Texte intégral
F. Laborde
Nous allons revenir sur la campagne présidentielle, avec notamment les derniers sondages qui tous donnent maintenant l'avantage à L. Jospin au deuxième tour. C'est plutôt une bonne nouvelle ?
- "Oui, mais il faut rester prudent, car dans les sondages, il y a toujours des marges d'erreur. Et dans une campagne, il y a des hauts et des bas. Evidemment, on accueille cette nouvelle plus positivement que si c'était l'inverse, mais moi, je reste très prudent."
Quand vous voyez, comment cela s'est passé à Mantes-la-Jolie, avec des enfants qui crachent sur le président de la République au moment où il passe, vous êtes choqué ? Vous pensez que c'est toute la démocratie qui peut en souffrir ?
- "C'est choquant. C'est même très choquant. Mais malheureusement, ce n'est pas très surprenant. C'est choquant parce que c'est le président de la République et qu'il y a un respect à avoir, dans une démocratie, vis-à-vis des institutions. C'est même très choquant. En même temps, ce n'est pas très surprenant, parce que c'est un quartier qui est réputé très difficile et comme on est en période électorale... Je désapprouve cela extrêmement fortement, mais je sais que cela existe malheureusement."
Vous pensez que J. Chirac n'aurait pas dû y aller ?
- "J. Chirac fait ce qu'il entend faire et je crois qu'il est tout à fait normal qu'un candidat puisse aller partout. Mais évidemment, c'est une scène qui traduit quelque chose de profond."
Hier, dans Le Figaro, dans la page "Débats et opinions", vous avez publié un grand texte sur la sécurité, pour dire aussi la vérité. Vous dites précisément qu'un certain nombre de choses sont intolérables et qu'il faut tout de suite les arrêter. Alors, vous citez comme exemple les pompiers, les médecins bombardés à coups de pierres - ce qui est assez proche au fond de ce qui s'est passé hier...
- "Oui, j'ai effectivement élaboré un certain nombre de lignes sur la sécurité, parce qu'avec l'emploi, c'est la priorité absolue pour les Français, donc pour nous-mêmes. Et je crois qu'il faut dire la vérité sur ce sujet et tracer des pistes. On n'a pas le temps de tout reprendre, mais je crois qu'il y a des principes qui sont fondamentaux. Le fait qu'il faut être extrêmement ferme vis-à-vis de la délinquance et des causes de la délinquance ; le fait qu'on ne peut pas laisser des actes répréhensibles sans sanction ; le fait de mettre dans le coup les familles - cela revient à ce qu'on disait il y a un instant, parce que, bien sûr qu'il faut des gendarmes, des policiers, mais la responsabilité des familles est très forte - ; le fait aussi qu'il faut probablement organiser autrement un certain nombre de forces. Vous avez vu la proposition de L. Jospin de créer un ministère de la sécurité publique en propre, de donner un rôle supplémentaire aux élus, d'aider les parents à assumer leur fonction. Il y a toute une série de propositions."
Concernant les familles, c'est aussi, par exemple, la propositions des mille foyers familiaux, c'est-à-dire quand il faut dire à des parents qui sont en difficulté qu'on va prendre en charge leurs enfants et les mettre ailleurs ?
- "Oui, sans créer, en même temps, de rupture avec la famille. C'est vrai qu'il y a des parents qui, malheureusement, sont complètement déboussolés par rapport aux enfants, y compris des enfants qui tapent sur leurs parents - cela existe bien sûr. Là, il faut qu'il y ait une intervention pour aider les parents à assumer leurs responsabilités. On ne peut pas séparer la sécurité, l'autorité et la responsabilité. Cela va ensemble."
Vous parlez de fermeté, mais vous dites aussi qu'il faut regarder les causes. Est-ce que la pauvreté, le chômage qui sont importants dans les banlieues, ne sont pas un facteur important ? Est-ce que le ministre de l'Economie que vous êtes suit de près ces chiffres-là ?
- "Oui, cela peut expliquer un certain nombre de choses, mais ce n'est pas parce que cela les explique que cela les justifie. Il y a beaucoup de gens qui se trouvent en difficulté et qui éduquent parfaitement leurs enfants. Il ne faut pas confondre l'explication et la justification. Maintenant, sur la situation économique proprement dite en France, je suis raisonnablement optimiste. Evidemment, le dernier trimestre n'a pas été bon. Là, cela frémit dans le bon sens. Je pense que sur la deuxième partie de l'année - hier, j'étais à Bruxelles, où j'en ai parlé avec mes collègues européens : c'est un petit peu partout pareil -, nous allons avoir une remontée à la fois liée à une demande qui sera plus soutenue et un investissement qui, nous l'espérons, va repartir."
Cela veut dire que le chômage pourrait continuer à baisser en France ?
