Texte intégral
LAURENT NUNEZ
Bonjour.
THOMAS SOTTO
L'actualité de ce matin, de ces dernières heures de cette nuit, nous emmène en Ariège, évidemment, où la colère agricole gronde, sur fond d'épidémies de dermatose pour les vaches. Environ 200 bêtes devaient être abattues sur une exploitation. Déjà, à votre connaissance, ce matin, quelle est la situation sur le terrain ? Où en est-on ?
LAURENT NUNEZ
La situation sur le terrain… D'abord, nous devons revenir sur ce qui s'est passé hier. Hier, c'était une action d'abattage d'un troupeau, comme ça a été fait ailleurs, sur le territoire national. C'est une mesure importante pour éradiquer la maladie. Donc, c'est une mesure de protection, d'abord, de notre élevage de bovins. C'est surtout ça. Et donc, il était question d'un abattage. Et on a un certain nombre de manifestants, jusqu'à 500, qui ont voulu empêcher cette opération d'abattage.
THOMAS SOTTO
Il y a eu des incidents ?
LAURENT NUNEZ
Avec des incidents… Empêcher de manière assez violente. Il y avait évidemment des agriculteurs, des éleveurs, puis on avait aussi quelques dizaines de militants de la mouvance ultra-gauche, qui ont été très en pointe pour empêcher les forces de l'ordre d'accéder à cette exploitation, en utilisant beaucoup de moyens d'obstruction, des barrages, des mises à feu, puis surtout des prises à partie des forces de sécurité intérieure, qui nous ont obligés, évidemment, à intervenir.
THOMAS SOTTO
Il y a eu des interpellations ?
LAURENT NUNEZ
Il y a eu quatre interpellations, oui.
THOMAS SOTTO
Quatre interpellations… Et il y a eu des blessés ?
LAURENT NUNEZ
Il n'y a pas eu de blessés, à ma connaissance. Donc, voilà, l'opération a été menée, ça s'est passé dans la durée. Et puis ensuite, les forces de l'ordre ont pu accéder à l'exploitation pour que les opérations puissent débuter. Mais je veux vraiment redire que là, on est vraiment dans des mesures de protection de notre élevage, qui passent par…
THOMAS SOTTO
Protection, certes, monsieur le ministre, mais on a quand même vu des blindés, renverser des voitures. Est-ce que l'usage de la force n'a pas été un peu disproportionné ?
LAURENT NUNEZ
Non, mais vous aviez des voitures qui empêchaient l'accès, vous aviez des manifestants qui prenaient à partie les forces de sécurité intérieure. J'insiste, on a très largement repéré plusieurs dizaines de militants de la mouvance ultra-gauche, qui ont commis des exactions contre les forces de l'ordre.
THOMAS SOTTO
Ce sont ces militants qui ont été interpellés ? Les quatre interpellations ?
LAURENT NUNEZ
Je ne peux pas vous dire. En tout cas, il fallait mener cette action. Encore une fois, c'est une action de protection de notre élevage. Elles sont absolument indispensables à mener. Ce sont à la fois des opérations qu'on appelle de dépeuplement, d'abattage, en fait, et puis de création aussi de zones protégées autour des foyers. Et surtout, on interdit les mouvements de bovins dans les zones protégées. Et les forces de l'ordre organisent énormément de contrôles. Je travaille évidemment en lien très étroit avec madame la ministre de l'Agriculture.
THOMAS SOTTO
Au-delà du cas de cette exploitation, cette épidémie millénaire des éleveurs à rude épreuve, on le voit, on l'entend, on le comprend. Ils contestent l'abattage de tout le troupeau dès lors qu'un cas est identifié. La coordination rurale appelle à une mobilisation nationale. Certains agriculteurs appellent à une révolte paysanne. Est-ce que vous la craignez aujourd'hui ? Est-ce qu'on est à la veille d'une révolte paysanne ? Est-ce qu'il y a d'autres foyers qui vous inquiètent aujourd'hui ?
LAURENT NUNEZ
D'abord, ce qui m'inquiète surtout et ce qui inquiète beaucoup la ministre de l'Agriculture, ce sont les foyers de dermatose. C'est vraiment ça qui inquiète.
