Texte intégral
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Bonjour Serge PAPIN.
SERGE PAPIN
Bonjour Jean-François ACHILLLI.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
13 voix d'écart, c'est passé ric-rac pour le vote du budget de la Sécu. Le plus dur est à venir, c'est le budget tout court, celui de l'État. Est-ce que vous n'êtes pas inquiet, ne serait-ce que pour les patrons, les petits patrons français ?
SERGE PAPIN
Alors d'abord, c'est une étape importante que ce budget de la Sécurité sociale ait été voté, et c'est un signal aussi qui est envoyé par le Parlement, qui, voilà, sont d'accord pour une stabilité. Et ça va permettre quand même que l'État ait ce budget pour la Sécurité sociale. Ça va permettre aux hôpitaux, aux EHPAD, aux allocations familiales, etc., de pouvoir bénéficier de ce budget.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Mais vous avez vu le cirque, c'est lunaire tout ça quand même, non ? Vous qui venez de l'entreprise, c'est lunaire.
SERGE PAPIN
Bah écoutez, c'est un budget de compromis. Oui, mais c'est la première fois que ça arrive. Il n'y a pas de majorité. Le Premier ministre s'est engagé à ne pas avoir de 49.3, donc c'est un budget qui oblige à des discussions, et il faut saluer d'ailleurs à la fois cet esprit de compromis, et en même temps avec la détermination qui est la sienne. Et moi je trouve que ce sont des nouvelles façons de travailler. Peut-être que ça ouvre des voies aussi à ce qui va se passer, parce que c'est possible que cette recherche de compromis soit peut-être un modèle d'évolution aussi de notre démocratie.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Nous verrons bien. Serge PAPIN, ça va être dur pour le budget tout court, parce qu'il y a toutes ces taxes qui arrivent, il y a tous ces impôts pour les patrons. Vous les entendez les petits patrons, ceux des PME en colère ? Vous savez, ils nous appellent tous les jours sur l'antenne de Sud Radio pour nous dire qu'ils n'en peuvent plus, ils ne peuvent plus embaucher, ça coûte trop cher, ils croulent sous la fiscalité, sous la paperasse. Comment vous pouvez les rassurer ce matin ?
SERGE PAPIN
Bah écoutez, le budget prévu, le budget de la Nation, donc le PLF qui est prévu, est un budget qui veut accompagner ce que j'appelle moi l'économie de proximité. Donc les PME, les TPE, les petits commerces. Je vais vous donner des exemples, parce que ce sont des choix stratégiques qui ont été faits. On va baisser la CVAE, qui est un impôt injuste, un impôt sur la valeur ajoutée, ce n'est quand même pas rien, ça a été salué d'ailleurs par les PME. Il y a une baisse aussi prévue pour la fiscalité, donc ce qu'on appelle l'impôt sur les sociétés de 15% aussi, qui est prévu dans ce budget. Donc pour les PME et les ETI. Enfin troisième point, il y a la fameuse taxe petit colis, qui va protéger aussi...
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Elle va exister ?
SERGE PAPIN
Oui, elle est prévue dans le budget. Elle est prévue à 2 Euros, ce qui est un début. Le Sénat, je crois savoir, veut la monter à 5 Euros. Evidemment moi, j'y serais favorable.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Donc ça, c'est une mise en route au 1er janvier, si ça passe ?
SERGE PAPIN
Oui. Dès que le budget est prévu. C'est une mise en route au 1er janvier.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
2 Euros par petit colis qui arrive.
SERGE PAPIN
Par catégorie d'articles.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Notamment SHEIN
SERGE PAPIN
Notamment pour SHEIN, Oui.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui. Et de Chine et pour SHEIN.
SERGE PAPIN
Oui. Exactement.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
On va en parler, c'est votre choix de bataille. Vous jouez les petites boîtes contre les grosses, parce qu'il y a quand même pas mal de taxes qui dégringolent sur les grosses boîtes.
SERGE PAPIN
Non mais attendez, je ne joue pas les uns contre les autres.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
C'est un peu ça.
SERGE PAPIN
Non. L'économie de proximité, c'est 98% des entreprises. C'est ce qui structure la vie des salariés dans les territoires. C'est très important, et donc il faut la protéger. Je vais vous dire, si on ne protège pas cette économie de proximité, on va le payer plus tard. Donc moi, je suis pour mettre un peu de protectionnisme dans le libéralisme…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Sur les PME, donc vous insistez, vous faites baisser les impôts de production.
