Communiqués de presse de M. Daniel Gluckstein, candidat du Parti des travailleurs à l'élection présidentielle de 2002, sur les privatisations, sur l'augmentation du cout de la vie, sur la sauvegarde des régimes de retraite par répartition, Paris les 3 et 17 avril 2002 .

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Communiqué de presse du 3 avril 2002
" Quel que soit le président élu, le gouvernement qui sortira de ces élections sera un gouvernement de choc contre la classe ouvrière et la démocratie. Il cherchera dans tous les domaines à accélérer et à aggraver l'ensemble des mesures de régression sociale dictées par l'Europe de Maastricht ".
Voilà ce que j'ai été amené à déclarer à plusieurs reprises ces derniers jours en province, lors de conférences de presse.
Hier 2 avril à Grenoble, un journaliste m'a objecté : " Tout de même, n'est-il pas excessif de parler de "gouvernement de choc" contre la classe ouvrière et la démocratie ? " Examinons les faits rendus publics ce matin, et voyons s'ils permettent de répondre à cette interrogation.
Aujourd'hui 3 avril, toute la presse économique et financière se félicite à grands cris d'une " nouvelle vague massive et accélérée de cessions d'actifs publics " (Les Echos), c'est-à-dire de privatisations, décidées par Laurent Fabius. Après plusieurs sociétés d'autoroutes, ce sont 11% du capital de Renault, un lourd paquet d'actions de Thomson, le réseau de transport de gaz de GDF, qui sont livrés aux marchés financiers. Plus de 25 milliards de francs de privatisations supplémentaires !
Aujourd'hui 3 avril, le premier secrétaire du PS, François Hollande confirme dans Les Echos, la tenue d'une " grande conférence économique et sociale pour l'automne, qui rassemblera, comme dans de nombreux pays européens, l'Etat, les organisations syndicales, le patronat ", et qui devra s'attaquer immédiatement au système des retraites par répartition : " allongement de la durée des cotisations " et " augmentation de ces cotisations ", sans oublier la mise en place dès maintenant, des fonds d'épargne salariale, fonds de pension. C'est tout le programme du sommet européen de Barcelone, signé conjointement par Jospin et par Chirac, qui doit immédiatement être mis en uvre avec, rappelle François Hollande, " tous les partenariats possibles ".
Aujourd'hui 3 avril, une brutale flambée des prix des produits de première nécessité est annoncée dans tous les médias. Avec des augmentations, en particulier, de 3% à 8% sur les produits alimentaires, immédiatement appliquées depuis hier dans toutes les grandes surfaces.
Résumons : sans même pouvoir attendre les élections elles-mêmes, le train est en marche : privatisation - liquidation des services publics, offensive de liquidation contre les retraites, attaque généralisée contre le pouvoir d'achat des foyers ouvriers et populaires.
Alors, exagérons-nous, lorsque nous disons qu'il s'agit là des premières salves d'une offensive appelée à s'amplifier encore, après le 5 mai ?
Exagérons-nous, lorsque nous affirmons que le seul moyen de s'y opposer, c'est la mobilisation unie des travailleurs et des jeunes avec leurs organisations, pour la défense de toutes les conquêtes ouvrières et démocratiques ?
Exagérons-nous, lorsque nous disons que seule la lutte de classe fera reculer le prochain gouvernement, qu'il soit de droite ou de " gauche " , quel que soit le président ?
Exagérons-nous, lorsque nous affirmons que l'organisation effective dans le Parti des travailleurs est la seule manière de préparer ce combat qui s'annonce ?
Est-ce parce que nous tenons ce discours, que la candidature du Parti des travailleurs est toujours boycottée par les médias nationaux et les instituts de sondages ? Ils peuvent bien étouffer notre voix dans des médias aux ordres, ils ne pourront pas étouffer l'activité libre de milliers et de milliers de travailleurs et jeunes, organisés dans le Parti des travailleurs (1).
Qu'ils le veuillent ou non, la voix du Parti des travailleurs s'entendra haut et fort, le 5 avril à Paris, au Zénith, comme dans les dizaines d'autres meetings passés et à venir auxquels je participe, et dans les centaines de réunions publiques que le Parti des travailleurs organise dans toute la France.
(1) Signalons ce matin cette déclaration de Dominique Strauss-Kahn sur France 2, qui voudrait institutionnaliser le non-droit à la parole de certains candidats : " il n'est pas normal que quelqu'un qui est complètement inconnu, même s'il a les 500 signatures nécessaires, puisse avoir autant de temps de parole qu'un candidat qui représente vraiment des courants de pensée ". Même les quelques minutes de la campagne officielle accordées au candidat du Parti des travailleurs seraient de trop !
