Interview de M. Serge Papin, ministre des PME, du commerce, du tourisme, de l'artisanat et du pouvoir d'achat, à CNews, sur la contestation des agriculteurs concernant la lutte contre la dermatose bovine, la fermeture de BRANDT, le budget pour 2026, les délais de paiement pour les PME, les problèmes d'embauche et la plate-forme SHEIN.

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Média : CNews

Texte intégral

SERGE PAPIN
Bonjour Romain DESARBRES.

ROMAIN DESARBRES
Merci d'être avec nous, ministre des PME, du Commerce, du Tourisme, de l'Artisanat et du Pouvoir d'Achat. Et vous êtes évidemment ancien chef d'entreprise, on vous connaissait comme patron de SYSTÈME U. Aujourd'hui c'est avec la casquette de ministre évidemment que je vous interroge. Beaucoup d'actualités, je voulais qu'on commence par ce qui se passe avec les agriculteurs. Serge PAPIN, je vais vous montrer des images, et pour les auditeurs d'Europe 1, on voit des canons à eau, des blindés, des gendarmes qui ont été déployés au Bordes-sur-Arize en Ariège pour déloger les agriculteurs, mobilisés contre l'abattage de plusieurs centaines de vaches dans un troupeau. Une des vaches est atteinte de la dermatose nodulaire contagieuse. Qu'est-ce que vous dites quand vous voyez ces images ?

SERGE PAPIN
D'abord on ne peut avoir une profonde empathie pour les agriculteurs et cet agriculteur en particulier. Moi j'ai toujours été très engagé vis-à-vis de l'agriculture et vis-à-vis du monde agricole. Alors j'ai vécu l'épizootie, la vache folle... Là, c'est dermatose, on ne s'en sortira que par la vaccination. Donc il faut, pour régler ce problème et je me suis renseigné, j'ai appelé le patron de CEVA aussi pour avoir une idée, qui est leader des vaccins vétérinaires, qui est du côté de Bordeaux son entreprise. On est leader, cette entreprise est leader au monde, notamment sur la grippe aviaire. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui ici. Et il me dit : " Il n'y a pas d'autre solution. Il faut avoir malheureusement cette radicalité. Il faut isoler et abattre pour ne pas que ça se propage ". Pour l'instant…

ROMAIN DESARBRES
La Coordination Rurale dit que ce n'est pas si grave que ça, il faut laisser courir la maladie.

SERGE PAPIN
Je pense qu'au nom de l'intérêt général, à un moment ce n'est pas facile. Parce que tout le monde est de bonne foi dans cette affaire. Et du coup il faut prendre une décision, l'État doit prendre une décision. Et protéger l'essentiel, le troupeau globalement. D'ailleurs c'est ce que dit le président de la FNSEA que j'ai écouté sur ce sujet-là, il faut vacciner. Donc la solution c'est le vaccin. Et évidemment s'il y a un cas, malheureusement, la radicalité. C'est un peu dur de dire ça. Probablement la méthode, cantonner, isoler pour éviter la propagation et coller des dermatoses. Qui est un vrai fléau.

ROMAIN DESARBRES
Serge PAPIN, je voulais vous entendre évidemment en tant que ministre des PME sur BRANDT, les Français sont choqués par la fermeture de BRANDT, mis en liquidation judiciaire. 700 salariés vont recevoir leur lettre de licenciement juste avant Noël. Qu'est-ce que vous dites ce matin aux Français et accessoirement aux salariés de BRANDT que l'État a fait pour sauver l'entreprise ?

SERGE PAPIN
Alors j'ai... évidemment BRANDT est victime, si on peut dire, d'une concurrence sud-coréenne et chinoise qui est difficile. J'ai discuté cette affaire-là avec Sébastien MARTIN, qui est le ministre de l'Industrie, mon collègue. On est ensemble à Bercy. Il reste encore, je suis prudent, mais il reste encore la possibilité, après la liquidation judiciaire. Parce qu'il a mobilisé de l'argent. Il y a une vingtaine de millions qui ont été trouvés. Il y a une gouvernance possible qui pourrait redémarrer. Et on sait qu'il y a des expériences qui ont été réussies avec les SCOP, je pense notamment à DURALEX. Et il est possible aussi qu'on mette, qu'il mette, en tous les cas c'est ce qu'il m'a dit, dans les engagements ceux qui commercialisent ces belles marques qui sont BRANDT, DE DIETRICH, SAUTER et VEDETTE. Et qui sont des marques reconnues par les clients. Et donc les engagements, ça c'est un temps, des vendeurs. Mettre en marché, parce qu'ils se sentent aussi concernés. Et à ce moment-là on aurait peut-être…

ROMAIN DESARBRES
Des engagements à quoi ? À vendre des produits Made in France ?

