Editoriaux de Mme Arlette Laguiller, porte-parole de Lutte ouvrière et candidate à l'élection présidentielle de 2002, dans "Lutte ouvrière" les 22 et 29 avril, les 6, 13, et 21 mai 2002 sur les résultats électoraux du premier tour et son refus de donner des consignes de vote pour le deuxième tour, sur la préparation des élections législatives.

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Média : Lutte Ouvrière

Texte intégral

Lutte ouvrière du 22 avril 2002
LE CHOIX ENTRE LA PESTE ET LE CHOLERA
Jamais cette expression populaire n'a correspondu autant à la réalité !
Le Pen est un ennemi avéré des travailleurs et, de plus, il véhicule une idéologie réactionnaire de la pire espèce qu'il faut absolument combattre.
Chirac est un homme de la droite, ouvertement dans le camp du Medef, c'est-à-dire du grand patronat. Mais, en fonction des circonstances, il est susceptible de se conduire exactement comme Le Pen et Mégret.
Les résultats du premier tour font qu'on va nous demander de choisir entre les deux.
Toute la presse et tous les partis politiques présentent l'éviction de Jospin pour le deuxième tour comme un séisme politique, une catastrophe sans nom, voire une situation jamais vue.
La présence de Le Pen au deuxième tour n'est pas due à une véritable montée de l'extrême droite, contrairement à tout ce que la presse semble dire. En fait, il ne faut pas se démoraliser de ce résultat.
A l'élection présidentielle précédente de 95, qui a vu l'élection de Chirac, l'extrême droite était constituée de Le Pen et de De Villiers. A eux deux, ils avaient obtenu 19,74 % des suffrages. Au-jourd'hui, à ce premier tour, Le Pen et Mégret réunis obtiennent 19,45 %, c'est-à-dire un score inférieur pour l'extrême droite d'aujourd'hui à celui de 1995.
Par ailleurs, Chirac à lui tout seul fait plus que Le Pen. Et ce dernier ne bat Jospin que de 1 % des voix. C'est la loi électorale destinée à préfabriquer les élections qui fait qu'un candidat peut être éliminé du second tour à 1 % près.
En fait, tout le problème est que, trop confiants en eux-mêmes et dans leur soutien populaire, les partis de la gauche plurielle qui gouvernement ensemble depuis 5 ans se sont présentés séparément à cette élection.
Si le PCF et les Verts avaient été solidaires de leur patron Jospin, ils ne se seraient pas présentés contre lui et aujourd'hui Jospin dépasserait largement Le Pen, de plus de 6 % des voix. Mais ils ont voulu ratisser trop large en présentant des candidatures séparées et cela leur est retombé sur le nez.
Aujourd'hui ils osent accuser l'extrême gauche, LO et la LCR, d'avoir fait chuter Jospin. Mais ce n'est pas l'extrême gauche. L'extrême gauche n'était pas au gouvernement, elle ne devait aucune solidarité à Jospin. Alors ceux qui pleurent aujourd'hui auraient dû penser plus tôt aux risques qu'ils faisaient courir à sa candidature.
Alors, il ne faut pas qu'une seule voix de travailleur aille à Le Pen. Même ceux des travailleurs qui ont voté pour lui au premier tour doivent prendre conscience qu'ils tresseraient la corde, non seulement pour les pendre, mais pour pendre tous les ouvriers s'ils recommençaient au deuxième tour.
Si Chirac ne battait pas Le Pen, ce serait surprenant car il sera très certainement élu avec une énorme majorité. A tel point que cela passera pour un véritable plébiscite de sa personne. Il passera pour le sauveur de la démocratie contre le fascisme, pour le sauveur des valeurs républicaines et celui qui a protégé la République. Il passera même pour celui qui a protégé les travailleurs, les syndicats, les militants.
En fait, ce qui est le pire, c'est que cela lui laissera les mains entièrement libres. Il se servira de son score, qui rappellera peut-être les meilleurs scores de De Gaulle, pour se poser en homme providentiel et faire ainsi passer toutes les mesures réactionnaires qu'il ne manquera pas de prendre à l'avenir.