SERGE PAPIN
PME et TPE.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
PME et TPE. Serge PAPIN, le MEDEF, la CPME, l'U2P, les trois principales organisations patronales de ce pays s'inquiètent. C'est le Communiqué que vous avez évidemment lu et relu. Nouvelle réduction des allègements de cotisations sociales pour les entreprises. C'était 1,5 milliard cette année. On doublerait ça l'an prochain. C'est un décret que doit signer le Gouvernement. Est-ce qu'il va être signé ?
SERGE PAPIN
Écoutez, à ma connaissance, non.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Non.
SERGE PAPIN
Sur les allègements de charges, ce Gouvernement ne veut pas les bouger.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Parce que là, Patrick MARTIN et les autres, ils dénoncent une taxe sur l'emploi. Ils disent que le travail va coûter plus cher si vous signez, quand je dis vous c'est le Gouvernement, ce décret.
SERGE PAPIN
Non mais écoutez.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Donc c'est non.
SERGE PAPIN
Le problème des charges patronales et des charges sociales, c'est un gros sujet, c'est-à-dire comment on peut rapprocher le salaire brut du salaire net. C'est un peu le coût du travail en France. On sait que c'est un gros sujet. Pour moi, c'est un sujet qui va être porté aux prochaines échéances, notamment les présidentielles. Pour l'instant, il n'est pas question d'y toucher.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Encore un mot, 4 dirigeants de PME-TPE, c'est pour vous, mais des ETI aussi, c'est sur 10, 4 sur 10, projettent de céder leurs boîtes, leurs sociétés d'ici à 2030. 370 000 entreprises, au bas mot. Pas touche au pacte Dutreil également ?
SERGE PAPIN
Non, bien sûr. Il y a 500 000 entreprises, Jean-François ACHILLI, qui prévoient de changer de main. On est face à un choc démographique.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Donc le pacte Dutreil ne bouge pas.
SERGE PAPIN
Non. C'est un pacte avec la Nation. C'est la souveraineté économique de notre pays qui est enjeu. Donc on n'y touche pas, bien sûr.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Alors une question qui vous concerne également. Le PLF, le projet de loi de finances, il est voté. Nous verrons bien. C'est dans moins de 15 jours, maintenant. Il prévoit de liquider l'Institut national de la consommation qui est jugé au fond peu performant, ce qui signifie la vente de 60 Millions de consommateurs. Le magazine qui est public, très indépendant, qui était quand même un lanceur d'alerte depuis toujours, il l'est toujours. Ça va être le cas ?
SERGE PAPIN
Pour l'instant, il y a un amendement qui a été porté pour ne pas toucher à 60 Millions de consommateurs. Donc je ne sais pas ce qu'il en sera. Le Gouvernement avait un objectif d'optimisation. Ça ne voulait pas dire forcément la disparition de 60 Millions de consommateurs.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ça serait vendu à un acteur privé.
SERGE PAPIN
Non pas nécessairement.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous avez vu, il y a une tribune dans Le Monde là-dessus.
SERGE PAPIN
Oui. Pas nécessairement. J'ai reçu des associations. J'ai discuté aussi avec le délégué général. Il y a peut-être des options qui sont d'aller dans le monde associatif, par exemple. Il y a des gens qui se sont portés candidats, avec l'accord bien sûr du directeur général, avec lequel j'ai discuté. Je ne peux pas vous dire ce qu'il en sera aujourd'hui. Mais dans tous les cas, moi, je ne crois pas que ça soit une bonne chose qu'il y ait la disparition de 60 Millions de consommateurs.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Mais vous seriez favorable à ce que ça reste quelque chose d'indépendant, en fait. On ne vend pas ça à un tel ou tel groupe privé ?
SERGE PAPIN
Oui, mais ce n'est pas obligé d'être dans le secteur public, vous voyez. On ne va pas toujours tout demander à l'État. Entre l'intérêt de 60 Millions de consommateurs et le fait qu'il soit dépendant de l'État, c'est deux choses qui ne sont pas forcément liées. Vous voyez ce que je veux dire.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Donc cession oui, mais protéger le titre.
SERGE PAPIN
Oui, protéger le titre. Puis ça dépend, cession à qui. Moi, j'y regarderai, bien sûr. Bien sûr, si on doit en être là. Ce qu'il faut, c'est aussi avoir un petit peu de temps.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Noël approche. Parlons du pouvoir d'achat des Français, de la consommation. C'est votre rayon, Serge PAPIN.
