Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Il y a un an presque jour pour jour, j'avais l'honneur de recevoir dans les salons de la Présidence du Sénat, où nous sommes aujourd'hui réunis, le Commandant Massoud.
Peu de personnalités osèrent à l'époque manifester leur admiration et leur reconnaissance à ce combattant infatigable pour les libertés. Son charisme et la force de son engagement m'avaient alors conduit à le qualifier de De Gaulle de l'Asie Centrale.
Aujourd'hui, le Commandant Massoud n'est plus, mais dans la mémoire collective, il reste le symbole de la résistance héroïque aux Soviétiques et aux Taliban.
Depuis plus de vingt ans, un grand photographe-reporter, ami du Commandant Massoud, a sillonné l'Afghanistan et côtoyé le peuple afghan : REZA.
Seul photographe à avoir été présent sur le même char aux côtés de Massoud lors de la libération de Kaboul le 29 avril 1992, Reza fut également le premier photographe à entrer dans Kaboul le 13 novembre 2001, au moment de la chute des Taliban.
Les relations privilégiées et fraternelles que vous avez entretenues, cher Reza, avec le Commandant Massoud, vous ont permis d'entrevoir, derrière le résistant et le guerrier, l'homme de culture passionné, curieux de tout, qui rêvait de redevenir, après la guerre, un simple instituteur.
Cette image contrastée, tour à tour flamboyante et lyrique de Massoud, est magnifiquement restituée à travers les photographies qui seront mises en vente dans quelques instants sous le marteau de Thierry Maigret, commissaire priseur, épaulé par les experts Jean Di Sciullo et Léon Herschtritt.
Je dois cependant vous avouer, cher REZA, que si j'ai voulu organiser cette vente aux enchères exceptionnelle à la Présidence du Sénat - ce qui est une première dans l'histoire de la Haute Assemblée - ce n'est pas en raison de la qualité unique, ni de la force symbolique de vos superbes clichés.
Et là, je voudrais m'adresser tout particulièrement aux collectionneurs et aux amateurs éclairés, pour insister sur un aspect essentiel de cette opération : les bénéfices de la vente aux enchères seront intégralement reversés au bénéfice de l'association aïna, qui uvre au quotidien sur le terrain pour le renouveau culturel et la liberté des médias en Afghanistan.
J'espère que cette noble finalité aiguisera, chers amis, votre générosité.
Le travail de l'association aïna au sein de laquelle REZA se dépense, je le sais, sans compter, prolonge les initiatives concrètes du Sénat en faveur de l'Afghanistan.
Nous avons, en effet, déjà contribué au financement de l'hôpital et des deux lycées français de Kaboul. Nous entendons aujourd'hui aller plus loin en apportant notre pierre à l'édifice du renouveau démocratique en Afghanistan.
Le Président Hamid Karzaï que j'ai récemment rencontré, vient ainsi de me donner son feu vert pour que le Sénat français apporte son expertise juridique afin d'aider l'Afghanistan à rédiger sa Constitution et à installer un Parlement bicaméral.
Vous le voyez, les objectifs du Sénat et de l'association Aïna se conjuguent et se renforcent mutuellement. Victor Hugo, un de nos illustres prédécesseurs au Sénat, ne disait-il pas d'ailleurs " la liberté de la presse à côté du suffrage universel, c'est la pensée de tous éclairant le gouvernement de tous " ?
L'Afghanistan, meurtri par l'horreur des guerres et encore récemment par un terrible séisme, attend beaucoup de l'Occident et de la France en particulier, avec laquelle il a noué au fil de son histoire des relations de confiance et d'amitié.
Cette vente aux enchères ne réparera pas l'indifférence dans laquelle nous nous sommes longtemps égarés à l'endroit du peuple afghan.
Je formule le souhait que nous ayons tous à cur ce soir, par delà notre légitime plaisir d'esthète, de répondre généreusement à cette attente.
Merci à tous et en particulier à REZA et à celles et ceux qui l'ont aidé à organiser cette vente aux enchères et qui le soutiennent à travers l'association Aïna.