- "Dans la deuxième partie de l'année, certainement. Pour les chiffres qui vont venir - on a interrompu la courbe qui était dans le mauvais sens -, je reste encore prudent. Mais pour la deuxième partie de l'année, je suis absolument convaincu que les choses vont repartir dans le bon sens."
Un certain nombre de statistiques montraient que la pauvreté avait eu tendance à augmenter ?
- "Oui, mais il y a de statistiques dans le sens inverse. Il faut donc bien faire attention à cela. Aujourd'hui, l'Insee publie une étude montrant que pour la première fois, la pauvreté interprétée dans les termes par l'Insee est en train de reculer. Ceci est lié essentiellement à la création d'emplois et aux mesures que nous avons prises pour la prime pour l'emploi, qui touche des catégories de gens très modestes."
Au coeur de cette campagne, il y a la baisse des impôts qui est un sujet cher aux Français : le Président J. Chirac s'est engagé à les baisser de 30 milliards d'euros sur cinq ans. C'est une mesure que vous jugez totalement irréaliste ou pas ? Vous, vous êtes plutôt partisan de la baisse des impôts.
- "Non seulement j'en suis partisan, mais nous l'avons faite. A la fois pour l'impôt sur le revenu, pour la TVA, pour la suppression de la vignette, sur la baisse de la taxe d'habitation et la taxe professionnelle, on a commencé à faire une série de choses."
D'ailleurs, les chiffres montrent qu'entre 2000 et 2002, vous avez fait baisser les impôts de 20 milliards sur trois ans. Ce qui est un bon résultat...
- "Mais maintenant, on est dans une nouvelle période. Ce que je crois, c'est que les chiffres avancés par le candidat Chirac ne sont pas vraisemblables et pas équitables. Pas vraisemblables, parce que vous ne pouvez pas à la fois dire : "Je vais baisser les impôts" et "Je vais augmenter les dépenses". Dans un foyer, si vous avez moins de recettes et que vous augmentez les dépenses, cela ne marche pas. La conséquence de cela, c'est qu'on sortirait de nos engagements européens."
On ne peut pas se permettre 30 milliards sur cinq ans, c'est vraiment trop ?
- "Il y a un aspect irréaliste. Il faut continuer une baisse, mais une baisse raisonnable. Il y a aussi un aspect de justice ou de manque de justice. J'ai fait le calcul. Les chiffres sont, quand même, très spectaculaires. Avec la proposition du candidat J. Chirac cela voudrait dire que les 1 % de Français qui sont les plus fortunés - les 300.000 personnes qui sont les plus fortunées - bénéficieraient de 17.000 euros par an et les 15 millions de Français qui sont les moins fortunés bénéficieraient de 11 euros par an. Ce n'est pas possible. C'est très injuste. Il faut bien sûr faire un effort en direction de l'impôt sur le revenu, mais ne pas annuler la prime pour l'emploi et ne pas oublier, non plus, les autres impôts. Et faire cela d'une façon prudente."
La retenue à la source que vous préconisez permet de lisser les tranches d'impôts ?
- "Non, c'est autre chose. La retenue à la source est un système qui a ses avantages et ses inconvénients, mais qui a le mérite de la simplicité et de la rapidité. Cela voudrait dire qu'il n'y pas un décalage d'un an entre le moment où on reçoit un revenu et le moment où on paye l'impôt. Parfois, ce décalage pose des problèmes. Parce que si, par exemple, votre situation se détériore, vous devez payer des impôts assez lourds sur l'année précédente. Cela permettrait un ajustement. Cela pose d'autres problèmes, mais cela signifie pas sur le fond qu'il y ait des changements. Il faut continuer la réforme fiscale. Mais c'est différent de la retenue à la source elle-même."
Hier, J.-P. Chevènement a tenu des propos assez durs à l'égard de L. Jospin. Il a dit que le choix était entre la résignation et le sursaut républicain. Il a dit qu'il n'était pas rabatteur de voix. En gros, il a laissé sous-entendre qu'il ne donnerait aucune consigne de vote au deuxième tour. Vous lui répondez quoi ? "Jean-Pierre, tu es un ami" ?
- "On verra bien. Mais je crois qu'il y a toujours une rivalité au premier tour. Il faut donc faire attention à ses paroles et pensez au futur."
Le futur pour J.-P. Chevènement reste à gauche ?
- "Cela a été son passé depuis quarante ans. Je sais bien que c'est "l'homme de la rupture", mais je ne pense pas qu'il faille qu'il rompt avec la gauche."
Votre futur à vous : vous avez un rôle tout à fait particulier auprès de L. Jospin, comme conseiller. Est-ce que cela pourrait augurer d'une fonction après les présidentielles, dans l'hypothèse d'une victoire de L. Jospin ?
- "Comme dit l'autre, il faut d'abord gagner. On verra après."