SERGE PAPIN
Oui. J'étais commerçant.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui, il faut le rappeler. Foodwatch, l'association de défense des consommateurs, qui épingle toute une série de produits de fête qui parle de marketing abusif vendu en supermarché. C'est votre ancien monde. Des produits qui sont soi-disant français, mais qui, au fond, en fait, ne le sont pas vraiment. Vous avez des foies gras, des chocolats qui sont bourrés d'additifs, d'huile de palme. Est-ce que vous allez faire le ménage dans tout ça ? Parce que c'est dans les rayons des grandes surfaces.
SERGE PAPIN
Oui. Il y a aujourd'hui un engagement. D'ailleurs, beaucoup de distributeurs en font leur communication sur l'arrêt des substances... Ce que vous appelez, ce que vous dites, là, ce qu'on appelle les substances controversées. Donc il y a des engagements pour... Moi, d'ailleurs, quand j'étais dans ce groupement de commerçants indépendants, je m'étais beaucoup engagé sur ce terrain-là.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
C'est important.
SERGE PAPIN
Non. Bien sûr, c'est très important. Le manger sain, c'est très important. Le lien entre l'alimentation et la santé, c'est très important. Par contre, sur les fêtes de Noël spécifiquement, la question que vous me posiez... Donc j'ai un peu passé quelques coups de fil pour savoir comment ça se passait. Donc déjà, ce qui est intéressant, c'est que l'inflation est derrière nous. Donc il y a plutôt une stabilité des prix.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ça, vous confirmez. L'inflation, c'est fini.
SERGE PAPIN
Oui. On est aux alentours de 1%, 1,20%…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ça, c'est 2026.
SERGE PAPIN
Là, maintenant, oui. Là, en année glissante. Donc on est sur 1% d'inflation. Après, ce que les consommateurs choisissent, c'est les promotions. Et en fait, il y a une augmentation des achats en promotion. Voilà. C'est-à-dire qu'ils sont attentifs aux offres qui sont faites. Et là, il y a des promotions qui sont proposées par toutes les enseignes avant les fêtes. Et les consommateurs achètent beaucoup plus, par exemple, que l'an dernier, en promotion. C'est le constat qu'on peut faire aujourd'hui.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Et là, vous allez, je répète ma question, faire le ménage sur ces promos ou ces produits qui sont vendus au tout-venant dans les grandes surfaces mais qui ne respectent pas les règles.
SERGE PAPIN
Bah écoutez…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Il faut aller les chercher ?
SERGE PAPIN
Non. Mais la DGCCRF, quand vous avez des produits qui ne respectent pas les codes de la consommation, ils sont sanctionnés. Donc ça, c'est quelque chose... Enfin c'est la loi. Vous voyez ce que je veux dire. Après, qu'il y ait des initiatives, des enseignes, des transformateurs pour enlever les substances malsaines, il y a des engagements qui sont pris par ces enseignes. Et je vois que ça a produit des effets.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
... veiller à ce que ces engagements soient respectés.
SERGE PAPIN
Oui. Alors j'ai vu tout le monde. On a d'ailleurs débouché, dans le cadre des négo qui sont en train de s'ouvrir là, sur un pacte, une charte pour les PME. Et dans les discussions que j'ai pu avoir, pour les PME françaises avant les négo... Et donc on est sur des négo, cette année, qui sont beaucoup plus apaisés. Et dans les discussions que j'ai pu avoir, la partie manger sain, l'accessibilité aux produits sains, notamment les fruits et légumes, a été quelque chose de discuté avec les parties prenantes.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Serge PAPIN, vous évoquiez SHEIN tout à l'heure, la marque SHEINE chinoise. SHEIN au BHV, ça ne marche pas. Vous vous en réjouissez ?
SERGE PAPIN
Non mais vous savez pourquoi ça ne marche pas ?
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Non.
SERGE PAPIN
Parce que quand on demande à SHEIN de respecter nos codes de la consommation dans un commerce physique, donc ils sont tenus, ils savent qu'ils sont contrôlés, donc ils sont tenus de proposer des choses respectueuses de nos codes de la consommation, comme les commerces physiques en France. À ce moment-là, il n'y a plus deux poids, deux mesures. Donc c'est la même chose pour tout le monde. Eh ben on s'aperçoit qu'il n'y a plus beaucoup d'écart de prix. Et les gens qui vont voir SHEIN au BHV, ils se disent : " Mais bon, au fond, voilà, il n'y a pas d'écart important avec d'autres enseignes qui commercialisent le même type de produit ". Donc il y a une déception, sans doute.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Il faut interdire la plateforme ?
