Texte intégral
Madame la Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et de l'Intégration africaine,
Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement,
Messieurs les Parlementaires,
Mesdames et Messieurs les Membres du Corps diplomatique,
Chers amis, chers compatriotes,
C'est avec un très grand plaisir que je me retrouve à nouveau au Niger. Une fois de plus, je constate que vos traditions d'accueil, de chaleureuse attention ne se démentent pas.
Je suis heureux de retrouver ce pays que j'aime et auquel je rends visite régulièrement depuis longtemps déjà, il y a 15 ans comme président du Conseil général des Côtes d'Armor, département qui a voulu nouer des relations particulières avec Agadez, et depuis 5 ans en ma qualité de ministre de la Coopération. Je suis heureux surtout qu'après ma dernière visite voici deux ans, je peux constater que votre pays, depuis le retour des institutions démocratiques, a retrouvé une stabilité qui fait honneur au continent africain, qui donne tant de raisons d'espérer au devenir de ce continent.
Cette stabilité, nous la devons à un ensemble de facteurs, qui sont aujourd'hui réunis au Niger, un Etat de droit, un dialogue politique où l'opposition peut jouer son rôle, une presse libre qui se développe, qui a probablement encore à se professionnaliser mais nous sommes disposés à l'y aider, une paix des armes qui achève de se consolider. Cette stabilité, c'est aussi l'ambitieux programme de lutte contre la pauvreté, indispensable pour la population nigérienne, que le gouvernement du Niger a défini conjointement avec les institutions financières internationales et que l'ensemble des partenaires du Niger, - France et Union européenne en tête - ont décidé d'appuyer.
Cette stabilité, c'est aussi affaire de bon voisinage. Le Niger accomplit à cet égard ses missions de souveraineté de manière responsable en maintenant la paix à ses frontières (je note que Niamey vient d'héberger une réunion des ministres du Conseil de l'Entente sur la sécurité transfrontalière), en participant aussi activement aux organisations régionales (je n'oublie pas qu'il préside notamment l'Agence du Bassin du Niger).
Le Niger se trouve confronté, comme d'autres, aux enjeux d'un environnement extérieur marqué par des mutations extraordinairement rapides, mais pour certaines d'entre elles préoccupantes - l'intégration régionale est impérative, les perspectives du NEPAD offertes à l'échelle du continent doivent être éclairées, les difficultés pour le bénéfice de tous les avantages du commerce international appellent des investissements, quant à la lutte contre le terrorisme et les grands trafics, elle exige une mobilisation de tous. Il y va de la sécurité collective. Ces quelques exemples illustrent la nécessité d'une interaction accrue entre des Etats consolidés mais qui puisent dans la décentralisation un surcroît de démocratie et de liberté locale. Pour faire face à tous ces défis les moyens du Niger sont limités, nous le savons, ces responsables le savent mieux que nous encore.
Mais le Niger n'est pas seul, c'est tout le sens de ma présence à Niamey aujourd'hui à l'occasion de notre Commission mixte, la 22ème c'est dire assez la durée de cette coopération, mais la dernière avait eu lieu en 1994, huit ans déjà c'est long, trop long, j'espère bien que la prochaine se tiendra dans des délais plus reprochés. D'aucuns préconisaient qu'elle se tienne peut être dans quelques temps. J'ai souhaité, pour toutes les raisons que je viens d'évoquer, qu'elle se tienne maintenant, j'aurai été un peu attristé de ne pas en être.
Les travaux que nos deux délégations vont conduire jusqu'à demain sont une belle illustration de cette volonté de vous accompagner. Les quatre conventions portant sur des projets financés par le Fonds de solidarité prioritaire que j'ai signé cet après-midi avec la ministre le prouvent. Nous sommes aussi à vos côtés, vous le savez, pour appuyer vos efforts vis-à-vis des autres bailleurs et de l'ensemble de la communauté internationale, et nous participons à votre bonheur en voyant le jugement positif que le Fonds monétaire international porte sur l'évolution du Niger au cours de la dernière période. Nous y sommes aussi, un peu, pour quelque chose. Mais d'une façon générale, la France est engagée dans le combat contre les inégalités du monde. De Durban à Monterrey, en passant par Bruxelles, Doha mais aussi à Porto Alegre, nous plaidons pour une solidarité planétaire qui conjugue sur tous les continents la lutte contre la pauvreté et l'insécurité.
Parce que je suis aussi le ministre chargé de la Francophonie je veux saluer la fidélité et l'engagement du Niger dans cette communauté dont votre pays est un des membres fondateurs, je n'oublie pas que c'est ici à Niamey, il y a 30 ans déjà, que la première agence de la Francophonie a été créée. Les prochains jeux de la Francophonie vont se dérouler au Niger en 2005. Je sais que vous avez déjà commencé à préparer avec enthousiasme ce grand événement, cette fête vivante de la Francophonie qui sera, j'en suis sûr, un succès et à laquelle je compte bien assister pour vibrer avec les artistes avec les athlètes francophones. Entre temps, à la mi-octobre, à Beyrouth, au cur d'un Proche-Orient vers lequel se tournent les projecteurs de l'actualité, le Sommet de la Francophonie déclinera un thème extraordinairement actuel celui du dialogue des cultures. Le président que les Français vont choisir, dans quelques jours, il portera la voix de la France, j'espère qu'elle sera forte pour que le message de paix et de fraternité soit entendu bien au-delà des rives de la Méditerranée.
Mesdames, et Messieurs, Chers Amis nigériens, vous comprendrez que je veuille saisir l'occasion qui m'est offerte pour m'adresser plus particulièrement à mes compatriotes et je ne parle pas seulement des bretons.
Chers Amis, c'est vous qui faites la présence de la France. Chers compatriotes, c'est à vous qu'il revient d'abord d'entretenir, de conforter les excellentes relations que la France nourrit avec le Niger, quelles que soient les fonctions que vous exercez ici : diplomates, enseignants, religieux, militaires, experts, assistants techniques, représentants des entreprises ou des ONG, tous, vous êtes au-delà des Etats, au-delà des structures, au cur de l'amitié entre la France et le Niger. Je voudrais vous en remercier.
Vive l'amitié entre le Niger et la France.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 avril 2002)