SERGE PAPIN
Bien sûr, à vendre des produits Made in France.

ROMAIN DESARBRES
Des grands réseaux de distribution pourraient s'engager ?

SERGE PAPIN
Oui, oui.

ROMAIN DESARBRES
Comme certains contrats de confiance ?

SERGE PAPIN
Par exemple.

ROMAIN DESARBRES
Par exemple, pourraient s'engager à vendre des produits Made in France.

SERGE PAPIN
Qui sont leaders.

ROMAIN DESARBRES
Et ça sauverait BRANDT ?

SERGE PAPIN
En tous les cas, il pourrait y avoir un engagement qui permettrait potentiellement de crédibiliser une alternative. Et à ce moment-là, évidemment, les banques qui font défaut actuellement pourraient, en voyant le sérieux, la robustesse d'un projet alternatif, pourraient peut-être s'engager. Je parle évidemment sous condition. Je sais que le ministre de l'Industrie mouille le maillot sur ce sujet. Sébastien MARTIN, il y est tous les jours.

ROMAIN DESARBRES
Au moment où cette entreprise ferme ou est menacée d'être fermée définitivement, la gauche veut augmenter les impôts sur les sociétés. On parle du budget. C'est irresponsable ?

SERGE PAPIN
Écoutez, ce qui est tabou, c'est qu'on ait un budget. On est… Fatalement, le budget qu'on est en train de... là que Sébastien LECORNU propose, au vote le PLF, c'est un budget imparfait. C'est un budget de compromis. Mais c'est un budget. Moi, ce que me disent les chefs d'entreprise, ce que je vois, et j'en ai vu beaucoup, j'en ai vu encore cette semaine, ils nous disent, " Monsieur le Ministre, c'est plus important d'avoir un budget, fusse-t-il imparfait, plutôt que pas de budget. Parce qu'on a besoin de stabilité dans ce pays. On a besoin de visibilité. " Moi, je ne saurais pas, en tant que chef d'entreprise, démarrer une année sans budget. Vous vous rendez compte qu'on est la deuxième puissance européenne, on fait partie des cinq premiers mondiaux, et que ce grand pays, qui par ailleurs finit une année avec une croissance quand même de 0,8%, l'une des meilleures d'Europe, n'a pas de budget. Donc, moi… c'était un vrai bon signal que le budget de la sécurité sociale ait été voté. Et j'espère qu'ailleurs, les responsabilités qui sont celles des parlementaires, vont être aussi de doter ce pays d'un budget que tout le monde attend. Parce qu'on attend pour investir, on attend pour embaucher. Même, regardez, même les consommateurs sont inquiets. C'est anormal qu'on ait ce taux d'épargne. On est à 20% de taux d'épargne. Les premiers épargnants du monde, 6 000 milliards d'épargne en France.

ROMAIN DESARBRES
Ils sont inquiets parce qu'il n'y a pas de budget. Ils sont inquiets également par la situation politique, due à la dissolution décidée par Emmanuel MACRON.

SERGE PAPIN
Écoutez, là, ce qu'ils ont besoin, c'est de stabilité. Ce que vise le Premier ministre aujourd'hui, c'est un compromis réaliste pour aller vers cette stabilité, en attendant d'autres échéances, où il y aura d'autres débats.

ROMAIN DESARBRES
Serge PAPIN, sur le budget de la sécurité sociale qui a donc été voté, il contient la suspension de la réforme des retraites. On a les moyens financiers de suspendre la réforme des retraites ?

SERGE PAPIN
Comme vous dites, c'est la suspension de la réforme. Ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de réforme. Moi, j'ai compris qu'elle était suspendue. J'ai compris qu'il y avait un temps pour tout.

ROMAIN DESARBRES
J'ai compris la même chose.

SERGE PAPIN
Là, on est dans le temps du budget. Le temps de la réforme, il viendra.

ROMAIN DESARBRES
Le plus dur arrive avec le budget de l'État. Vous, qui êtes membre du Gouvernement, quelles sont vos priorités pour le budget de l'État ?

SERGE PAPIN
Alors, d'abord, c'est qu'on en ait un et alors, moi, j'ai des priorités en tant que ministre des PME. Je sais qu'il y a une baisse de la CVAE, ce qui n'est pas rien, c'est un impôt de production profondément injuste. Dans le budget, on en propose une baisse. Si on n'a pas de budget, on ne peut pas faire cette baisse. Il y a, par exemple, la taxe « Petit Colis » pour se protéger contre les plateformes asiatiques, qui est prévue dans ce budget aussi. J'espère qu'on va pouvoir l'activer. Et puis il y a un point important de loi qu'on pourrait faire, qui est très important pour moi, si le budget voit le jour. C'est les délais de paiement pour les PME, pour déplafonner les sanctions. Je pense que tout le monde est d'accord là-dessus. En tous les cas, les discussions que j'ai eues avec les parlementaires, ils sont, disons…

ROMAIN DESARBRES
À ce jour, quand une PME facture, elle est payée au bout de combien de temps ?