THOMAS SOTTO
Ça, on est d'accord.
LAURENT NUNEZ
C'est vraiment ce qui inquiète. Ce qui est mis en place, c'est un protocole qui avait été vu avec les organisations professionnelles, avec les syndicats. Protocole qui est appliqué dans de nombreux pays d'Europe. Tout le monde a la même méthode.
THOMAS SOTTO
Il y a la situation sanitaire et puis il y a la situation sécuritaire.
LAURENT NUNEZ
Mais je tenais quand même à faire cette clarification. On agit pour éviter qu'il y ait une maladie qui se propage et qui causerait des dégâts terribles dans l'élevage bovin français. Ensuite, il y a effectivement des mouvements de contestation. Il y en a eu cette nuit dans la zone Agen, Bordeaux, Périgueux, sur l'autoroute A75. Il y a des mouvements, effectivement, notamment de coordination rurale et de la Confédération Paysanne, qui mènent des actions de blocage ou d'occupation de ronds-points, de manifestations devant des bâtiments publics. Il y en a eu aussi cette nuit.
THOMAS SOTTO
Il y en a encore ce matin,
LAURENT NUNEZ
Il y en a encore ce matin. Il y en aura encore aujourd'hui, évidemment. Moi, j'appelle, évidemment… Les manifestations sont légitimes, l'expression est légitime, mais évidemment, il ne faut pas commettre de violences.
THOMAS SOTTO
La consigne ce matin, c'est quoi pour les préfets ? C'est souplesse et tact ou c'est fermeté et on libère tous les points de blocage ?
LAURENT NUNEZ
C'est comme d'habitude. Souplesse et tact. Il y a une expression, il y a une détresse des éleveurs qui sont concernés, que nous comprenons, évidemment, parfaitement. C'est un drame pour un éleveur de voir son troupeau disparaître. Donc voilà, c'est souplesse, tact, mais en même temps, on ne peut pas tolérer de violences, d'exactions et de dégradations.
THOMAS SOTTO
Mais la simple présence, vous ne la contestez pas ? Ils ne seront pas « dégagés » aux premières heures, là, sur les ronds-points, sur les autoroutes ?
LAURENT NUNEZ
Ce genre de mouvement s'est déroulé dans les jours qui ont précédé. Voilà, il n'y a pas eu d'opération de police, de dégagement. Dès lors qu'il n'y a pas d'exaction, dès lors qu'il n'y a pas de violence, il n'y a évidemment pas d'intervention. Mais j'insiste, hier, ça n'était pas le cas sur cette commune de l'Ariège, à Bordes-sur-Arize, où on a des manifestants dont on peut…
THOMAS SOTTO
Donc manifestation de loyauté, quand même, d'après ce que vous dites.
LAURENT NUNEZ
Pour les éleveurs, on peut comprendre, évidemment, la détresse quand ils sont concernés, mais on ne peut pas avoir de prise à partie de force de l'ordre. On ne peut pas avoir une instrumentalisation, comme ça a été, pour partie, le cas hier par des militants d'ultra-gauche.
THOMAS SOTTO
Vous avez reçu, Laurent NUNEZ, hier après-midi, la maman de Mathis. On en parlait dans le journal de 7h30. Mathis, c'est ce jeune homme de 19 ans, fauché à un passage piéton à Lille, c'était le 1er novembre dernier. Mathis a été tué par un chauffard qui avait inhalé du protoxyde d'azote. Allez-vous classer le protoxyde d'azote comme stupéfiant, comme une drogue, ce que vous demande la maman de Mathis ?
LAURENT NUNEZ
On l'a reçue, effectivement, avec Gérald DARMANIN. Donc j'ai reçu la maman de Mathis et son avocat. Effectivement, on a évoqué ces sujets du protoxyde d'azote, les mesures à prendre, l'interdiction d'en avoir un usage détourné, comme c'est le cas en tant qu'usage euphorisant, comme une drogue, en fait. On a aussi étudié des mesures… Enfin, on leur a présenté toute la batterie de mesures sur lesquelles nous travaillons pour circonscrire ce phénomène.
THOMAS SOTTO
Par exemple, la confiscation des voitures, ça va se faire ?
