France continuera, pour cette raison, d'apporter un soutien déterminé à la Moldavie au cours des prochaines étapes de son parcours vers l'adhésion. En parallèle, il nous reviendra, nous aussi, en France, en Allemagne, en Pologne, partout en Union européenne, de valoriser tous ces efforts, le chemin accompli depuis ces dernières années et faire mieux connaître la Moldavie au sein de l'Union européenne. Au plan bilatéral, la France continuera de soutenir la Moldavie en fournissant l'expertise technique dont elle a besoin, en finançant les projets prioritaires pour améliorer la vie des citoyens, notamment grâce à l'action déterminante de l'Agence française de développement, qui a déjà engagé plus de 250 millions d'euros et, dans les domaines de l'énergie, des ressources naturelles, des infrastructures, continuer le travail essentiel qui est conduit. La France poursuivra aussi et renforcera son engagement de longue date en faveur de l'éducation et de la culture en Moldavie.
Je souhaite, en particulier, évoquer le lancement en Moldavie et en Roumanie de la plateforme numérique de la chaîne européenne Arte, une diffusion aussi de RFI. Je veux également remercier la Moldavie pour la reconnaissance officielle du baccalauréat français et évoquer le lancement dès la rentrée 2025 d'un double diplôme francophone en droit entre La Sorbonne et l'Université d'État de Moldavie. Cette filière d'excellence contribuera à former les prochaines générations de juristes de haut niveau qui exerceront dans notre pays et partout en Europe. Nous poursuivrons, en outre, notre action en faveur de la conservation du patrimoine moldave dans le cadre d'un projet conjoint de restauration de deux bâtiments à l'architecture emblématique de la capitale, Les villas Hertza et Kligman. Ce projet auquel je vous sais, chère Maia, particulièrement attaché, sera également une contribution très concrète à la valorisation de votre héritage culturel et son ancrage profond dans l'histoire longue de l'Europe. Enfin, alors qu'à quelques centaines de kilomètres de votre capitale, la guerre d'agression déclenchée par la Russie contre l'Ukraine continue de sévir, il est également ici essentiel de rappeler que l'intégration européenne est, pour la Moldavie, un choix clair en faveur de la paix et du droit.
La propagande du Kremlin nous explique que les Européens souhaitent prolonger la guerre et que l'Union européenne opprime les peuples. Ce sont des mensonges. Contrairement à la Russie, l'Union européenne ne menace personne et elle respecte la souveraineté de chacun. C'est une union où chacun décide de rentrer librement, souverainement et où la souveraineté de tous est respectée. C'est une union de prospérité et de paix. L'Union européenne n'est en aucun cas l'Union soviétique. Instruites par les tragédies du siècle passé, nos nations ont choisi la voie de la paix, de la réconciliation et l'Union européenne, que la Moldavie aspire aujourd'hui à rejoindre, est une communauté de valeur, ayant en partage une foi dans l'idéal démocratique, dans la dignité de l'homme et choisissant d'exercer en commun un certain nombre de compétences dans le respect des identités de chacun, ni plus ni moins.
Voilà le message de soutien, de solidarité et de confiance que nous sommes venus porter aujourd'hui. Confiance dans notre avenir commun en Europe. Et c'est pourquoi être à vos côtés, Madame la Présidente, en ce jour si particulier est tout à la fois un hommage rendu à votre pays, à votre peuple, un hommage rendu à votre courage et votre détermination et un hommage rendu à la confiance commune que nous partageons pour l'avenir de la Moldavie dans l'Union européenne.
Je vous remercie.