Texte intégral
Monsieur le maire de Vélizy-Villacoublay,
Monsieur le préfet de police, cher Patrice,
Monsieur le préfet des Yvelines, cher Frédéric
Monsieur le directeur général de la police nationale, cher Louis,
Madame la directrice générale adjointe de la police nationale, chère Virginie,
Monsieur le directeur national de la sécurité publique, cher Philippe,
Monsieur le directeur national du renseignement territorial, cher Bertrand,
Madame la directrice nationale de la police aux frontières, chère Valérie,
Monsieur le directeur de l'ordre public et de la circulation, cher Antoine,
Monsieur le directeur de l'académie de police,
Mesdames et messieurs les directeurs et chefs de service,
Mesdames et messieurs les représentants des organisations syndicales et associatives,
Mesdames et messieurs, en vos grades et qualités,
Monsieur le directeur central des compagnies républicaines de sécurité, cher Jean-Cyrille,
Servir, c'est l'engagement quotidien de la police nationale. Les compagnies républicaines de sécurité, elles, en ont fait leur devise. M. le directeur central, parce qu'elle était déjà, aussi, la vôtre - je le sais - vous êtes à la tête des compagnies républicaines de sécurité exactement à votre place : premier serviteur parmi les près de 13 700 femmes et hommes au service de la DCCRS et de leur pays.
C'est avec beaucoup de plaisir et d'honneur que je vous installe cet après-midi officiellement dans vos fonctions - vous qui pourtant les avez prises quelques jours à peine avant moi. Ironie du sort, mais qui fait parfois très bien les choses.
Car les CRS sont une véritable institution, héritière du Général de Gaulle, presqu'un patrimoine français. Elles font en partie la réputation de notre police et l'admiration, souvent perceptible, de nos concitoyens qui croisent le flambeau de leur écusson ou le liséré jaune de leur casque : en faction dans nos rues, à moto sur nos autoroutes, en sécurisation sur nos plages ou en opération dans nos montagnes. Les compagnies républicaines sont partout, et en tout cas toujours là où on les attend.
Depuis huit décennies, elles forment la réserve générale de la police nationale. Une réserve dans laquelle puise chaque jour la République et qui, pourtant, jamais ne s'épuise.
C.R.S : trois lettres pour un acronyme dont la notoriété égale l'excellence d'une unité et le professionnalisme de celles et ceux qui l'ont choisie. Trois lettres pour dire tant de missions : opérations de maintien ou de rétablissement de l'ordre, lutte contre la drogue ou contre les violences urbaines, sécurisation générale dans le cadre du Plan national de sécurité renforcée, contrôle de nos frontières, escorte de hautes personnalités, sécurisation des grands événements, lutte contre l'insécurité routière, surveillance de nos loisirs, sauvetage des victimes en altitude ou sur le littoral, prévention dans nos écoles…. C'est tout ça, les CRS.
Trois lettres qui pourraient presque faire oublier leur nom dans lequel, pourtant, chaque mot compte : compagnies de leur état, républicaines par leurs valeurs, sécurité parce que c'est leur mission.
Monsieur le directeur central, cher Jean-Cyrille : oui, je crois que vous êtes ici exactement à votre place. L'ordre public est le cœur de métier des CRS comme il a été au centre de votre parcours professionnel. Rapidement après vos premiers pas à la tête des circonscriptions de Vernon, Arpajon, puis Gennevilliers, votre carrière est marquée par les violentes émeutes de 2005 qui se prolongeront pendant trois semaines et justifieront la mise en place de l'état d'urgence, tandis que vous vous trouvez à la tête du commissariat de Colombes, dans les Hauts-de-Seine.
De votre aveu même, cette période laissera sur vous son empreinte profonde. Celle-ci sera ravivée, deux affectations passées et trois années plus tard, lorsque vous serez muté en urgence chef de district et commissaire central à Sarcelles, à la suite des émeutes de Villiers-le-Bel, propagées à Garges-lès-Gonesse et Sarcelles. Déclenchées en novembre 2007 par la mort de deux jeunes en rodéo urbain entrés en collision avec un véhicule de police, ces violences urbaines allaient durer 15 jours, blessant près de 150 effectifs des forces de l'ordre - parmi lesquelles des CRS - dont 81 par tirs d'armes à feu.
