Déclaration de M. Sébastien Lecornu, Premier ministre, sur sa volonté de bâtir une offre de soins de proximité à moins de 30 minutes de chaque Français, Mâcon (Saône-et-Loire) le 13 septembre 2025.

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Texte intégral

Pascale ROLLIN
(...) Je suis Pascale ROLLIN, je suis la directrice médicale. Notre activité principale, au niveau des centres de santé, c'est de pouvoir contribuer à l'accès aux soins sur le territoire, en collaboration et en coopération avec tous les acteurs et bien sûr, nos confrères libéraux. Je pense que ça c'est vraiment important. M. le Président Akkari [Ph] l'a bien introduit, mais ça, je pense que c'est vraiment important. Donc notre activité, elle est simple. Si on reprend l'historique du centre de santé, initialement, en 2018, quand il a été créé, on était plutôt sur de l'accès aux soins primaires, et l'objectif, c'était vraiment l'activité de médecine générale. Ensuite, très rapidement, dans le cadre de l'évolution aussi de l'offre de soins et des besoins de territoire, nos missions se sont développées, autant au niveau du contenu, mais aussi de la composition des équipes. Donc : des médecins généralistes en 2018, très rapidement, une équipe très pluridisciplinaire, avec des infirmiers en éducation thérapeutique, l'accueil d'étudiants en médecine générale dès 2019.

Sébastien LECORNU
Quelles étaient les spécialités les plus critiques ?

Pascale ROLLIN
C'était la médecine générale à l'époque. Donc vraiment, la création du centre de santé, c'était le premier étage.

Sébastien LECORNU
Et quelles étaient les plus critiques parmi les spécialités ?

Pascale ROLLIN
Alors la spécialité, ça a été essentiellement tout ce qui était la dermatologie, qui était vraiment une spécialité très compliquée et pour les autres spécialités, c'est très territoire-dépendant, avec aussi un lien très important à l'offre de soins qui peut être proposée avec les centres hospitaliers. Parce qu'on a un lien fort aussi avec l'hôpital, les spécialités. L'hôpital, c'est vraiment un axe fort de travail, donc les spécialités qu'on a développées, qu'on a recrutées au sein du centre de santé, c'était aussi en lien avec des opportunités (ça, il faut aussi se le dire), mais aussi avec des réflexions collégiales avec les centres hospitaliers pour pouvoir proposer en ambulatoire des consultations avancées, ce qu'on appelle "avancées". Donc, cette phase 2 de recrutement de spécialité, on l'a plutôt travaillée en 2020, avec un résultat de 2020-2021 par rapport à la crise sanitaire. Et parallèlement à cette deuxième phase de déploiement, on a vraiment travaillé aussi sur le développement de l'exercice coordonné avec les nouveaux métiers. Donc, on a recruté nos premiers assistants médicaux en 2022. La première assistante médicale a intégré le centre de santé en 2022.

Sébastien LECORNU
Ce sont des gens qui ont quel profil, en termes de formation ?

Pascale ROLLIN
Profil plutôt sanitaire à l'époque. Notre première assistante médicale était infirmière de formation. Et après, de 2022 jusqu'à nos jours, on a développé énormément cette compétence qui est vraiment... Et là, il faudra que mes confrères témoignent de cette compétence très experte et nécessaire aujourd'hui dans leur pratique de médecine générale, mais pas seulement : aussi dans leurs spécialités. Donc aujourd'hui, on a une quinzaine d'assistantes médicales avec des profils mixtes qui ont initialement soit du paramédical avec des profils initiaux de métier aide-soignant, auxiliaire-puéricultrice, ou des secrétaires médicales qui ont monté en compétences. Toutes ont été formées d'abord avec une qualification professionnelle, avec des contenus de formation et des durées plus ou moins longues en fonction de leurs compétences.

Sébastien LECORNU
Et de ce que vous leur proposiez ?

Pascale ROLLIN
Et de ce qu'on leur proposait. Mais en sachant qu'aujourd'hui, le métier d'assistante médicale a un cadre bien précis aujourd'hui qui... pas qui interroge, mais en tout cas qui nécessite de pouvoir réfléchir ensemble sur ce qu'on peut leur déléguer aujourd'hui parce qu'ils travaillent vraiment de façon très "main dans la main" avec les médecins, en présence des médecins sur certaines compétences, aussi en lien avec la consultation médicale, et en lien aussi avec des gestes techniques avec les spécialistes et à vraie mission : un pilier pour le patient, pour coordonner sa prise de soins, dans le cadre par exemple d'une prise de rendez-vous auprès d'un spécialiste, de s'assurer que les examens ont été bien faits avant la consultation.

Sébastien LECORNU
Ce sont des gens que vous arrivez à fidéliser, ensuite ?

Pascale ROLLIN
Ah oui, oui, tout à fait, avec beaucoup de valeur.

Sébastien LECORNU
Donc cette fois c'est : aucune formule, beaucoup de valeur. Pour le dépistage aussi ?

Pascale ROLLIN
Sur le dépistage, bien sûr. Mais on est vraiment en construction. Sur ces nouveaux métiers, même si notre première assistante médicale est arrivée en fin 2022, on est vraiment en construction. Parce que c'est aussi une autre façon d'exercer pour les médecins. On a tous une formation (je veux dire, une formation universitaire) et on est beaucoup en équipe à l'hôpital, on devient vraiment pluridisciplinaire.