SERGE PAPIN
En tous les cas, à partir du moment où, dans le système de vente de la plateforme, la non-conformité, c'est le modèle, donc ils vendent à 8 sur 10 des produits qui ne sont pas respectueux du tout de nos codes de la consommation, qui sont même dangereux, toxiques, voire illicites quand il s'agit d'armes ou de poupées pédopornographiques, moi je dis qu'à ce moment-là, oui, il faut l'interdire.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Là, vous agissez au niveau Bruxelles, européen ?
SERGE PAPIN
J'étais lundi à Bruxelles.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui. Ça se joue là ?
SERGE PAPIN
Oui, bien sûr. Mais on a la solidarité des grands pays. Il y a la Pologne, il y a l'Espagne…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Sauf l'Allemagne.
SERGE PAPIN
Non mais il y a l'Italie, il y a la Belgique, il y a 50% de la population européenne qui est représentée. Et ils ont les mêmes difficultés, ces pays. Ils disent : « Bon, mais il faut sanctionner ». J'ai vu le commissaire européen chargé de ces questions-là. Et donc il nous a entendus, on lui a porté une lettre, ensemble, qui demande à ce que l'Europe sanctionne, soit ferme, que l'Europe fasse respecter…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ce n'est pas garanti de résultats. Il n'y a pas l'Allemagne qui est quand même un pilier.
SERGE PAPIN
Non mais bon on n'a pas forcément besoin de tout le monde. Mais en tous les cas, on avance. Et j'ai eu beaucoup d'écoutes sur le fait qu'il faille un peu muscler les choses au niveau de l'Europe.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Nous verrons bien.
SERGE PAPIN
On verra.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Il n'y a pas d'horizon, il n'y a pas d'échéance, pour l'instant, là-dessus, sur SHEIN.
SERGE PAPIN
Il y a des choses qui ont été votées en 2026 et qui étaient prévues pour 2028, comme par exemple la franchise douanière qui était à partir de 150 Euros et qui démarre là à 1 Euro. Et la taxe petit colis, beaucoup de pays veulent regarder ce que fait la France et veulent aussi la mettre en place en 2026.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ultime question, le temps tourne. Serge PAPIN, comment est-ce qu'on reproduit, en marge de SHEIN, c'est en creux, comment est-ce qu'on refait du " made in France " pas cher ?
SERGE PAPIN
Accessible. Oui.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Tout est cher. Dès que c'est tricolore, c'est cher.
SERGE PAPIN
Non.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Mais si.
SERGE PAPIN
Mais justement, ça, c'est l'image que vous en avez.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Bah non, c'est le consommateur qui parle aussi.
SERGE PAPIN
Non, mais attendez. Non, mais il y a des jeans aujourd'hui. Vous savez les jeans ? Combien, d'après vous, Jean-François ACHILLI, se vendent de jeans en France par an ?
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Aucune idée. Allez-y.
SERGE PAPIN
70 millions. Sur 70 millions de jeans, il y en a 10 millions qui sont vendus, donc là, un peu premium à 120 Euros, le jean, et qui viennent de l'étranger. Mais il en reste 60 millions. Les 60 millions de jeans, on est capable d'en vendre à moins de 40 Euros. On est capable de vendre des t-shirts à 7 Euros. Et ce sont des produits qui sont durables, qui sont une vraie alternative. On est capable de produire des vélos qui sont comparables en prix, qui sont faits à Machecoul, pas très loin…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Donc vous allez insister sur le Made in France accessible
SERGE PAPIN
Bien sûr. C'est ça, mon projet pour 2026.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
C'est la clé ?
SERGE PAPIN
C'est la clé. C'est la réponse, bien sûr. Et les entreprises françaises sont prêtes à ça. Et bien sûr, moi, mon projet de ministre des PME en 2026, c'est de promouvoir le Made in France accessible, le Made in France pour tous.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
... vous y arrivez dans ce monde politique que vous découvrez, Serge PAPIN.