LAURENT NUNEZ
On y travaille.
THOMAS SOTTO
Vous le souhaitez ?
LAURENT NUNEZ
On travaille surtout à des mesures qui permettraient de pénaliser l'usage détourné du protoxyde d'azote, de pouvoir fermer des commerces qui le vendent indûment, et surtout d'interdire le port et le transport et la consommation sur la voie publique de manière généralisée sur le territoire national.
THOMAS SOTTO
C'est pour quand ? C'est quel calendrier, ça ?
LAURENT NUNEZ
C'est une mesure législative à laquelle nous travaillons, qui va être introduite dans les jours qui viennent. Vous savez, il y a déjà des propositions de loi sur le protoxyde d'azote qui ont été présentées par des parlementaires, dont l'une a été adoptée au Sénat, et qui convient bien au Gouvernement. On l'amendera sans doute, mais voilà. On va avancer très vite.
THOMAS SOTTO
En tout cas, vous dites ce matin, le protoxyde d'azote, aujourd'hui, dans certains usages, c'est une drogue, et ça sera traité comme une drogue ?
LAURENT NUNEZ
Ça sera forcément traité comme une drogue, voilà. Ce n'est pas classé sur la liste des produits stupéfiants, mais les effets sont les mêmes, et on voit bien les ravages que cela cause, et donc, évidemment, ce sera traité comme une drogue.
THOMAS SOTTO
Et vous le mettrez sur la liste des stupéfiants ?
LAURENT NUNEZ
Déjà, c'est déjà une circonstance aggravante. Après, il faut pouvoir le détecter. Vous savez, le protoxyde d'azote, il faut bien comprendre, c'est une heure d'effet, mais terrible, extrêmement euphorisant. On n'a pas d'appareil de dépistage, au moment où on se parle. Donc, il faut qu'on avance sur ce sujet, mais on est déterminé, évidemment, à circonscrire l'usage, et à le limiter à ce pourquoi il est conçu. C'est-à-dire un usage culinaire, et puis, l'utilisation dans les bombes… en médical, pardon.
THOMAS SOTTO
La drogue, les drogues, il y a eu une nouvelle réunion sur le narcotrafic hier à l'Elysée, alors qu'Emmanuel MACRON retournera à Marseille la semaine prochaine. Qu'est-ce qu'il en ressort ? Elles servent à quoi, ces réunions successives ?
LAURENT NUNEZ
Ce sont des réunions, comme a l'habitude d'en faire le Président de la République, sur les sujets régaliens. Il réunit tous les ministres autour de lui, concernés, tous les hauts fonctionnaires, les magistrats. Hier, c'était sur la drogue, c'est la deuxième. On en avait eu une première mi-novembre. Mi-décembre, on a fait un point. C'est d'abord le moment pour faire un point sur l'action qui est menée. En matière de stupéfiants, on a d'excellents résultats. Il y a encore beaucoup de batailles à gagner.
THOMAS SOTTO
Quels sont les derniers résultats, dernier bilan de la lutte contre le narcotrafic ?
LAURENT NUNEZ
Si vous prenez Marseille, depuis le début de l'année, on est à plus 20% de trafics démantelés, plus 20%, plus 158% de saisies de cocaïne.
THOMAS SOTTO
Ça représente combien d'interpellations, quelle quantité de drogues ?
LAURENT NUNEZ
On parle de milliers d'interpellations, depuis le début de l'année. Voilà ce dont on parle. On a des résultats qui sont évidemment très bons, mais ce dont on a discuté autour du Président, c'est surtout comment être meilleur, comment s'améliorer. On a beaucoup travaillé sur les façons d'être encore plus offensives sur les consommateurs. On a eu une amende forfaitaire délictuelle dont on pense qu'on peut encore la renforcer, encore la durcir.
THOMAS SOTTO
Ça veut dire quoi ? C'est quoi ? C'est 635 Euros aujourd'hui ?
LAURENT NUNEZ
C'est 200 Euros.
THOMAS SOTTO
C'est 200 Euros. Et vous voulez la monter à combien ?
