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14 décembre 1965, le Général de Gaulle (D) répondant aux questions du journaliste Michel Droit devant les caméras de l'ORTF. © STF/AFP

Élection présidentielle 1965 : ses spécificités

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

L'élection de 1965 est la première à se dérouler au suffrage universel direct sous la Ve République. C’est aussi pendant cette campagne que la télévision joue pour la première fois en France un rôle important.

Le contexte

C'est la première élection du président de la République au suffrage universel direct. La précédente (mais au suffrage exclusivement masculin) remonte au 10 décembre 1848 et avait vu la victoire de Louis-Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III.

Le général de Gaulle achève son premier mandat présidentiel ; il avait été élu à la présidence sept ans plus tôt, le 21 décembre 1958, par un collège de grands électeurs.

À l’Assemblée nationale, les gaullistes de l’UNR-UDT ont, avec leurs alliés Républicains indépendants, la majorité absolue. Georges Pompidou est Premier ministre depuis avril 1962.

Six candidats sont présents au premier tour :

  • Charles de Gaulle qui n’annonce sa candidature que le 4 novembre ;
  • François Mitterrand, qui se déclare candidat le 4 septembre, puis reçoit l’appui de la SFIO, du PCF, du Parti radical et des clubs dont il est issu et devient de fait le candidat unique de la gauche ;
  • Jean Lecanuet, candidat du Mouvement républicain populaire (MRP), qui représente le courant démocrate-chrétien ;
  • Jean-Louis Tixier-Vignancour, avocat qui avait été un des chefs de file des partisans de l’Algérie française ;
  • Pierre Marcilhacy, sénateur de la Charente ;
  • Marcel Barbu, le seul non politique, adepte du réformisme social.

Innovations et particularités

1965 est la première campagne électorale en France employant des techniques de propagande et d’information modernes.

C'est l'apparition de la campagne électorale officielle à la télévision avec des règles précises afin de respecter le principe d’égalité entre les candidats. À cette époque, il y a un peu plus de six millions de postes de télévision, un peu moins d’un foyer sur deux en est équipé. Pour la première fois des candidats se réclamant de l’opposition font véritablement irruption sur le petit écran, ce qui était rare tant depuis 1958 que sous la IVe République, les émissions d’informations générales privilégiant les partis au pouvoir.

La campagne est également marquée par un recours inédit aux sondages.  Ce sont eux qui annoncent assez tôt un éventuel ballottage du général de Gaulle.

Le candidat Jean Lecanuet, sénateur de Seine-Maritime, mène une campagne teintée de modernisme, prenant exemple sur celle de John Kennedy en 1960. Le général de Gaulle, quant à lui, n’utilise pas tout son temps d’antenne lors du premier tour. Cette quasi-absence est une façon de se situer au-dessus des autres candidats. Le général de Gaulle est persuadé d’une réélection facile au premier tour.

Le ballottage, bien que prévisible, constitue une surprise, d’où une campagne active du Général pour le second tour à la télévision et une réélection assez brillante : 55,2% des suffrages exprimés.

L'élection présidentielle de 1965 a enregistré une participation importante : 84,7% des inscrits au premier tour, 84,3% au second.