Communiqué des services du Premier ministre, en date du 22 juin 2000, sur les actions et les objectifs du Comité interministériel de la Coopération internationale et du Développement (CICID).

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Intervenant(s) : 

Auteur(s) moral(aux) : Premier ministre

Circonstance : Deuxième réunion du Comité interministériel de la Coopération internationale et du Développement (CICID) à Paris le 22 juin 2000

Texte intégral

Le Comité interministériel de la Coopération internationale et du Développement (CICID) a tenu le 22 juin 2000 sa deuxième réunion depuis sa création en 1999. Présidé par le Premier ministre, son objectif est de renforcer la cohérence des interventions françaises en matière de coopération dans l'ensemble du monde, et d'assurer l'adaptation des réponses de la France aux enjeux plus spécifiques du développement.
Constatant les progrès accomplis dans la mise en uvre effective de la réforme du dispositif de coopération internationale de la France décidée par le gouvernement en janvier 1998, il a pris connaissance du programme de travail et de consultations du Haut conseil de la coopération internationale mis en place à la fin de l'année 1999 sous la présidence de M. Jean-Louis Bianco et des premières conclusions et propositions du groupe de travail interministériel sur l'évaluation de l'efficacité de la Coopération internationale et de l'Aide au développement.
Le Comité interministériel a rendu un hommage appuyé à l'action vigoureuse menée par Pierre Guidoni pendant les quelques mois précédant son récent décès au cours desquels il a exercé les fonction de délégué interministériel au codéveloppement et aux migrations internationales.
Il s'est félicité du dialogue engagé avec la représentation nationale sur la politique de coopération à l'occasion des débats organisés au sein des deux assemblées, en avril dernier.
Après avoir procédé à un examen de l'aide publique au développement de la France, notamment sur la base du mémorandum de la France au Comité d'aide au développement de l'OCDE, le Comité interministériel a retenu qu'il convenait, pour les années à venir, de maintenir des flux importants d'aide au développement et en a arrêté les grandes orientations stratégiques, géographiques et sectorielles, au service du développement durable et de la lutte contre la pauvreté.
Le Comité interministériel a confirmé le périmètre, défini en 1999, de la Zone de solidarité prioritaire, zone de concentration de l'aide publique bilatérale française au développement, il a néanmoins rappelé que ce périmètre n'était pas figé, et que son réexamen serait entrepris à l'occasion de sa prochaine réunion, en 2001, au terme d'une première évaluation de sa pertinence et de l'efficacité des actions de coopération de la France, notamment au regard des critères établis en 1998. Il a souligné que l'intensité de la coopération de la France avec les différents Etats de la Zone pouvait aussi varier en fonction du comportement des pays concernés, tant sur le plan interne que sur le plan international.
Le Comité interministériel a pris connaissance de l'état d'avancement de l'initiative sur la dette des pays pauvres très endettés et approuvé les modalités de l'annulation des créances françaises d'aide publique au développement. Il a rappelé en particulier le souci du gouvernement français, que cet effort - qui représentera environ 8 milliards d'euros d'aide supplémentaire de la France - soit mis en uvre de manière à garantir, en une pleine association des sociétés civiles, une affectation des sommes ainsi libérées dans les pays bénéficiaires au profit du développement : en particulier dans les secteurs de la santé et de l'éducation.
Le Comité interministériel s'est par ailleurs penché sur la rénovation de nos relations de coopération avec les pays du Maghreb. La densité exceptionnelle des liens entre la France et le Maroc, l'Algérie et la Tunisie, tant sur le plan humain, économique et politique que culturel, justifie en effet amplement de repenser notre dispositif de coopération non seulement entre Etats, mais aussi entre sociétés civiles, pour mieux répondre aux enjeux de cette région en pleine émergence.
Des objectifs annuels ont été fixés par le Comité interministériel pour mesurer l'état d'avancement de cette entreprise de modernisation de nos relations avec le Maghreb, dans tous les domaines. Les départements ministériels, chacun pour ce qui le concerne, auront la responsabilité de rendre compte des progrès accomplis à intervalles réguliers.
Enfin, le Comité interministériel a approuvé un programme de travail interministériel dans la perspective de sa prochaine réunion en 2001, comprenant en particulier les thèmes de l'environnement et du développement durable, de l'expertise en coopération et de la promotion de l'offre française de formation supérieure à l'étranger.
(Source: http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 juin 2000)