LAURENT NUNEZ
On peut aller au-delà, certainement. On peut étendre le champ, on peut aller sur quelques centaines d'Euros. Il faut améliorer le recouvrement. Les consommateurs, c'est une cible. Mais c'est surtout la gouvernance que veut vérifier… la gouvernance en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants que veut challenger le Président de la République. Il a demandé beaucoup plus de décloisonnement, beaucoup plus de partenariat entre tous les services, comme on le fait en matière de terrorisme. Et c'est surtout autour de cela qu'ont tourné nos discussions.
THOMAS SOTTO
Où en est l'enquête sur l'exécution de Mehdi KESSACI, ce jeune homme qui a été tué pour faire taire son grand frère, Amine ?
LAURENT NUNEZ
L'enquête se poursuit. Je ne peux pas vous en révéler, évidemment. D'abord, ça relève d'une procédure judiciaire.
THOMAS SOTTO
Il n'y a pas eu d'interpellation.
LAURENT NUNEZ
Mais comme à chaque fois, on trouvera les auteurs. Comme à chaque fois, dans ces homicides terribles autour du narcotrafic, on retrouve les auteurs. Et je veux saluer d'ailleurs le travail des enquêteurs, de la police judiciaire, partout sur le territoire national, et notamment à Marseille, qui ont mis en place ce qu'on appelle la méthode proactive. C'est-à-dire, quand ils détectent des risques de passage à l'acte, souvent ils interpellent en amont les auteurs de règlements de comptes.
THOMAS SOTTO
Edouard PHILIPPE, dans cette lutte contre le narcotrafic, réclame un état d'urgence narco c'est-à-dire des moyens contrôlés mais dérogatoires aux droits communs. Franck ALLISIO, le candidat RN à la mairie de Marseille, lui, demande l'état d'urgence. Est-ce que ce sont des pistes sérieuses pour vous ?
LAURENT NUNEZ
Edouard PHILIPPE a été Premier ministre de la France. Il sait que depuis 2017, on fait le maximum sur le régalien, sur la lutte contre le trafic de stupéfiants. L'état d'urgence, il existe, il est permanent. Récemment, le Président de la République a élevé cette menace au même niveau en termes d'organisation des services, au même niveau que l'organisation qu'on a en matière d'antiterrorisme, le décloisonnement, un pilotage centralisé, la création d'un parquet national en matière de criminalité organisée.
THOMAS SOTTO
Les quatre polices disent tout ça, c'est très bien, mais il manque de moyens, il manque d'hommes. C'est vrai ou pas ? Est-ce que vous manquez de moyens dans cette guerre ?
LAURENT NUNEZ
D'abord, l'état d'urgence, quelque part, je vais ouvrir les guillemets, il existe avec l'organisation qui est la nôtre et qui est très forte. Pas l'état d'urgence au sens juridique, comme l'entend monsieur ALLISIO. Ça n'a évidemment aucun sens, mais aucun sens. En revanche, on a des moyens importants juridiques qui ont été mis en place et les moyens humains.
THOMAS SOTTO
Donc vous ne manquez pas d'enquêteurs ?
LAURENT NUNEZ
Depuis 2017, nous n'avons cessé d'augmenter les effectifs. Au projet de loi de finances pour 2026 - il est impératif pour nous qu'il soit voté - on crée 700 emplois nouveaux en matière de filière d'investigation judiciaire, dont 300 iront uniquement sur le narcotrafic. Donc les moyens, ils sont là, la détermination, elle est là. Et il faut, bataille après bataille, gagner cette guerre contre le narcotrafic.
THOMAS SOTTO
Dans cette guerre contre le narcotrafic, votre collègue de la Justice, Gérald DARMANIN, s'inquiète de la corruption de certains fonctionnaires. On en parlait hier matin dans le " RTL événement ". On a vu deux mises en examen à Marseille ces derniers jours. Est-ce que c'est aussi un sujet d'inquiétude parmi vos troupes dans la police, la corruption ?
LAURENT NUNEZ
Bien sûr, c'est un sujet d'inquiétude.
THOMAS SOTTO
A quelle ampleur ?
