Texte intégral
Point de vue publié de Jean-Luc Mélenchon,
ministre délégué à l'Enseignement professionnel, dans le quotidien "Les Echos" en réponse à un article paru dans ce même quotidien au sujet d'un colloque organisé par l'association Métiers-Entreprises-Formations.
Où en sont les lycées professionnels ? Le colloque organisé par l'association Métiers-Entreprises-Formations (" Les Echos " du 5 février) a été l'occasion d'une incroyable caricature. " Voies de garage " où " la violence s'accroît ", où les " enseignants sont plus difficiles à mobiliser " et où les élèves " manquent de motivation et accumulent les handicaps sociaux ". Cette pluie de critiques est surtout révélatrice des préjugés qui perdurent contre une voie d'enseignement qui forme pourtant des millions de travailleurs de tout niveau. Mais sans doute gagne-t-on à signaler que ledit colloque a été animé par Nicole CATALA, présidente de l'AMEF, mais aussi députée RPR en campagne. Alors que de nombreuses branches professionnelles font face à des difficultés de recrutement, il est irresponsable sur les plans économique et social de dénigrer cette voie éducative à des fins purement partisanes. Nombreux sont les chefs d'entreprises et les dirigeants de branches qui partagent d'ailleurs mon indignation face à un tel procédé. Fort heureusement, ce dénigrement est loin d'être porté par les observateurs informés de l'enseignement professionnel. Ils constatent au contraire unanimement la revalorisation concrète engagée ces dernières années.
Il a ainsi été fait, au cours de ce colloque, un usage biaisé d'études du ministère en cours de publication. Celles-ci portent sur l'année 2000-2001 et ne traitent pas de " l'image " en général de l'enseignement professionnel mais d'aspects très particuliers et de difficultés conjoncturelles ou locales. Ainsi, l'une d'elles souligne le départ en cours d'études vers l'emploi de lycéens professionnels dans une situation de forte sollicitation des entreprises. L'autre est une monographie portant sur quatre établissements de l'académie de Besançon : elle n'a pas vocation à en tirer des indications de portée nationale ni à une évaluation objective des difficultés ou des besoins de l'enseignement professionnel. Elle aborde seulement les discours de membres de la communauté éducative dans ces établissements sans prétendre mesurer des éléments objectifs, académiques ou nationaux, pouvant expliquer leurs difficultés de recrutement.
Enfin, concernant l'évolution des effectifs, il ne faut pas oublier de souligner que la tendance à la baisse a été vigoureusement inversée au plan national à la rentrée 2001, comme " Les Echos " en avaient d'ailleurs rendu compte ? Le flux d'entrée en BEP augmente, la poursuite d'études vers le baccalauréat professionnel progresse très nettement et la préparation du CAP attire un nombre croissant d'élèves. Cette augmentation des affectations s'est aussi accompagnée à la rentrée 2001 d'une amélioration notoire de leur qualité : les premiers vux ont été plus souvent satisfaits, les délais d'affectation et de communication des décisions, comme le nombre de places vacantes et d'élèves non affectés, ont été radicalement réduits.
En réalité, l'image de l'enseignement professionnel s'améliore. C'est ce que confirme la forte augmentation de la demande des familles pour les lycées professionnels à l'issue de la classe de 3ème(+ 8 700 demandes en 2001 par rapport à 2000). Ce succès n'est pas le fruit de nouvelles campagnes de communication auxquelles je me refuse. Il découle de changements concrets qui redonnent à cette voie une attractivité durable : lancement des lycées des métiers qui permettent notamment de dégager la voie des métiers vers l'enseignement supérieur, généralisation d'innovations pédagogiques comme le projet pluridisciplinaire à caractère professionnel ou l'éducation civique juridique et sociale, amélioration sans précédent de l'encadrement pédagogique puisque ce gouvernement a créé 6280 emplois de Professeurs de lycée professionnel depuis 1997, alors qu'il n'y avait eu aucune création entre 1993 et 1997.
Ces éléments contredisent complètement l'image négative dans laquelle certains veulent reléguer les lycées professionnels. Un tel dénigrement manifeste aussi un mépris intolérable pour les personnels qui ont porté depuis deux ans la rénovation de la voie professionnelle. D'autant plus que cet effort porte ses fruits. A tous les jeunes qui ont choisi d'acquérir une qualification dans la voie des métiers, je tiens à rappeler que leur professionnalisation durable est non seulement leur meilleur sésame vers un emploi de qualité mais aussi leur meilleure contribution au succès économique de notre patrie.