Sébastien LECORNU
Vous étiez médecin généraliste ?

Pascale ROLLIN
Oui, j'étais médecin généraliste, j'exerçais avec une prise de décision qui nous appartient : le diagnostic. Alors qu'à l'hôpital, on avait l'habitude de la pluridisciplinarité. Je pense qu'en médecine ambulatoire, on avait moins cette "construction".

Catherine VAUTRIN
Et vous parliez tout à l'heure de consultations avancées.

Pascale ROLLIN
Oui.

Catherine VAUTRIN
Avez-vous des professionnels de CH ou de CHU qui viennent ici ?

Pascale ROLLIN
Tout à fait. Nous n'avons pas de CHU en Saône-et-Loire. Donc, nous, on a des conventions-cadres avec les deux GHT : GHT Nord, GHT Sud. Donc Mâcon pour le Sud et Chalon-sur-Saône pour le Nord.

Sébastien LECORNU
Pouvez-vous nous dire ce qu'est un GHT, parce que…

Pascale ROLLIN
Un groupement hospitalier de territoire.

Sébastien LECORNU
Nous, on sait tous mais...

Pascale ROLLIN
Nous avons aussi une convention-cadre aussi avec l'établissement public de santé mentale qui couvre toute la pédopsychiatrie sur le département, et au niveau de la psychiatrie adulte, là, on est sur un raisonnement encore de groupement hospitalier territoire. Donc ces conventions-cadres avec les établissements nous permettent de réfléchir sur des consultations avancées. Ce sont les médecins de l'hôpital qui vont venir faire des consultations avancées chez nous, mais on a aussi des confrères qu'on recrute au sein du centre de santé et qu'on met à disposition à l'hôpital. (Voici Fawaz KHIDHER qui est dermatologue et travaille deux jours par semaine à l'hôpital de Mâcon).

Sébastien LECORNU
Cela fait longtemps que vous faites ça ? C'était à l'origine du projet ou bien est-ce récent ?

Pascale ROLLIN
Alors ça, ça a été mis en place 2021-2022. On avait eu une première expérience avec le centre hospitalier de Mâcon, où on avait recruté un assistant partagé. Donc là, on s'adapte pour la crise sanitaire, parce que la crise sanitaire, ça nous a beaucoup impacté sur le terrain. Voilà : on a eu un moment pendant une année où on a... On a assuré la continuité, on a assuré nos missions, et nos projets ont quand même été mis un peu en suspens parce qu'on avait d'autres priorités, comme tout le monde, évidemment. Donc, on avait eu un premier assistant partagé avec l'hôpital de Mâcon avant la crise sanitaire et on a vraiment, après, développé ce partenariat après la crise sanitaire.

Yannick NEUDER
Et vous seriez favorable à ces postes d'assistants de territoire qui seraient mixtes ville-hôpital ?

Pascale ROLLIN
Ah oui, oui, oui, vraiment.

Yannick NEUDER
Parce que c'est quelque chose qui permettrait de…

Pascale ROLLIN
Au niveau de l'hôpital, effectivement, il y a ces consultations avancées. On a travaillé sur un projet : comme je vous disais, on accueille des étudiants. Donc, on a monté des terrains de stages mixtes pour nos étudiants ville-hôpital. Ça, c'est une première.Et là, on a été vraiment suivi par l'ARS, par notre département de médecine générale. Par exemple, là, à Autun, à partir du mois de novembre, on a créé un terrain de stage mixte sur... c'est un peu technique, mais sur la formation des internes en médecine générale. Ils peuvent faire ce qu'on appelle un stage…

Yannick NEUDER
[inaudible] plutôt, dès la quatrième année, vous avez…

Pascale ROLLIN
Alors ça, on le fait aussi. Tout à fait.

Yannick NEUDER
Plus vite ils sont dans l'hôpital, plus vite ils s'installent.

Pascale ROLLIN
Oui, tout à fait. Donc là, on a un terrain de stage mixte via l'hôpital, par exemple, pour un interne en médecine générale. Pour 2021-2022 aussi, dans notre phase 2 de déploiement, on a recruté les nouveaux métiers qui sont les infirmiers en pratique avancée. Donc nos premiers IPA sont arrivés en mai 2022. Et aujourd'hui, sur nos sept centres de santé, on a six centres de santé pour lesquels on accueille un infirmier en pratique avancée. Donc là, je pense que ce sera aussi intéressant qu'on ait des [inaudible] parce que vraiment, c'est une nouvelle compétence, et il faut aussi apprendre à savoir quels sont leurs champs d'intervention, avec les derniers décrets qui leur ouvrent aussi de multiples compétences. Donc dans ce cadre-là, on essaie de faire vivre ces collectifs. On a créé des groupes de travail parce qu'on a aussi besoin de pouvoir se structurer sur les compétences.

Sébastien LECORNU
D'accord. On bascule sans presse, comme ça on a un échange libre ? Et on demande à nos amis journalistes de revenir à la fin ? Ça vous va ?

Intervenant non identifié
Le dernier projet qui va ouvrir, je conclurai avec ça, c'est à partir de septembre l'année prochaine.


Source https://www.info.gouv.fr, le 16 septembre 2025