(Source :Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 6 mars 2002)
Nous allons revenir sur la campagne présidentielle, avec notamment les derniers sondages qui tous donnent maintenant l'avantage à L. Jospin au deuxième tour. C'est plutôt une bonne nouvelle ?
- "Oui, mais il faut rester prudent, car dans les sondages, il y a toujours des marges d'erreur. Et dans une campagne, il y a des hauts et des bas. Evidemment, on accueille cette nouvelle plus positivement que si c'était l'inverse, mais moi, je reste très prudent."
Quand vous voyez, comment cela s'est passé à Mantes-la-Jolie, avec des enfants qui crachent sur le président de la République au moment où il passe, vous êtes choqué ? Vous pensez que c'est toute la démocratie qui peut en souffrir ?
- "C'est choquant. C'est même très choquant. Mais malheureusement, ce n'est pas très surprenant. C'est choquant parce que c'est le président de la République et qu'il y a un respect à avoir, dans une démocratie, vis-à-vis des institutions. C'est même très choquant. En même temps, ce n'est pas très surprenant, parce que c'est un quartier qui est réputé très difficile et comme on est en période électorale... Je désapprouve cela extrêmement fortement, mais je sais que cela existe malheureusement."
Vous pensez que J. Chirac n'aurait pas dû y aller ?
- "J. Chirac fait ce qu'il entend faire et je crois qu'il est tout à fait normal qu'un candidat puisse aller partout. Mais évidemment, c'est une scène qui traduit quelque chose de profond."
Hier, dans Le Figaro, dans la page "Débats et opinions", vous avez publié un grand texte sur la sécurité, pour dire aussi la vérité. Vous dites précisément qu'un certain nombre de choses sont intolérables et qu'il faut tout de suite les arrêter. Alors, vous citez comme exemple les pompiers, les médecins bombardés à coups de pierres - ce qui est assez proche au fond de ce qui s'est passé hier...
- "Oui, j'ai effectivement élaboré un certain nombre de lignes sur la sécurité, parce qu'avec l'emploi, c'est la priorité absolue pour les Français, donc pour nous-mêmes. Et je crois qu'il faut dire la vérité sur ce sujet et tracer des pistes. On n'a pas le temps de tout reprendre, mais je crois qu'il y a des principes qui sont fondamentaux. Le fait qu'il faut être extrêmement ferme vis-à-vis de la délinquance et des causes de la délinquance ; le fait qu'on ne peut pas laisser des actes répréhensibles sans sanction ; le fait de mettre dans le coup les familles - cela revient à ce qu'on disait il y a un instant, parce que, bien sûr qu'il faut des gendarmes, des policiers, mais la responsabilité des familles est très forte - ; le fait aussi qu'il faut probablement organiser autrement un certain nombre de forces. Vous avez vu la proposition de L. Jospin de créer un ministère de la sécurité publique en propre, de donner un rôle supplémentaire aux élus, d'aider les parents à assumer leur fonction. Il y a toute une série de propositions."
Concernant les familles, c'est aussi, par exemple, la propositions des mille foyers familiaux, c'est-à-dire quand il faut dire à des parents qui sont en difficulté qu'on va prendre en charge leurs enfants et les mettre ailleurs ?
- "Oui, sans créer, en même temps, de rupture avec la famille. C'est vrai qu'il y a des parents qui, malheureusement, sont complètement déboussolés par rapport aux enfants, y compris des enfants qui tapent sur leurs parents - cela existe bien sûr. Là, il faut qu'il y ait une intervention pour aider les parents à assumer leurs responsabilités. On ne peut pas séparer la sécurité, l'autorité et la responsabilité. Cela va ensemble."
Vous parlez de fermeté, mais vous dites aussi qu'il faut regarder les causes. Est-ce que la pauvreté, le chômage qui sont importants dans les banlieues, ne sont pas un facteur important ? Est-ce que le ministre de l'Economie que vous êtes suit de près ces chiffres-là ?
- "Oui, cela peut expliquer un certain nombre de choses, mais ce n'est pas parce que cela les explique que cela les justifie. Il y a beaucoup de gens qui se trouvent en difficulté et qui éduquent parfaitement leurs enfants. Il ne faut pas confondre l'explication et la justification. Maintenant, sur la situation économique proprement dite en France, je suis raisonnablement optimiste. Evidemment, le dernier trimestre n'a pas été bon. Là, cela frémit dans le bon sens. Je pense que sur la deuxième partie de l'année - hier, j'étais à Bruxelles, où j'en ai parlé avec mes collègues européens : c'est un petit peu partout pareil -, nous allons avoir une remontée à la fois liée à une demande qui sera plus soutenue et un investissement qui, nous l'espérons, va repartir."
Cela veut dire que le chômage pourrait continuer à baisser en France ?
