Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Il est des jours où les mots semblent bien dérisoires, où l'émotion nous étreint devant la douleur de la perte tragique d'un être cher.
Il est des moments où l'incrédulité et la stupeur se mêlent à un sentiment de révolte intérieure.
Ces sentiments que nous ressentons aujourd'hui au plus profond de nous même, je voudrais les exprimer pour honorer la mémoire du lieutenant Régis RYCKEBUSCH, victime d'un forcené alors qu'il portait secours, au commissariat de Vannes, à des personnes agressées.
Cette nuit du 9 avril 2002, cette nuit tragique où la folie meurtrière a frappé un représentant de l'Etat dans l'exercice de sa mission au service des autres, marquera pour toujours la mémoire des policiers du commissariat de Vannes, des policiers de ce département, qui aujourd'hui pleurent leur camarade, leur ami; elle restera pour toujours aussi dans la mémoire des policiers de France qui payent un lourd tribut à la protection des personnes et des biens.
Mes pensées se portent d'abord vers vous, madame Catherine RYCKEBUSCH, son épouse, vers vous madame, monsieur, ses parents, vers vous son frère, vers votre famille et vos proches. Je veux vous exprimer mon affliction et vous dire combien je m'associe à votre douleur.
Je veux m'adresser également à tous les personnels de la circonscription de police de Vannes, qui étiez les amis et les collègues de Régis Ryckebusch, aux commissaires, aux officiers, aux gradés et gardiens de la paix, aux personnels administratifs, techniques et scientifiques et aux adjoints de sécurité du Morbihan; à vous monsieur le directeur départemental de la sécurité publique, à vous monsieur le préfet, tous unis dans le malheur et dans la peine. Je partage, avec vous, ces sentiments de consternation et d'indignation.
J'ai également une pensée particulière pour le brigadier Patern GLAIN qui était au côté de Régis RYCKEBUSCH la nuit de ce drame, et qui avec un courage et un sang froid remarquables a pu neutraliser et maîtriser le meurtrier.
Je vous porte témoignage du soutien et de la solidarité de Monsieur Lionel JOSPIN, Premier Ministre, et des membres du Gouvernement, qui, tous, m'ont demandé de vous exprimer leurs condoléances.
Soyez assurés, dans ces instants douloureux et cruels, qu'aucun mot ne peut exprimer, du soutien et de la solidarité de la Nation tout entière, du soutien et de la solidarité de tous les policiers qui s'unissent à cet hommage et qui observent, en ce moment même, à travers toute la France, une minute de silence et de recueillement.
Régis RYCKEBUSCH allait avoir 37 ans. Entré dans la police nationale en 1986 il avait, tout d'abord, été affecté à la compagnie départementale d'intervention des Hauts-de-Seine. Ses grandes qualités professionnelles lui avaient ensuite permis, en 1994, d'intégrer l'unité du RAID, puis, deux ans plus tard, le service de protection des hautes personnalités et en 1998 la direction de la surveillance du territoire. Il avait rejoint le commissariat de Vannes en décembre 2001. Dans tous les services où il a travaillé, Régis RYCKEBUSCH a laissé le souvenir d'un policier exemplaire, dynamique et courageux, le souvenir d'un homme de cur.
Le décès de Régis RYCKEBUSCH est une perte irréparable pour ceux qui l'aimaient ou l'ont côtoyé. Son sacrifice nous conduit immanquablement à penser au métier de policier, aux périls et aux exigences qu'il implique.
Nos concitoyens savent que les policiers et les gendarmes exercent un métier à risques. Ils n'en mesurent pas toujours, pour autant, la menace et le danger permanents, dans les interventions en apparence les plus banales comme dans les opérations les plus minutieusement préparées. Le risque est partout, le risque est constant. Un risque assumé, parfois jusqu'au sacrifice, par des hommes et des femmes qui, investis de la confiance de la République, font face avec courage aux situations les plus difficiles et les plus inattendues.
Il faut à tout instant savoir faire preuve de sang-froid, d'abnégation et d'altruisme, de maîtrise et de courage physique, comme Régis RYCKEBUSCH savait le faire.
Il est difficile en effet d'être en première ligne du combat pour la sécurité de nos concitoyens ! Que chacun prenne donc conscience des conditions souvent dangereuses de l'exercice des missions de police, du sens du devoir et de l'esprit de dévouement qu'elles impliquent, des qualités qui animent ceux qui servent dans les rangs de la police nationale, des qualités de toutes celles et tous ceux qui ont choisi de veiller sur la sécurité de tous et à qui nous avons collectivement confié cette noble responsabilité. Sans sécurité, il n'y a ni liberté, ni démocratie, ni cohésion sociale.