SERGE PAPIN
Là, on est parfois à 90 jours, 120 jours. Le problème, c'est quel est l'enjeu ? Il y a quinze milliards d'euros de coûts pour les PME sur les retards de paiement. Donc, il faut déplafonner les sanctions. Vous savez combien ça concerne d'entreprises ?

ROMAIN DESARBRES
…4 000 sur qui ne paient pas…

SERGE PAPIN
Il y a des sanctions qui soient rédhibitoires. Vous savez combien il y a d'entreprises ? Chacun en a les comptes. J'ai les comptes précis que je tiens auprès du médiateur des entreprises, très concerné par ce sujet. 20 000 entreprises chaque année sont concernées par des dépôts de bilan des PME, donc sur les délais de paiement alors qu'elles tournent bien. Donc, ça, c'est un sujet qu'on pourra mettre en place que si on est dans le cadre d'un budget qui est voté.

ROMAIN DESARBRES
Parmi les sujets des patrons de PME et des patrons tout court, des chefs d'entreprise, il y a l'embauche. Énormément de chefs d'entreprise doivent vous en parler. Ils disent qu'ils ont du mal à embaucher, ce qui est complètement fou dans un pays où il y a encore plusieurs millions de demandeurs d'emploi. Qu'est-ce qui ne va pas ?

SERGE PAPIN
D'abord, on a un sujet de mobilité. Il y a du travail aux Herbiers en Vendée. Et si on habite dans le Nord, ce n'est pas qu'il n'y a pas de travail dans le Nord, un endroit où il n'y a pas de travail... Vous savez que 70 % des problèmes de mobilité, c'est le déménagement. Donc, il faut, dans notre pays, qu'on organise mieux les mobilités. Et ça veut dire notamment qu'il faudrait qu'on débloque aussi des logements. Et pour qu'il y ait des accès à de la location qui soient accessibles. Donc, on a ce problème-là. Alors, je ne dis pas, en plus, dans les endroits que je connais bien, qui sont des endroits en tension sur les emplois, comme sur la côte. C'est impossible d'avoir des collaborateurs, parce que parfois, on ne sait pas où les loger. Et puis, il faut donner envie à des jeunes d'aller vers les entreprises. Il faut savoir les fidéliser. Moi, je dis aussi, j'ai essayé d'amener ce débat, qui est celui du partage de la valeur, pour qu'il y ait aussi un sentiment d'appartenance à l'entreprise, avec de l'intéressement, notamment, qui soit libre pour ses collaborateurs, c'est des choses comme ça, qui sont assez simples, mais qui sont efficaces.

ROMAIN DESARBRES
Est-ce qu'il faut revoir également l'indemnisation du chômage ?

SERGE PAPIN
Il y a une réforme qui est prévue, de ce point de vue-là. Je n'en ai pas tous les tenants et aboutissants. Ça concerne mon collègue Jean-Pierre FARANDOU, mais il y a une réforme de prévue. Donc, il faut la conduire, il faut la mener oui.

ROMAIN DESARBRES
Vous avez évoqué tout à l'heure les livraisons de petits colis chinois. Parlons de SHEIN. Est-ce qu'il faut fermer SHEIN ? Est-ce que SHEIN est dangereux pour le commerce français ?

SERGE PAPIN
Oui, SHEIN est dangereux. Je vais vous dire, c'est systémique. C'est systémique, ça veut dire que le non-respect des normes est le système dont il faut sanctionner.

ROMAIN DESARBRES
Quels sont les normes qu'ils ne respectent pas ?

SERGE PAPIN
Huit sur dix. Alors, les normes, c'est quoi ? Ça va d'une mauvaise étiquette, c'est-à-dire une étiquette mal faite, à un produit toxique, dangereux. J'ai vérifié quand je suis allé à Roissy ouvrir les colis, huit sur dix, de manière aléatoire.

ROMAIN DESARBRES
Oui mais le Gouvernement ne le ferme pas. N'importe quel commerce qui vend des produits non-conformes ou dangereux ferme immédiatement, vous le savez très bien. Et SHEIN reste ouvert ?

SERGE PAPIN
Il ne faut pas qu'il y ait deux poids deux mesures. Je suis parfaitement d'accord avec vous. C'est pour ça qu'on a déposé plainte, et que le 19 décembre, le juge va se prononcer. Je ne sais pas quelle sera sa décision, mais en tous les cas, il faut mener le combat qui va être un combat long contre ces plateformes. Il faut le mener au niveau de l'Europe, j'y était lundi dernier, à Bruxelles, parce que tous nos, d'ailleurs, on a sept pays qui sont avec nous. Il y a l'Espagne, le Portugal, il y a la Belgique, il y a l'Italie, qui vivent exactement les mêmes problèmes. Donc il faut sanctionner aussi au niveau de l'Europe. Et il faut que là, on protège, je vais vous dire, Romain DESARBRES, je pense qu'il faut qu'on protège notre économie de proximité. Tout ce qui concerne…

ROMAIN DESARBRES
C'est une question vitale ?

