Communiqués du ministère des affaires étrangères en date des 5 et 8 août 1986 sur la contribution française à la lutte contre les acridiens en Afrique.

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Texte intégral

Face au risque élevé que la recrudescence des acridiens fait peser sur les récoltes des pays africains, M. Michel Aurillac, ministre de la coopération a décidé de mettre en oeuvre un programme exceptionnel et de faire jouer à la France un rôle essentiel dans la lutte contre ce fléau.
- L'effort de coopération français a consisté, dès que l'alarme a été donnée par la communauté internationale, à :
- organiser une mission d'experts pour faire le point de la situation dans les pays sahéliens de l'Afrique de l'Ouest et mettre en place un réseau d'alerte et d'information sur l'évolution du péril acridien. Celui-ci doit permettre de renseigner l'ensemble de la communauté internationale notamment par l'intermédiaire de la FAO. Rappelons que la France est l'un des seuls pays à disposer en permanence de chercheurs spécialisés en acridologie, regroupés dans le cadre du CIRAD (Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement) à Montpellier.
- accorder une contribution supplémentaire de 2 MF à la FAO pour les actions de lutte menées par les organisations interrégionales spécialisées en Afrique de l'Est.
- fournir des produits insecticides au Mali, au Sénégal et en Mauritanie pour un montant global d'environ 2,8 MF.
- La situation actuelle montre pourtant que les interventions effectuées par les services de protection des végétaux des pays concernés n'ont pas réussi à enrayer le fléau.
- La seule solution pour limiter la pullulation des insectes et éviter d'importantes manifestations pour 1987, consiste à réaliser des traitements aériens sur les essaims selon les besoins et notamment après la saison des pluies au cours des mois de septembre et octobre.
- Afin de répondre aux demandes des Etats de la zone sahélienne de l'Afrique de l'Ouest, le ministère de la coopération a décidé de mettre en place des moyens supplémentaires pour un montant de 5 MF qui permettront :
- l'envoi de pilotes-constructeurs, pilotes agricoles, mécaniciens, coordonnateurs logistiques et avions si nécessaire,
- l'achat d'insecticides supplémentaires,
- un appui à l'organisation logistique sur place lors des traitements.
- Tant au titre de l'action bilatérale qu'au titre de ses contributions à l'effort de la FAO et de la CEE, c'est donc une somme de l'ordre de 10 MF qui a été dégagée par la France dans le courant des dernières semaines.
- Le ministère de la coopération reste en contact avec les Etats concernés et les autres aides internationales pour être prêt à réagir rapidement aux nouvelles demandes qui pourraient être prochainement faites.
- La cellule d'urgence des ministères des affaires étrangères et de la coopération suit en permanence cette question en liaison avec les Organisations Non-Gouvernementales (ONG) 20, rue Monsieur, tél : 47 83 16 00, télex 206 177 F.
- Communiqué du 8 août 1986.
- Le ministre de la coopération, monsieur Michel Aurillac a adressé le 7 août un message urgent au Directeur général de la FAO, monsieur Saouma pour lui demander une réunion d'urgence des instances compétentes de la FAO destinée à coordonner la lutte contre les criquets et les sautériaux en Afrique.
- Monsieur Aurillac a également écrit à tous les Chefs d'Etat des pays du Sahel les plus menacés par l'invasion acridienne afin de leur témoigner le soutien de la France et d'organiser précisément les aides qui seront apportées en matière d'épandage (fourniture d'avions, de pilotes, d'équipes de soutien et de produits anti-acridiens).
- Après avoir décidé de doubler l'aide française à la lutte contre le péril que font peser les criquets et sautériaux sur les récoltes africaines, le ministère de la coopération entend faire jouer à la France un rôle moteur dans la campagne en cours afin d'éviter que l'Afrique ne soit frappée par une nouvelle famine.