Mais il ne peut y avoir de fatalité dans ces drames qui ont brisé les vies de trop de policiers et plongé leurs familles dans la douleur irrémédiable. Si le risque est inhérent à la fonction de police, la mort n'en fait pas partie intégrante: elle n'est pas acceptable et nous ne pouvons nous y résigner car c'est le fondement même de notre société qui s'en trouverait remis en cause.
Ce nouveau drame doit conduire la Nation à renforcer encore la considération qu'elle porte à ses serviteurs, à renforcer le soutien qu'elle doit leur apporter, et être attentive à ce que ceux-ci aient tous les moyens d'exercer leurs missions.
La citation à l'ordre de la Nation, la croix de chevalier de la légion d'honneur, la médaille d'honneur de la police nationale, la médaille d'or pour acte de courage et de dévouement, qui viennent de lui être décernées à titre posthume, attestent de la reconnaissance du peuple français pour le sacrifice qui a été le sien.
Sa promotion dans le corps des officiers au grade de lieutenant de police, est la marque du respect qui lui est dû.
Au-delà de ces témoignages de notre attachement, je sais, madame, que vous êtes, en ce moment, aidée et entourée de votre famille, des collègues et des amis de votre époux. Je sais combien cet esprit de solidarité, ce signe de l'estime et de l'affection réciproques qui sont si fortes au sein de la grande famille de la police nationale, peuvent vous apporter de réconfort.
Je suis certain aussi que l'ensemble des policiers saura, demain comme aujourd'hui, vous apporter son aide et partager avec vous le poids du drame qui vous a si cruellement frappé.
Je m'incline de nouveau, madame, avec émotion et recueillement, devant votre douleur, celle de votre famille et de vos proches.
Votre épreuve touche et bouleverse la police nationale; elle me touche et me bouleverse en tant qu'homme et en tant que Ministre de l'intérieur à la tête de cette institution qui donne tant pour la sécurité de nos concitoyens et qui voit disparaître, aujourd'hui, avec Régis RYCKEBUSCH, un de ses plus remarquables représentants. Elle touche et bouleverse la France.
Nous n'oublierons pas le lieutenant de police Régis RYCKEBUSCH. Nous n'oublierons pas ces moments où nous vous témoignons notre peine, notre affection, ces moments où nous partageons intensément votre souffrance.
Nous garderons longtemps dans le cur le souvenir de Régis RYCKEBUSCHE, le souvenir de cet homme exemplaire qui a donné sa vie pour sauver celle des autres.
(source http://www.interieur.gouv.fr, le 16 avril 2002)
Il est des jours où les mots semblent bien dérisoires, où l'émotion nous étreint devant la douleur de la perte tragique d'un être cher.
Il est des moments où l'incrédulité et la stupeur se mêlent à un sentiment de révolte intérieure.
Ces sentiments que nous ressentons aujourd'hui au plus profond de nous même, je voudrais les exprimer pour honorer la mémoire du lieutenant Régis RYCKEBUSCH, victime d'un forcené alors qu'il portait secours, au commissariat de Vannes, à des personnes agressées.
Cette nuit du 9 avril 2002, cette nuit tragique où la folie meurtrière a frappé un représentant de l'Etat dans l'exercice de sa mission au service des autres, marquera pour toujours la mémoire des policiers du commissariat de Vannes, des policiers de ce département, qui aujourd'hui pleurent leur camarade, leur ami; elle restera pour toujours aussi dans la mémoire des policiers de France qui payent un lourd tribut à la protection des personnes et des biens.
Mes pensées se portent d'abord vers vous, madame Catherine RYCKEBUSCH, son épouse, vers vous madame, monsieur, ses parents, vers vous son frère, vers votre famille et vos proches. Je veux vous exprimer mon affliction et vous dire combien je m'associe à votre douleur.
Je veux m'adresser également à tous les personnels de la circonscription de police de Vannes, qui étiez les amis et les collègues de Régis Ryckebusch, aux commissaires, aux officiers, aux gradés et gardiens de la paix, aux personnels administratifs, techniques et scientifiques et aux adjoints de sécurité du Morbihan; à vous monsieur le directeur départemental de la sécurité publique, à vous monsieur le préfet, tous unis dans le malheur et dans la peine. Je partage, avec vous, ces sentiments de consternation et d'indignation.
J'ai également une pensée particulière pour le brigadier Patern GLAIN qui était au côté de Régis RYCKEBUSCH la nuit de ce drame, et qui avec un courage et un sang froid remarquables a pu neutraliser et maîtriser le meurtrier.
Je vous porte témoignage du soutien et de la solidarité de Monsieur Lionel JOSPIN, Premier Ministre, et des membres du Gouvernement, qui, tous, m'ont demandé de vous exprimer leurs condoléances.
Soyez assurés, dans ces instants douloureux et cruels, qu'aucun mot ne peut exprimer, du soutien et de la solidarité de la Nation tout entière, du soutien et de la solidarité de tous les policiers qui s'unissent à cet hommage et qui observent, en ce moment même, à travers toute la France, une minute de silence et de recueillement.
