Texte intégral
Q - Que vous inspire la nouvelle flambée de violence au Proche-Orient ?
R - La stratégie d'Ariel Sharon consistant à traiter le problème par la répression conduit à une impasse. Elle ne garantit même pas la sécurité des Israéliens. Notre objectif reste la création d'un Etat palestinien viable. Plus il sera viable, plus il sera pacifique et démocratique. Malheureusement, les choses évoluent en sens inverse. Il ne s'agit pas d'empêcher Sharon de lutter contre le terrorisme : c'est son droit, je dirais même son devoir. Mais nous devons le convaincre de cesser de poser des préalables impossibles à l'ouverture de négociations politiques.
Q - Voyez-vous des signes d'espoir ?
R - Oui. Au sein de la société palestinienne, des interrogations se font jour dans les milieux politiques, dans le camp de la paix, jusque dans l'armée elle-même. Peut-être déboucheront-elles sur un changement de politique. Nous l'encourageons très vivement.
Q - Sharon dénonce une montée de l'antisémitisme en France...
R - Cela me choque, parce que c'est faux. Le gouvernement est implacablement déterminé à lutter contre toutes les formes de racisme et d'antisémitisme. De tels actes sont évidemment toujours trop nombreux, mais on en recense moins qu'auparavant. Cette dénonciation est d'ailleurs si erronée que plusieurs responsables des institutions juives de France ont tenu à ramener les choses à leur juste proportion. Je pense à Théo Klein, ancien président du Crif, qui a dit que, dans la mesure où on trouve normal que les juifs français aient une solidarité instinctive pour Israël, il ne faut pas se scandaliser a priori que de jeunes Français issus de l'immigration aient une sympathie pour la cause palestinienne. D'autres encore, comme Roger Cukierman, actuel président du Crif, jugent ces propos exagérés. La France n'est pas antisémite. Cette sortie s'explique par la politique israélienne de relance de l'immigration. Nous n'accepterons en aucun cas que l'on transpose dans notre pays des antagonismes entre communautés.
Q - Entre la France et les Etats-Unis, le climat n'est pas au beau fixe...
R - Ce n'est pas un débat franco-américain, mais euro-américain. Quand l'Allemand Joschka Fischer dit que nous ne sommes pas des satellites, ou que le vice-ministre britannique des Affaires étrangères assure que nous ne sommes pas des "bonnes poires", ce n'est pas un problème franco-américain ! Ce n'est ni une polémique, ni un malentendu, mais un débat légitime entre alliés.
Q - Où est le problème alors ?
R - Le "simplisme" consisterait à réduire tous les problèmes du monde uniquement à la lutte contre le terrorisme. Nous avons été les premiers à juger légitime la réaction américaine, nous sommes totalement engagés dans cette lutte, mais on ne peut pas faire que cela. Les problèmes du monde nous concernent tous, pas seulement les Etats-Unis. Il faut qu'il y ait un partenariat entre cette puissance considérable et les autres, qui ont également leur mot à dire sur la manière de gérer les problèmes globaux.
Q - Comment réagissez-vous à l'assassinat du journaliste Daniel Pearl ?
R - Je suis absolument écoeuré par cet acte de pure barbarie. Cela confirme la nécessité de poursuivre une lutte implacable et sans relâche contre ces réseaux et ce qui peut rester d'Al Qaïda. Il faut rester déterminé et vigilant.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 février 2002)
R - La stratégie d'Ariel Sharon consistant à traiter le problème par la répression conduit à une impasse. Elle ne garantit même pas la sécurité des Israéliens. Notre objectif reste la création d'un Etat palestinien viable. Plus il sera viable, plus il sera pacifique et démocratique. Malheureusement, les choses évoluent en sens inverse. Il ne s'agit pas d'empêcher Sharon de lutter contre le terrorisme : c'est son droit, je dirais même son devoir. Mais nous devons le convaincre de cesser de poser des préalables impossibles à l'ouverture de négociations politiques.
Q - Voyez-vous des signes d'espoir ?
R - Oui. Au sein de la société palestinienne, des interrogations se font jour dans les milieux politiques, dans le camp de la paix, jusque dans l'armée elle-même. Peut-être déboucheront-elles sur un changement de politique. Nous l'encourageons très vivement.
Q - Sharon dénonce une montée de l'antisémitisme en France...
R - Cela me choque, parce que c'est faux. Le gouvernement est implacablement déterminé à lutter contre toutes les formes de racisme et d'antisémitisme. De tels actes sont évidemment toujours trop nombreux, mais on en recense moins qu'auparavant. Cette dénonciation est d'ailleurs si erronée que plusieurs responsables des institutions juives de France ont tenu à ramener les choses à leur juste proportion. Je pense à Théo Klein, ancien président du Crif, qui a dit que, dans la mesure où on trouve normal que les juifs français aient une solidarité instinctive pour Israël, il ne faut pas se scandaliser a priori que de jeunes Français issus de l'immigration aient une sympathie pour la cause palestinienne. D'autres encore, comme Roger Cukierman, actuel président du Crif, jugent ces propos exagérés. La France n'est pas antisémite. Cette sortie s'explique par la politique israélienne de relance de l'immigration. Nous n'accepterons en aucun cas que l'on transpose dans notre pays des antagonismes entre communautés.
Q - Entre la France et les Etats-Unis, le climat n'est pas au beau fixe...
R - Ce n'est pas un débat franco-américain, mais euro-américain. Quand l'Allemand Joschka Fischer dit que nous ne sommes pas des satellites, ou que le vice-ministre britannique des Affaires étrangères assure que nous ne sommes pas des "bonnes poires", ce n'est pas un problème franco-américain ! Ce n'est ni une polémique, ni un malentendu, mais un débat légitime entre alliés.
Q - Où est le problème alors ?
R - Le "simplisme" consisterait à réduire tous les problèmes du monde uniquement à la lutte contre le terrorisme. Nous avons été les premiers à juger légitime la réaction américaine, nous sommes totalement engagés dans cette lutte, mais on ne peut pas faire que cela. Les problèmes du monde nous concernent tous, pas seulement les Etats-Unis. Il faut qu'il y ait un partenariat entre cette puissance considérable et les autres, qui ont également leur mot à dire sur la manière de gérer les problèmes globaux.
Q - Comment réagissez-vous à l'assassinat du journaliste Daniel Pearl ?
R - Je suis absolument écoeuré par cet acte de pure barbarie. Cela confirme la nécessité de poursuivre une lutte implacable et sans relâche contre ces réseaux et ce qui peut rester d'Al Qaïda. Il faut rester déterminé et vigilant.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 février 2002)