Point de presse de M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères, sur l'approbation française du memorandum de Charm el-Cheikh (Egypte) signé entre Israël et l'Autorité palestinienne et la condamnation par la France de tout acte de terrorisme contre le processus de paix, Paris le 6 septembre 1999.

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Circonstance : Visite de M. Nabil Chaath, ministre palestinien de la coopération internationale et du plan, à Paris le 6 septembre 1999

Texte intégral

J'apprécie beaucoup qu'il soit venu à Paris très vite pour nous transmettre, en plus de toutes les informations détaillées que nous avions déjà, son analyse et l'analyse du président Arafat sur les développements récents : ce mémorandum de Charm el-Cheikh que nous avons salué, parce qu'il nous redonne confiance dans la possibilité, enfin, de voir appliqués les accords conclus ces dernières années, et notamment ceux de Wye River. Nous sommes donc parfaitement au courant de ce qui s'est passé et nous espérons que cela sera un vrai nouveau départ qui sera confirmé dans les faits. C'est important, à la fois pour l'application de ce qui avait été conclu et pour les perspectives que cela ouvre pour la négociation des problèmes de fond, très importants. Ils sont très difficiles, mais le simple fait que les Israéliens et les Palestiniens puissent s'attaquer ensemble, maintenant, à la solution de ces problèmes de fond, comme Jérusalem, comme les frontières, les réfugiés et tous les problèmes que l'on connaît, c'est déjà en soi quelque chose de considérable. Nous commençons donc à entrer au Proche-Orient dans une époque nouvelle. Dans ce contexte, la relation franco-palestinienne, je le redis ici, restera étroite, amicale, fondée sur une grande confiance mutuelle, sur une coopération active. Je n'ai pas à redire ici l'engagement de la France pour un Proche-Orient en paix : il est connu, il est constant depuis des décennies. Nous allons aborder cette nouvelle période qui comportera encore, nous le savons par lucidité, de nombreux moments extrêmement difficiles, parce que les problèmes sont objectivement difficiles à traiter. Nous allons l'aborder ensemble, en étroite coopération.
Q - Après la signature, il y a eu quelques critiques de pays arabes contre cet accord. Qu'en pensez-vous ?
R - Je ne vais pas commenter les positions des autres. Je peux vous redire que nous jugeons la signature de ce mémorandum de façon très positive parce que cela permet enfin d'espérer l'application réelle des accords qui avaient été signés ces dernières années, notamment les Accords de Wye, et que sans ce préalable il était impossible de faire revenir la confiance et l'espérance dans la région. Deuxièmement, parce que cela ouvre l'autre chapitre qui est le début de la négociation sur les problèmes de fond qui restent à régler. Donc, nous avons salué, aussi bien le président de la République que le gouvernement, de façon très positive la signature de ce mémorandum de Charm el-Cheikh.

Q - Il y a eu des attentats contre cet accord et les grands acteurs de cet accord. Quel est votre commentaire ?
R - Mon commentaire, en ce qui me concerne, c'est que nous avons toujours condamné et que nous condamnons les actes de terrorisme, surtout lorsqu'ils sont dirigés contre la paix et contre ceux qui essaient, malgré les difficultés, de bâtir la paix, et je salue à cette occasion le courage et le sens politique des dirigeants qui rappellent que, malgré les attentats, il faut poursuivre le travail d'élaboration de la paix. On ne doit jamais utiliser le prétexte du terrorisme pour interrompre la recherche de la paix.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 08 septembre 1999)