(source http://www.enseignement-professionnel.gouv.fr, le 21 février 2002)
ministre délégué à l'Enseignement professionnel, dans le quotidien "Les Echos" en réponse à un article paru dans ce même quotidien au sujet d'un colloque organisé par l'association Métiers-Entreprises-Formations.
Où en sont les lycées professionnels ? Le colloque organisé par l'association Métiers-Entreprises-Formations (" Les Echos " du 5 février) a été l'occasion d'une incroyable caricature. " Voies de garage " où " la violence s'accroît ", où les " enseignants sont plus difficiles à mobiliser " et où les élèves " manquent de motivation et accumulent les handicaps sociaux ". Cette pluie de critiques est surtout révélatrice des préjugés qui perdurent contre une voie d'enseignement qui forme pourtant des millions de travailleurs de tout niveau. Mais sans doute gagne-t-on à signaler que ledit colloque a été animé par Nicole CATALA, présidente de l'AMEF, mais aussi députée RPR en campagne. Alors que de nombreuses branches professionnelles font face à des difficultés de recrutement, il est irresponsable sur les plans économique et social de dénigrer cette voie éducative à des fins purement partisanes. Nombreux sont les chefs d'entreprises et les dirigeants de branches qui partagent d'ailleurs mon indignation face à un tel procédé. Fort heureusement, ce dénigrement est loin d'être porté par les observateurs informés de l'enseignement professionnel. Ils constatent au contraire unanimement la revalorisation concrète engagée ces dernières années.
Il a ainsi été fait, au cours de ce colloque, un usage biaisé d'études du ministère en cours de publication. Celles-ci portent sur l'année 2000-2001 et ne traitent pas de " l'image " en général de l'enseignement professionnel mais d'aspects très particuliers et de difficultés conjoncturelles ou locales. Ainsi, l'une d'elles souligne le départ en cours d'études vers l'emploi de lycéens professionnels dans une situation de forte sollicitation des entreprises. L'autre est une monographie portant sur quatre établissements de l'académie de Besançon : elle n'a pas vocation à en tirer des indications de portée nationale ni à une évaluation objective des difficultés ou des besoins de l'enseignement professionnel. Elle aborde seulement les discours de membres de la communauté éducative dans ces établissements sans prétendre mesurer des éléments objectifs, académiques ou nationaux, pouvant expliquer leurs difficultés de recrutement.
Enfin, concernant l'évolution des effectifs, il ne faut pas oublier de souligner que la tendance à la baisse a été vigoureusement inversée au plan national à la rentrée 2001, comme " Les Echos " en avaient d'ailleurs rendu compte ? Le flux d'entrée en BEP augmente, la poursuite d'études vers le baccalauréat professionnel progresse très nettement et la préparation du CAP attire un nombre croissant d'élèves. Cette augmentation des affectations s'est aussi accompagnée à la rentrée 2001 d'une amélioration notoire de leur qualité : les premiers vux ont été plus souvent satisfaits, les délais d'affectation et de communication des décisions, comme le nombre de places vacantes et d'élèves non affectés, ont été radicalement réduits.
En réalité, l'image de l'enseignement professionnel s'améliore. C'est ce que confirme la forte augmentation de la demande des familles pour les lycées professionnels à l'issue de la classe de 3ème(+ 8 700 demandes en 2001 par rapport à 2000). Ce succès n'est pas le fruit de nouvelles campagnes de communication auxquelles je me refuse. Il découle de changements concrets qui redonnent à cette voie une attractivité durable : lancement des lycées des métiers qui permettent notamment de dégager la voie des métiers vers l'enseignement supérieur, généralisation d'innovations pédagogiques comme le projet pluridisciplinaire à caractère professionnel ou l'éducation civique juridique et sociale, amélioration sans précédent de l'encadrement pédagogique puisque ce gouvernement a créé 6280 emplois de Professeurs de lycée professionnel depuis 1997, alors qu'il n'y avait eu aucune création entre 1993 et 1997.
Ces éléments contredisent complètement l'image négative dans laquelle certains veulent reléguer les lycées professionnels. Un tel dénigrement manifeste aussi un mépris intolérable pour les personnels qui ont porté depuis deux ans la rénovation de la voie professionnelle. D'autant plus que cet effort porte ses fruits. A tous les jeunes qui ont choisi d'acquérir une qualification dans la voie des métiers, je tiens à rappeler que leur professionnalisation durable est non seulement leur meilleur sésame vers un emploi de qualité mais aussi leur meilleure contribution au succès économique de notre patrie.
(source http://www.enseignement-professionnel.gouv.fr, le 21 février 2002)