SERGE PAPIN
Pour moi, il faut amener un peu de protectionnisme dans le libéralisme.

ROMAIN DESARBRES
Quand vous vous promenez en France, que vous voyez des magasins de commerce qui ferment, vous dites que c'est notamment à cause de…

SERGE PAPIN
Pas que, mais notamment…

ROMAIN DESARBRES
Des plateformes chinoises.

SERGE PAPIN
Exactement. Et donc, d'ailleurs, bon, il nous faut aussi un plan, on en a un là pour le commerce de centre-ville. Vous savez qu'il y a des maires qui ont maintenant un outil financier intéressant pour les maires, qui permet, là où il y a des rideaux fermés, de les réouvrir, d'agrandir des commerces existants, de donner accès à des primo-accédants aussi. Il y a tout un dispositif financier à partir de ce foncières, qui est doté par la Banque des territoires de cent millions d'euros. Ce n'est quand même pas rien. On forme des managers de commerce, qui sont des métiers d'animation, de commerce de centre-ville. Donc c'est intéressant. Et puis surtout, les maires, il faut qu'on donne plus de moyens aux maires de prendre la main sur les autorisations d'ouverture, par exemple, sur aussi une forme de régulation. Regardez, il y a des endroits, dans des rues, où il y a cinq-six kebabs. Bon, il y a…

ROMAIN DESARBRES
Ça peut faire beaucoup.

SERGE PAPIN
Ça peut faire beaucoup. Donc les maires ont besoin de réguler. Donc on a des plans. Vous savez, moi, je crois qu'en défensif, il faut se protéger des plateformes, et en offensif, il faut qu'on travaille le Made in France accessible, vendu par des commerçants français.

ROMAIN DESARBRES
Qu'est-ce que vous dites aux Français qui achètent chez SHEIN ? Qui disent, " Écoutez, moi je n'ai pas beaucoup d'argent, j'achète chez SHEIN. Oui, ça coûte deux euros, oui c'est fabriqué à des milliers de kilomètres, les conditions parfois abominables, mais je n'ai pas les moyens de payer du Made in France. "

SERGE PAPIN
Alors moi, je ne fais pas la morale de ce point de vue-là, je connais, j'étais commerçant. Par contre, on a une alternative aujourd'hui. Et ces alternatives, elles sont en train de monter, avec du Made in France. On a donné souvent l'image que le Made in France, c'était des niches étaient réservées à ceux qui avaient des moyens, etc. Eh ben, c'est en train de changer. Il y a des jeans, par exemple qui sont fabriqués en France, qui sont vendus moins de quarante euros, et qu'on peut garder dix ans. J'étais chez SMOBY, belle entreprise, c'est le moment, c'est les fêtes de Noël.

ROMAIN DESARBRES
C'est Noël, on achète des jouets.

SERGE PAPIN
Chez SMOBY, qui progresse de 10%, il vend des jouets accessibles, durables. Tu sais pourquoi ? Parce qu'il a des outils de production très modernes, de bonne productivité, et il a des volumes. Donc si on arrive à coupler productivité, outils performants, et volume derrière, moi je cherche à convaincre mes concitoyens qu'il faut acheter français, vous verrez qu'on va changer la donne de ce côté-là.

ROMAIN DESARBRES
Serge PAPIN, dernière question. Auditionnée devant la commission d'enquête sur la neutralité du service public, la présidente de France Télévisions, Delphine ERNOTTE, a jugé que son groupe public et CNEWS ne faisaient pas le même métier. Elle suggère que la loi évolue pour autoriser les chaînes d'opinion. Alors je ne sais pas si elle pense à France Info, qui serait une chaîne de gauche, BFM, qui serait une chaîne macroniste, ou d'autres, je ne sais pas ce qu'elle avait en tête précisément. Est-ce que vous regardez CNEWS, tiens Serge PAPIN ?

SERGE PAPIN
Je regarde CNEWS. Je regarde tous les médias, et je peux vous dire, en tant que ministre, j'ai un très bon service, qui m'informe de tout ce qui se passe sur toutes les chaînes, y compris CNEWS.

ROMAIN DESARBRES
Donc vous êtes téléspectateur de CNEWS.

SERGE PAPIN
Pas que de CNEWS, mais je regarde aussi CNEWS quand les informations aussi m'intéressent. Moi je suis pour la diversité.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 15 décembre 2025