(Source http://www.senat.fr, le 18 avril 2002)
Il y a un an presque jour pour jour, j'avais l'honneur de recevoir dans les salons de la Présidence du Sénat, où nous sommes aujourd'hui réunis, le Commandant Massoud.
Peu de personnalités osèrent à l'époque manifester leur admiration et leur reconnaissance à ce combattant infatigable pour les libertés. Son charisme et la force de son engagement m'avaient alors conduit à le qualifier de De Gaulle de l'Asie Centrale.
Aujourd'hui, le Commandant Massoud n'est plus, mais dans la mémoire collective, il reste le symbole de la résistance héroïque aux Soviétiques et aux Taliban.
Depuis plus de vingt ans, un grand photographe-reporter, ami du Commandant Massoud, a sillonné l'Afghanistan et côtoyé le peuple afghan : REZA.
Seul photographe à avoir été présent sur le même char aux côtés de Massoud lors de la libération de Kaboul le 29 avril 1992, Reza fut également le premier photographe à entrer dans Kaboul le 13 novembre 2001, au moment de la chute des Taliban.
Les relations privilégiées et fraternelles que vous avez entretenues, cher Reza, avec le Commandant Massoud, vous ont permis d'entrevoir, derrière le résistant et le guerrier, l'homme de culture passionné, curieux de tout, qui rêvait de redevenir, après la guerre, un simple instituteur.
Cette image contrastée, tour à tour flamboyante et lyrique de Massoud, est magnifiquement restituée à travers les photographies qui seront mises en vente dans quelques instants sous le marteau de Thierry Maigret, commissaire priseur, épaulé par les experts Jean Di Sciullo et Léon Herschtritt.
Je dois cependant vous avouer, cher REZA, que si j'ai voulu organiser cette vente aux enchères exceptionnelle à la Présidence du Sénat - ce qui est une première dans l'histoire de la Haute Assemblée - ce n'est pas en raison de la qualité unique, ni de la force symbolique de vos superbes clichés.
Et là, je voudrais m'adresser tout particulièrement aux collectionneurs et aux amateurs éclairés, pour insister sur un aspect essentiel de cette opération : les bénéfices de la vente aux enchères seront intégralement reversés au bénéfice de l'association aïna, qui uvre au quotidien sur le terrain pour le renouveau culturel et la liberté des médias en Afghanistan.
J'espère que cette noble finalité aiguisera, chers amis, votre générosité.
Le travail de l'association aïna au sein de laquelle REZA se dépense, je le sais, sans compter, prolonge les initiatives concrètes du Sénat en faveur de l'Afghanistan.
Nous avons, en effet, déjà contribué au financement de l'hôpital et des deux lycées français de Kaboul. Nous entendons aujourd'hui aller plus loin en apportant notre pierre à l'édifice du renouveau démocratique en Afghanistan.
Le Président Hamid Karzaï que j'ai récemment rencontré, vient ainsi de me donner son feu vert pour que le Sénat français apporte son expertise juridique afin d'aider l'Afghanistan à rédiger sa Constitution et à installer un Parlement bicaméral.
Vous le voyez, les objectifs du Sénat et de l'association Aïna se conjuguent et se renforcent mutuellement. Victor Hugo, un de nos illustres prédécesseurs au Sénat, ne disait-il pas d'ailleurs " la liberté de la presse à côté du suffrage universel, c'est la pensée de tous éclairant le gouvernement de tous " ?
L'Afghanistan, meurtri par l'horreur des guerres et encore récemment par un terrible séisme, attend beaucoup de l'Occident et de la France en particulier, avec laquelle il a noué au fil de son histoire des relations de confiance et d'amitié.
Cette vente aux enchères ne réparera pas l'indifférence dans laquelle nous nous sommes longtemps égarés à l'endroit du peuple afghan.
Je formule le souhait que nous ayons tous à cur ce soir, par delà notre légitime plaisir d'esthète, de répondre généreusement à cette attente.
Merci à tous et en particulier à REZA et à celles et ceux qui l'ont aidé à organiser cette vente aux enchères et qui le soutiennent à travers l'association Aïna.
(Source http://www.senat.fr, le 18 avril 2002)