- "Dans la deuxième partie de l'année, certainement. Pour les chiffres qui vont venir - on a interrompu la courbe qui était dans le mauvais sens -, je reste encore prudent. Mais pour la deuxième partie de l'année, je suis absolument convaincu que les choses vont repartir dans le bon sens."
Un certain nombre de statistiques montraient que la pauvreté avait eu tendance à augmenter ?
- "Oui, mais il y a de statistiques dans le sens inverse. Il faut donc bien faire attention à cela. Aujourd'hui, l'Insee publie une étude montrant que pour la première fois, la pauvreté interprétée dans les termes par l'Insee est en train de reculer. Ceci est lié essentiellement à la création d'emplois et aux mesures que nous avons prises pour la prime pour l'emploi, qui touche des catégories de gens très modestes."
Au coeur de cette campagne, il y a la baisse des impôts qui est un sujet cher aux Français : le Président J. Chirac s'est engagé à les baisser de 30 milliards d'euros sur cinq ans. C'est une mesure que vous jugez totalement irréaliste ou pas ? Vous, vous êtes plutôt partisan de la baisse des impôts.
- "Non seulement j'en suis partisan, mais nous l'avons faite. A la fois pour l'impôt sur le revenu, pour la TVA, pour la suppression de la vignette, sur la baisse de la taxe d'habitation et la taxe professionnelle, on a commencé à faire une série de choses."
D'ailleurs, les chiffres montrent qu'entre 2000 et 2002, vous avez fait baisser les impôts de 20 milliards sur trois ans. Ce qui est un bon résultat...
- "Mais maintenant, on est dans une nouvelle période. Ce que je crois, c'est que les chiffres avancés par le candidat Chirac ne sont pas vraisemblables et pas équitables. Pas vraisemblables, parce que vous ne pouvez pas à la fois dire : "Je vais baisser les impôts" et "Je vais augmenter les dépenses". Dans un foyer, si vous avez moins de recettes et que vous augmentez les dépenses, cela ne marche pas. La conséquence de cela, c'est qu'on sortirait de nos engagements européens."
On ne peut pas se permettre 30 milliards sur cinq ans, c'est vraiment trop ?
- "Il y a un aspect irréaliste. Il faut continuer une baisse, mais une baisse raisonnable. Il y a aussi un aspect de justice ou de manque de justice. J'ai fait le calcul. Les chiffres sont, quand même, très spectaculaires. Avec la proposition du candidat J. Chirac cela voudrait dire que les 1 % de Français qui sont les plus fortunés - les 300.000 personnes qui sont les plus fortunées - bénéficieraient de 17.000 euros par an et les 15 millions de Français qui sont les moins fortunés bénéficieraient de 11 euros par an. Ce n'est pas possible. C'est très injuste. Il faut bien sûr faire un effort en direction de l'impôt sur le revenu, mais ne pas annuler la prime pour l'emploi et ne pas oublier, non plus, les autres impôts. Et faire cela d'une façon prudente."
La retenue à la source que vous préconisez permet de lisser les tranches d'impôts ?
- "Non, c'est autre chose. La retenue à la source est un système qui a ses avantages et ses inconvénients, mais qui a le mérite de la simplicité et de la rapidité. Cela voudrait dire qu'il n'y pas un décalage d'un an entre le moment où on reçoit un revenu et le moment où on paye l'impôt. Parfois, ce décalage pose des problèmes. Parce que si, par exemple, votre situation se détériore, vous devez payer des impôts assez lourds sur l'année précédente. Cela permettrait un ajustement. Cela pose d'autres problèmes, mais cela signifie pas sur le fond qu'il y ait des changements. Il faut continuer la réforme fiscale. Mais c'est différent de la retenue à la source elle-même."
Hier, J.-P. Chevènement a tenu des propos assez durs à l'égard de L. Jospin. Il a dit que le choix était entre la résignation et le sursaut républicain. Il a dit qu'il n'était pas rabatteur de voix. En gros, il a laissé sous-entendre qu'il ne donnerait aucune consigne de vote au deuxième tour. Vous lui répondez quoi ? "Jean-Pierre, tu es un ami" ?
- "On verra bien. Mais je crois qu'il y a toujours une rivalité au premier tour. Il faut donc faire attention à ses paroles et pensez au futur."
Le futur pour J.-P. Chevènement reste à gauche ?
- "Cela a été son passé depuis quarante ans. Je sais bien que c'est "l'homme de la rupture", mais je ne pense pas qu'il faille qu'il rompt avec la gauche."
Votre futur à vous : vous avez un rôle tout à fait particulier auprès de L. Jospin, comme conseiller. Est-ce que cela pourrait augurer d'une fonction après les présidentielles, dans l'hypothèse d'une victoire de L. Jospin ?
- "Comme dit l'autre, il faut d'abord gagner. On verra après."
(Source :Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 6 mars 2002)