(Source http://www.informations-ouvrieres.presse.fr, le 24 avril 2002)
Communiqué de presse du 17 avril 2002
Organisons-nous. Rejoignez le Parti des travailleurs.
Le 21 avril, des millions d'entre vous vont s'abstenir. Par cette abstention, vous allez exprimer votre rejet de toute la politique menée depuis vingt ans par les gouvernements successifs, quelle que soit leur couleur politique.
Vous allez exprimer votre rejet des politiques dictées par l'Europe de Maastricht et qui, dans tous les domaines, accroissent la misère et les souffrances du peuple.
Vous allez exprimer votre rejet :
- des plans de restructurations ;
- des privatisations ;
- du rétablissement du travail de nuit des femmes dans l'industrie et du travail des enfants dès 14 ans ;
- des plans de destruction de la Sécurité sociale et des retraites ;
- des fermetures de classes, de lits dans les hôpitaux...
Je l'ai dit tout au long de cette campagne électorale : je comprends ceux qui vont exprimer ce rejet par l'abstention. Le suffrage universel est une grande conquête de la démocratie. Mais ceux qui, depuis vingt ans, piétinent la démocratie et se contentent d'exécuter les instructions de l'Union européenne et de la Banque mondiale, ce sont eux, les Chirac, les Jospin, qui portent la responsabilité de ce que le suffrage universel soit vidé de son contenu.
Certains, parmi vous, choisiront d'exprimer ce rejet sous une autre forme, en votant pour ma candidature, qui, je le rappelle, n'est pas une candidature individuelle, mais est la candidature du Parti des travailleurs.
Quel sens aura le vote pour le candidat du Parti des travailleurs ce 21 avril ?
Ce sera d'abord un vote de rejet et de condamnation de toute cette politique menée depuis vingt ans contre les travailleurs et la démocratie.
Mais ce sera avant tout un vote d'organisation et de préparation à l'action.
Vous aurez la possibilité de dire : nous sommes informés qu'un Parti des travailleurs existe, qui se construit, au service de la défense de la démocratie et de la lutte de classe.
Ce sera la possibilité pour vous de dire : que nous soyons membres ou non du Parti des travailleurs, nous jugeons utile son action et nous voulons y prendre notre place, d'une façon ou d'une autre, parce que nous savons que, dans les semaines et les mois qui viennent, les travailleurs et la jeunesse devront faire face, que l'élu s'appelle Chirac ou qu'il s'appelle Jospin, aux plus grandes menaces contre leurs droits et garanties.
Ce sera pour vous la possibilité de dire : avec le Parti des travailleurs, nous voulons agir pour l'unité des travailleurs et des organisations, pour sauver les régimes de retraite par répartition, pour interdire les licenciements, pour transformer les emplois précaires en contrats à durée indéterminée, pour arrêter la spirale des privatisations et renationaliser, pour défendre l'existence des communes aujourd'hui menacées.
Ce sera pour vous la possibilité de dire : avec le Parti des travailleurs, nous voulons nous organiser pour aider le peuple de notre pays à s'ouvrir un avenir de justice sociale et de démocratie, pour aider le peuple de notre pays à reconquérir la démocratie, en balayant les institutions antidémocratiques de Maastricht et de la Ve République, en ouvrant la voie à une assemblée constituante souveraine.
Certes, il devrait y avoir une différence entre la gauche et la droite. Mais nous prenons à témoin les travailleurs de notre pays : y a-t-il la moindre différence entre les propositions de Jospin et celles de Chirac ? Il n'y en a aucune, c'est un fait. Voilà pourquoi le Parti des travailleurs n'a pu que constater dans cette campagne l'impossibilité de distinguer entre les deux. Voilà pourquoi il est hors de question d'appeler à voter pour le deuxième tour.
Travailleurs des villes et des campagnes, jeunes, petits paysans, retraités, chômeurs, femmes travailleuses, vous qui avez fait connaissance avec notre parti à travers cette campagne, et en dépit du boycott dont nous avons fait l'objet de la part des grands médias nationaux et des instituts de sondage, vous devez savoir qu'après l'élection, quand à nouveau les médias boycotteront systématiquement le Parti des travailleurs, le Parti des travailleurs sera toujours là dans les usines, les bureaux, les chantiers, les écoles, avec son hebdomadaire, Informations ouvrières, au service du combat ouvrier et démocratique.
Vous savez que les problèmes véritables vont se poser au lendemain de l'élection présidentielle.
Alors, cessera l'heure des promesses, et commencera l'heure des attaques les plus brutales contre les travailleurs et la jeunesse. Sonnera alors aussi l'heure de la résistance et du combat pour y faire face.
Organisons-nous. Rejoignez le Parti des travailleurs.

(Source http://www.informations-ouvrieres.presse.fr, le 24 avril 2002)