SERGE PAPIN
Oui, mais on va changer. Il faut aussi changer les états d'esprit.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Merci à vous, Serge PAPIN. Merci.
PATRICK ROGER
Serge PAPIN, juste d'un mot, quand même, parce que j'ai vu... Vous avez dit : " Si le budget passe, ensuite, je veux lancer un débat plus démocratique sur le capitalisme et plus social ". C'est dans la foulée de ce que disait Jean-François. C'est-à-dire c'est comment, c'est quoi, le capitalisme ?
SERGE PAPIN
Il faut qu'on aille vers plus de partage de la valeur. Aujourd'hui, alors, je regarde un peu plus dans mon secteur, PME, TPE, il y a des choses qui existent. Vous savez, il y a les contrats d'intéressement. Il y a la participation. Donc il faut que ce soient des choses qui soient plus ouvertes à l'ensemble des salariés.
PATRICK ROGER
Mais c'est quoi ? C'est une prime d'intéressement que vous allez lancer ? Il va y avoir la prime Papin ? Non mais attendez. Il y a eu des primes, etc. Est-ce que vous seriez…
SERGE PAPIN
Ça serait intéressant qu'on puisse donner facilement, simplement, une prime qui soit fléchée pour la consommation immédiate et pas pour l'épargne. Aujourd'hui, beaucoup de choses sont tournées vers l'épargne.
PATRICK ROGER
Ça pourrait venir quand ? En janvier ? Une prime d'intéressement ? Oui, c'est ça, c'est la prime Papin en janvier ?
SERGE PAPIN
C'est la prime Macron défiscalisée plus, quoi. En tous les cas, c'est un bon modèle.
PATRICK ROGER
D'accord.
SERGE PAPIN
C'est un bon modèle. Ce que disait Jean-François ACHILLI, c'est un bon modèle. C'est inspirant.
PATRICK ROGER
Oui. Défiscaliser. Donc ça pourrait arriver janvier, février ?
SERGE PAPIN
Je discute sur cette possibilité. Bon, on est dans une période, vous l'avez bien compris, un peu tendue sur le plan budgétaire. Donc il faut... Voilà. La démocratie, c'est du dialogue. C'est du compromis. C'est comme à l'Assemblée nationale.
PATRICK ROGER
Et des droits de douane, aussi. La guerre contre la Chine. C'est une guerre contre la Chine.
SERGE PAPIN
Oui. Et puis les droits de douane qui sont coordonnés au niveau de l'Europe. Il faut que toutes les douanes…
PATRICK ROGER
Oui, ce n'est pas facile. Ce que vous avez dit à Jean-François, l'Allemagne n'est pas forcément toujours…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Il est là, le choc de consommation, Serge PAPIN. Parce qu'il le faut, ce choc de consommation en France. Il le faut, aujourd'hui.
SERGE PAPIN
Non mais il faut dire à nos concitoyens, il faut dire aux auditeurs qui nous écoutent ce matin que le made in France, ce n'est pas réservé à une élite, que le made in France, ce ne sont pas des produits de niche. Ce sont des produits qui sont une alternative accessible. Et regardez-les... J'ai été visité SMOBY. Ça vous dit quelque chose ? Les jouets se portent bien.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui, bien sûr.
SERGE PAPIN
Plus 10%. SMOBY, il est leader sur les jouets avec des produits qui sont durables, qui sont accessibles. Et évidemment, il a une modernité d'usine importante. Mais il faut qu'il y ait des volumes aussi.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Le choc de consommation, il doit être made in France. C'est ça, l'idée ?
SERGE PAPIN
C'est l'idée, bien sûr.
PATRICK ROGER
Oui. Bon, tout n'est pas foutu. C'est ce que vous dites ce matin.
SERGE PAPIN
Non. Mais il faut s'en occuper dès maintenant. Il faut s'en occuper dès maintenant.
PATRICK ROGER
Bon, on vous laisse filer en Conseil des ministres. Il paraît qu'Emmanuel MACRON vous glisse des petits mots pendant le Conseil des ministres. J'ai vu, notamment pour cibler TikTok. C'est vrai, ça ? Il vous a glissé un petit mot pendant le Conseil ?
SERGE PAPIN
Oui, évidemment. Le Président, il a d'ailleurs fait des déclarations en revenant de Chine, où il est sensible à cette question de protection de notre économie.
PATRICK ROGER
Oui, absolument. Merci Serge PAPIN.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 11 décembre 2025