Alors, lorsque vous rejoignez en 2010 la DSCP à la tête de la division de l'ordre public, sans doute êtes-vous déjà à votre place. Le maintien de l'ordre ne vous quittera jamais vraiment et, finalement, la suite de votre parcours ajoutera à votre arc les cordes propres à faire un jour de vous un bon chef des CRS : formation accélérée au fléau des stupéfiants comme chef d'état-major à Marseille ; familiarisation avec la sécurité et le secours en haute-montagne sur votre poste de directeur départemental à Chambéry ; acculturation complète à la sécurisation générale à la tête de la sous-direction des missions de sécurité de la DCSP. Toulouse et, enfin, préfigurateur et in fine premier directeur zonal du Sud-Ouest : ces responsabilités zonales vous seront précieuses aux rênes de la DCCRS où l'échelon zonal demeure l'unité administrative cohérente, l'étalon de référence.
Cher Jean-Cyrille, voilà pourquoi je vous fais toute confiance pour diriger cette direction centrale d'une main de maître, déjà experte. Je sais que vous serez sensible à ses enjeux, attentif à ses besoins, soucieux des conditions dans lesquelles ses hommes et ses femmes se donnent sans compter. Durant ces cinq dernières années, votre prédécesseur, Pascale DUBOIS, a accompli un travail remarquable - que je veux ici saluer - avant de vous passer le flambeau, cette " flamme CRS " qui jamais ne s'essouffle et qu'à votre tour, vous veillerez à entretenir.
Les chantiers qui vous attendent sont nombreux. Dans un contexte de sollicitation croissante et record des unités de forces mobiles ces dernières années, en France métropolitaine comme ultramarine, l'enjeu du maintien en capacité opérationnelle des compagnies est absolument décisif. Cela nécessitera un pilotage fin de leur taux d'emploi, qui garantisse à la fois la disponibilité des unités et leur récupération. Comme les ressources humaines, les moyens matériels appellent une attention particulière avec, notamment, la modernisation des équipements de maintien de l'ordre et des moyens de force intermédiaire, mais aussi du parc automobile, motocycliste et immobilier. Il en va de la réactivité opérationnelle de nos CRS mais aussi de leur sécurité : la première est toujours à rechercher ; la seconde est à garantir. C'est le travail essentiel que fournissent chaque jour les sous-directions de la DCCRS. Sous-direction du soutien opérationnel, sous-direction des ressources humaines, sous-direction des missions, sous-direction de l'inspection et de la réglementation : votre rôle est primordial, votre investissement est déterminant.
Etre chef des CRS, c'est aussi depuis toujours, décennie après décennie, veiller à adapter constamment nos compagnies à l'évolution des troubles auxquels elles font front. C'est en ce sens que vous aurez à cœur, entre autres, d'accompagner encore la montée en puissance des CRS " nouvelle génération ", ces unités à projection rapide, spécialement créées en 2021 pour répondre aux violences urbaines et à la radicalisation de certaines manifestations que je connais trop bien, mais également en appui des opérations spécifiques de lutte contre les stupéfiants, fléau de notre temps, priorité du gouvernement.
CRS, vous reconnaissez aujourd'hui le commissaire général Jean-Cyrille REYMOND comme votre chef. Sous son autorité, que votre engagement infaillible, que vos gestes tactiques et vos réflexes professionnels s'inscrivent toujours dans le cadre des doctrines tactiques et d'emploi qui vous obligent, certes, mais qui vous protègent aussi. Dans votre réponse à une crise terroriste, le schéma national d'intervention ; au cœur des émeutes, le récent guide opérationnel des violences urbaines, en vigueur depuis quelques mois. Et bien sûr, dans les manifestations qui jalonnent votre quotidien, le schéma national du maintien de l'ordre qui fait la force et la fierté de notre conception française du maintien de l'ordre. CRS, soyez-en les meilleurs ambassadeurs, démontrez combien notre pratique du " MO " est attachée aux droits fondamentaux, comme elle réfute l'escalade de la violence, comme est républicaine, à l'image de vos compagnies.
Vive la direction centrale des compagnies républicaines de sécurité,
Vive la police nationale,
Vive la République,
Et vive la France.
Source https://www.interieur.gouv.fr, le 4 décembre 2025