LAURENT NUNEZ
On voit bien que les trafiquants, les mafias qui tournent autour du trafic de stups essaient d'obtenir surtout des informations, donc obtenir des consultations de fichiers, et peuvent être amenés à corrompre un certain nombre d'agents publics, l'agent des douanes, l'agent qui travaille dans les services portuaires, et oui, parfois aussi des policiers. Et donc, évidemment, on est extrêmement vigilants. On a des dispositifs de traçage. Voilà, on est extrêmement vigilants sur ce sujet. C'est un phénomène qui est très minoritaire. Mais les mafias, oui, elles osent tout, et elles essaient aussi de corrompre des agents publics, évidemment. C'est un gros sujet de préoccupation, dont nous avons d'ailleurs discuté hier autour du Président de la République.
THOMAS SOTTO
Laurent NUNEZ, on a appris cette nuit que les messageries du ministère de l'Intérieur avaient été la cible d'attaques suspectes. Qu'est-ce qui se passe ? Est-ce que vous êtes l'objet d'un piratage, d'une attaque ?
LAURENT NUNEZ
Non… Il y a eu effectivement une attaque informatique. Il y a un assaillant qui a pu pénétrer sur un certain nombre de fichiers. Donc, on a mis en place les procédures de protection habituelles.
THOMAS SOTTO
Qu'est-ce qu'ils ont pris comme fichiers, vous le savez ?
LAURENT NUNEZ
On ne sait pas encore. On n'a pas de traces de compromissions graves. Voilà, on investigue et à la fois en judiciaire, et puis surtout, on a renforcé notre niveau de sécurité. Et notamment, les modalités d'accès au système d'information de tous nos agents ont été durcies.
THOMAS SOTTO
Il y a une enquête qui est en cours, j'imagine ?
LAURENT NUNEZ
Il y a une enquête qui est en cours.
THOMAS SOTTO
Vous avez une idée des personnes ? Alors évidemment, on pense " ingérence ". Ça peut être le narcotrafic, ça peut être tout ça ou… ?
LAURENT NUNEZ
Non, je ne pense pas. Vous savez, il y a toujours trois... Il y a plusieurs motifs de cette attaque informatique. Ça peut effectivement être parfois des ingérences étrangères. Ça peut être des gens qui veulent défier les pouvoirs publics et montrer qu'ils sont capables d'accéder à des systèmes. Et puis, ça peut être aussi de la cybercriminalité. Voilà. Là, pour l'instant, on ne sait pas ce que c'est. Je reste prudent.
THOMAS SOTTO
Mais pas de vol de données importantes ?
LAURENT NUNEZ
Non. En tout cas, on s'est surtout organisé pour éviter qu'il y en ait et surtout renforcer tout de suite notre dispositif.
THOMAS SOTTO
Dernière question, monsieur le ministre ; les fêtes de fin d'année approchent. Vous avez appelé, il y a quelques jours, les préfets à la plus grande vigilance, notamment autour des marchés de Noël. Cet appel à la vigilance, c'est le principe de précaution ? Ça répond à des menaces précises, ciblées, circonstanciées ? Est-ce que, je ne sais pas, les édifices religieux, les églises, les synagogues, les mosquées, sont ciblés aujourd'hui ?
LAURENT NUNEZ
C'est les deux à la fois, en fait. C'est à la fois le principe de précaution. Et puis, on s'adapte au fait que la menace terroriste, elle est très élevée, toujours. La menace, elle est générale. On n'a pas connaissance de menaces particulières, d'appels particuliers.
THOMAS SOTTO
Il n'y a pas eu quelque chose ces derniers jours, ces dernières heures ?
LAURENT NUNEZ
On n'a rien eu ces derniers jours, mais d'une manière générale, on est vigilant tout au long de l'année. Les fêtes de Noël, c'est un symbole extrêmement fort. Donc, on envoie toujours des télégrammes. Tous mes prédécesseurs l'ont fait, je l'ai fait. Des télégrammes de mise en attention des services, mais qu'ils le sont déjà partout sur le territoire national, sous l'autorité des préfets.
THOMAS SOTTO
Donc, on est vigilant, mais sans s'affoler. C'est ça qu'il faut retenir ?
LAURENT NUNEZ
Moi, je ne m'affole jamais. Les forces de sécurité intérieure dans ce pays ne s'affolent jamais. On travaille toujours avec calme et détermination.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 15 décembre 2025