Texte intégral
Chers amis, je ne vais pas être très longs car vous êtes là pour profiter d'un rush. Mais il faut quand même que je vous dise quelques mots pour vous expliquer pourquoi nous vous accueillons ici à l'occasion de cette FIAC; Vous êtes ici au ministère des Affaires étrangères, ce que l'on appelle dans le langage courant le Quai d'Orsay, dans une partie qui s'appelle l'hôtel du Ministre, mais ce n'est pas un hôtel. Il y a un petit nombre de bureaux et des salons de réception et surtout de réunions. Ici, c'est une sorte d'usine à réunions. Cela a été construit au milieu du XIXème siècle et pendant longtemps, c'était l'endroit où l'on recevait les hôtes de la France à l'étage au-dessus. Ensuite, c'est devenu simplement une partie du ministère et ce qu'il y a dans le fond, ce sont les immeubles dans lesquels il y a les vrais bureaux. Ce ministère a une activité culturelle considérable. Si on prend notre budget, si on regarde le réseau culturel plus les activités de coopérations internationales et les activités d'aide au développement, cela correspond à 40 % du budget.
Ensuite, je considère personnellement que dans la politique étrangère moderne, dans le contexte de la mondialisation, tous les éléments comptent. Evidemment, la diplomatie, la gestion des crises qui sont malheureusement nombreuses, Kosovo, Timor etc... Il y a aussi tous les autres aspects touchant à la culture ou à l'économie qui sont des éléments très importants des relations internationales d'aujourd'hui. Puisque l'on parle de culture, je dis pour nos amis étrangers qui sont là nombreux que pour nous, la notion de diversité culturelle est fondamentale. Nous pensons que toutes les cultures du monde doivent pouvoir exister, dans un dialogue évidemment, dans un échange, et il y a la dimension de création et la dimension économique aussi bien sûr. Il faut aller vers un monde qui préserve cette diversité et il faut lutter contre l'uniformité. Je ne vais pas entrer dans le détail des futures négociations au sein de l'OMC, mais cela vous donne une idée de nos positions.
Ensuite, je voudrais dire que je suis très heureux d'accueillir la FIAC au Quai d'Orsay, elle a déjà été reçu d'autres années, dans d'autres Palais nationaux, car, tout simplement, je me retrouve tout à fait dans cet esprit d'ouverture qui la caractérise. Diffuser la culture et l'art français, accueillir la culture et les artistes, ce sont les deux faces d'une même attitude. Ensuite, je suis très heureux que l'Amérique latine soit à l'honneur cette année. J'étais il y a quelques jours au Brésil, j'y étais déjà avant l'été pour une grande rencontre entre l'Europe et l'Amérique latine, je trouve extraordinaire la vitalité de ce continent. Je le pense depuis longtemps à propos de sa littérature et c'est vrai avec une force stupéfiante aussi en matière d'art plastique et d'art en général. Je souhaite le plus grand succès aux artistes d'Amérique latine et je suis très content de voir les autres aussi, quels que soient les continents dont ils viennent. Je suis très heureux quand certains d'entre eux trouvent à Paris ou en France, à Dijon pour notre ami qui est là, une occasion de vivre dans la création et l'accomplissement.
D'autre part, je trouve que l'on se rencontre très bien par cette démarche parce que la FIAC est aussi un carrefour entre la culture et l'économie, c'est aussi un immense marché.
Ensuite, je voudrais dire un mot sur le patrimoine. Les Français le savent bien, je dis cela pour nos amis étrangers, il y a ce week-end les journées du patrimoine. Tous les bâtiments historiques et publics de France sont ouverts au public. Les Français adorent cela, ils viennent les visiter très nombreux chaque année. Nous ouvrons ce bâtiment ce week-end mais nous n'avons pas voulu que cela ne soit centré que sur le passé. Dans l'entrée du ministère, vous avez pu voir des toiles de peintres français contemporains, il y en a d'autres dans le grand escalier et au premier étage. Comme vous le disait Olivier Poivre d'Arvor tout l'heure, faites-y un petit détour. Pour moi, le patrimoine, c'est celui qui est déjà constitué et c'est le patrimoine en création, création grâce à des gens comme vous. D'ailleurs, j'ai l'intention de faire entrer plus d'art contemporain dans les ambassades françaises et je m'occupe de ce que les constructions d'ambassades, les nouvelles et celles que l'on restaure obéissent à un qualité architecturale toujours plus grande.
Chaque année, il y a plus de 200 opérations de soutiens de créateurs français réalisés par ce ministère. Cette année, par exemple, la France a été l'invité de la foire d'art contemporain de Madrid. En juin, je suis allé avec mon homologue italien à la biennale de Venise pour visiter ensemble des pavillons français et italiens. D'octobre à janvier prochain va se dérouler au Etats-Unis, la plus grande manifestation d'art contemporain français que je vais organiser sur la côte ouest des Etats-Unis. Plus de 70 artistes français seront exposés dans une trentaine de lieux allant de Seattle à San Diego. Il y aura autour de cela des expositions, des colloques, des conférences autour de l'art contemporain français. Nous avons appelé cette opération "côte ouest". C'est très important pour nous car cette région des Etats-Unis a une vitalité extraordinaire qui se répand sur le monde entier, c'est très important que les autres, en sens inverse réussissent à y pénétrer; Je suis certain que cela va marcher parce que les Californiens et tous les autres sont très curieux. Nous avons un programme plus européen celui-ci à l'occasion de la présidence française de l'Union européenne au deuxième semestre 2000, qui s'appellera "Génération 2001" et visera à faire connaître en Europe le travail de jeunes artistes français.
J'arrête là mon énumération, je vous redirai en conclusion que je suis très heureux de vous accueillir ici, que l'action que le ministère de la Culture et mon ministère mènent ensemble sert dans ce domaine les mêmes objectifs : soutenir la création, assurer un grand rayonnement à notre culture, à notre création et toujours le faire dans un esprit d'échange, de réciprocité et de dialogue des grandes cultures. C'est cette synthèse qui est peut-être difficile à réaliser pour de grandes administrations mais que chaque artiste réalise en lui-même. Je vous laisse maintenant profiter de cet endroit.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 septembre 1999)