Allocution de M. Charles Josselin, ministre délégué à la coopération et à la francophonie, sur la mise en oeuvre par la France de l'application de la Convention d'Ottawa sur l'interdiction des mines antipersonnel et la contribution des chercheurs de l'Observatoire des mines à l'universalisation du traité, Paris le 17 avril 2002.

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Circonstance : Réunion annuelle des chercheurs de l'Observatoire des Mines, du 17 au 19 avril 2002 à Paris

Texte intégral

Madame la Présidente,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Le gouvernement français accueille comme une marque de confiance le choix de Paris fait cette année par ICBL, pour le grand rendez-vous annuel des chercheurs de l'observatoire des mines. Notre Commission nationale pour l'élimination des mines antipersonnel a souhaité parrainer cette rencontre, ce dont je me félicite.
C'est vous dire que je suis honoré d'avoir à ouvrir cette réunion et que c'est un message d'amitié et d'estime qu'à mon tour, je suis chargé de vous apporter, au nom du gouvernement français, et à titre personnel.
Mais, permettez-moi de donner un tour plus personnel à l'expression de mon plaisir à me trouver parmi vous aujourd'hui ; en décembre 1997, j'étais à Ottawa comme beaucoup d'entre vous, et j'ai eu le grand honneur de signer au nom de la France la Convention d'interdiction des mines antipersonnel, et d'indiquer quels seraient les grands axes de la contribution du gouvernement auquel j'appartiens à l'action contre ce fléau à travers le monde. La réunion d'Ottawa était, après ma prise de fonctions, l'une des premières grandes conférences internationales à laquelle je représentais la France. Je me suis ainsi trouvé, quelques semaines après ma nomination, au cur de votre sujet et de la cause que vous défendez, cause avec laquelle je me sentais en résonance depuis de nombreuses années et pour laquelle le parlementaire que j'étais, avait déjà milité. Elle est aussi devenue la mienne, et c'est pourquoi j'ai été touché que vous m'ayez demandé d'être là aujourd'hui. Ce sera l'un de mes derniers exercices avant les prochaines échéances électorales. J'ai pu voir en cinq ans combien le dossier avait évolué.
En cinq ans, j'ai pu constater à quel point mon pays avait été exemplaire. Il a achevé la destruction de son stock de mines (1,5 M) un an avant le délai fixé par la loi française et trois ans avant le délai fixé par la Convention d'Ottawa, en décembre 1999.
En cinq ans j'ai pu aussi constater les ravages, sur le terrain, de ce fléau que constituent les mines antipersonnel. J'ai pu aussi suivre les théâtres d'opération. J'ai pu enfin suivre une actualité internationale qui ouvre quelques fenêtres sur la paix, qui permettent une activité de déminage : c'est aujourd'hui le cas en Ethiopie et en Erythrée, ce sera bientôt le cas je l'espère au Congo.
L'affirmation rapide du Traité d'Ottawa en tant que nouvelle norme du droit international a été remarquable. Le rôle moteur constamment joué par ICBL à son service y a été pour quelque chose, ainsi que la qualité, en tous points remarquable, année après année, des rapports de l'observatoire des mines, qualité qui est reconnue en France, tant par le gouvernement que par l'ensemble des parties prenantes au déminage humanitaire dans ce pays.
Devant vous je souhaiterais redire combien le rôle de la société civile aura été déterminant dans ce processus, pour la signature et la préparation de cette Convention aussi bien qu'ensuite pour l'application de celle-ci, la vérification de l'éradication du déminage, à l'échelle de la planète. Grâce à vous, le déminage est, en quelque sorte, sous surveillance populaire.
Pour en venir à ce qui est l'objet direct de votre conférence, pendant ces trois jours ici au Centre de conférences internationales, je tiens à souligner le prix que nous attachons à vos travaux. Unique ouvrage de référence de ce niveau et de cette portée dans le monde, le rapport de l'observatoire des mines tient, à nos yeux, une place centrale, et dans l'universalisation, et dans la mise en oeuvre de la Convention. L'universalisation, parce que grâce à votre rapport, nul ne peut prétendre ignorer le progrès du Traité d'Ottawa, et les avancées qu'il induit en termes de désarmement, de sécurité des personnes, de droit humanitaire et de développement socio-économique ; la mise en uvre, parce que votre travail, objectif et minutieux, est l'une des contributions majeures à l'indispensable respect de la Convention dans toutes ses dispositions.
C'est dire l'importance que cette tâche, astreignante, parfois ingrate, parfois même périlleuse, revêt de l'avis de tous dans mon pays, et avec quelle sympathie nous vous souhaitons un plein succès dans vos travaux parisiens, étape décisive de votre rapport annuel pour 2002.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 avril 2002)