Régis RYCKEBUSCH allait avoir 37 ans. Entré dans la police nationale en 1986 il avait, tout d'abord, été affecté à la compagnie départementale d'intervention des Hauts-de-Seine. Ses grandes qualités professionnelles lui avaient ensuite permis, en 1994, d'intégrer l'unité du RAID, puis, deux ans plus tard, le service de protection des hautes personnalités et en 1998 la direction de la surveillance du territoire. Il avait rejoint le commissariat de Vannes en décembre 2001. Dans tous les services où il a travaillé, Régis RYCKEBUSCH a laissé le souvenir d'un policier exemplaire, dynamique et courageux, le souvenir d'un homme de cur.
Le décès de Régis RYCKEBUSCH est une perte irréparable pour ceux qui l'aimaient ou l'ont côtoyé. Son sacrifice nous conduit immanquablement à penser au métier de policier, aux périls et aux exigences qu'il implique.
Nos concitoyens savent que les policiers et les gendarmes exercent un métier à risques. Ils n'en mesurent pas toujours, pour autant, la menace et le danger permanents, dans les interventions en apparence les plus banales comme dans les opérations les plus minutieusement préparées. Le risque est partout, le risque est constant. Un risque assumé, parfois jusqu'au sacrifice, par des hommes et des femmes qui, investis de la confiance de la République, font face avec courage aux situations les plus difficiles et les plus inattendues.
Il faut à tout instant savoir faire preuve de sang-froid, d'abnégation et d'altruisme, de maîtrise et de courage physique, comme Régis RYCKEBUSCH savait le faire.
Il est difficile en effet d'être en première ligne du combat pour la sécurité de nos concitoyens ! Que chacun prenne donc conscience des conditions souvent dangereuses de l'exercice des missions de police, du sens du devoir et de l'esprit de dévouement qu'elles impliquent, des qualités qui animent ceux qui servent dans les rangs de la police nationale, des qualités de toutes celles et tous ceux qui ont choisi de veiller sur la sécurité de tous et à qui nous avons collectivement confié cette noble responsabilité. Sans sécurité, il n'y a ni liberté, ni démocratie, ni cohésion sociale.
Mais il ne peut y avoir de fatalité dans ces drames qui ont brisé les vies de trop de policiers et plongé leurs familles dans la douleur irrémédiable. Si le risque est inhérent à la fonction de police, la mort n'en fait pas partie intégrante: elle n'est pas acceptable et nous ne pouvons nous y résigner car c'est le fondement même de notre société qui s'en trouverait remis en cause.
Ce nouveau drame doit conduire la Nation à renforcer encore la considération qu'elle porte à ses serviteurs, à renforcer le soutien qu'elle doit leur apporter, et être attentive à ce que ceux-ci aient tous les moyens d'exercer leurs missions.
La citation à l'ordre de la Nation, la croix de chevalier de la légion d'honneur, la médaille d'honneur de la police nationale, la médaille d'or pour acte de courage et de dévouement, qui viennent de lui être décernées à titre posthume, attestent de la reconnaissance du peuple français pour le sacrifice qui a été le sien.
Sa promotion dans le corps des officiers au grade de lieutenant de police, est la marque du respect qui lui est dû.
Au-delà de ces témoignages de notre attachement, je sais, madame, que vous êtes, en ce moment, aidée et entourée de votre famille, des collègues et des amis de votre époux. Je sais combien cet esprit de solidarité, ce signe de l'estime et de l'affection réciproques qui sont si fortes au sein de la grande famille de la police nationale, peuvent vous apporter de réconfort.
Je suis certain aussi que l'ensemble des policiers saura, demain comme aujourd'hui, vous apporter son aide et partager avec vous le poids du drame qui vous a si cruellement frappé.
Je m'incline de nouveau, madame, avec émotion et recueillement, devant votre douleur, celle de votre famille et de vos proches.
Votre épreuve touche et bouleverse la police nationale; elle me touche et me bouleverse en tant qu'homme et en tant que Ministre de l'intérieur à la tête de cette institution qui donne tant pour la sécurité de nos concitoyens et qui voit disparaître, aujourd'hui, avec Régis RYCKEBUSCH, un de ses plus remarquables représentants. Elle touche et bouleverse la France.
Nous n'oublierons pas le lieutenant de police Régis RYCKEBUSCH. Nous n'oublierons pas ces moments où nous vous témoignons notre peine, notre affection, ces moments où nous partageons intensément votre souffrance.
Nous garderons longtemps dans le cur le souvenir de Régis RYCKEBUSCHE, le souvenir de cet homme exemplaire qui a donné sa vie pour sauver celle des autres.
(source http://www.interieur.gouv.fr, le 16 avril 2002)