Voilà pourquoi les travailleurs ne doivent pas voter Le Pen mais, d'un autre côté, moins Chirac pourra se prévaloir de voix des travailleurs, mieux cela vaudra pour le monde du travail.
Bien entendu, chacun doit faire le choix qui lui semble le plus justifié mais chacun devra penser à ce que ce choix pourrait entraîner pour l'avenir.
Arlette Laguiller
(Source http://www.lutte-ouvriere.org, le 24 avril 2002)
CONTRE LE PEN MAIS PAS POUR CHIRAC : UNE ENVELOPPE VIDE DANS L'URNE
(29/04/2002)
Tous les partis de la gauche plurielle, cette gauche qui dirige encore le gouvernement, se sont enchaînés eux-mêmes derrière le char de Chirac pour lui faire un triomphe.
François Hollande, le premier secrétaire du PS, vient de dire que le 5 mai doit être "un référendum contre l'extrême droite" et que Chirac ne sera pas élu sur son programme, mais "sur un mandat simple qui sera d'écarter toute dérive d'extrême droite". Pourtant, au premier tour, il y a déjà eu un référendum contre Le Pen puisque 80 % des votants n'ont pas voté pour lui.
Pour Hollande, à partir du 6 mai "le choix entre la gauche et la droite reprendra toute sa valeur". On ne peut mieux se moquer des idées qu'on peut mettre au vestiaire un jour et reprendre le lendemain.
Chirac pourrait être largement élu avec les voix de la droite, sans celles de la gauche. Mais en faisant cette campagne, le PS, le PC et les Verts évitent d'avoir à discuter leur politique passée.
Si Chirac gagne avec un pourcentage écrasant, la différence politique entre la droite et la gauche socialiste sera bien faible. De fait, c'est la gauche elle-même qui l'affirme.
C'est pour cinq ans que Chirac sera élu. Et son programme, il y tient et le répète dans chaque meeting, est loin d'être favorable aux travailleurs. S'il est élu avec leurs voix, il pourra dire "vous avez à 80 % voté pour moi et pour mon programme".
Si, dans cinq semaines, au soir des Législatives, une majorité de gauche est envoyée au Parlement, ce sera une nouvelle cohabitation, mais peut-être pas pour longtemps car Chirac, qui a la dissolution facile, pourrait très bien renvoyer les députés de gauche devant les électeurs.
Et pourquoi ne sortirait-il pas des Législatives une majorité de droite, puisqu'il y aura des candidats de Le Pen partout et que le même raisonnement pourrait faire dire qu'il faut faire front contre Le Pen en se rassemblant derrière les candidats du Président.
Si les voix de Le Pen ont augmenté, c'est bien parce que le gouvernement de la gauche plurielle n'a pas su répondre aux aspirations du monde du travail.
Le chômage ne fait pas monter que la délinquance, il fait aussi monter la peste brune. Chirac et Jospin ont fait une grande partie de leur campagne sur l'insécurité, ils ont repris les thèmes chers à le Pen et une partie des électeurs a préféré l'original aux copies.
Alors dimanche, Le Pen ne doit absolument pas avoir de voix des travailleurs. Il faut que tous ceux qui ont voté pour lui au premier tour comprennent que ce serait dramatique que l'extrême droite devienne une force importante.
Le Pen fait sa campagne contre les immigrés, contre les étrangers mais en fait, parsemée de quelques propos démagogiques pour les ouvriers, il est fondamentalement contre tous les travailleurs.
Il faut se souvenir qu'aussi bien les fascistes italiens que les nazis allemands tenaient, parmi tous leurs slogans réactionnaires et racistes, des propos tirés du programme des socialistes.
Alors il ne faut pas penser qu'à dimanche, il faut penser à ne pas compromettre l'avenir. Que Chirac soit élu avec les voix des travailleurs, les voix de toute la gauche, ou qu'il soit élu seulement avec les voix de la droite, cela peut changer l'avenir.
C'est pourquoi nous disons qu'il faut aller voter dimanche. En se gardant de le faire pour Le Pen, mais sans contribuer à plébisciter Chirac car, après, il se servirait de nos voix pour justifier une politique anti-ouvrière et pro-patronale.
Le Parti Socialiste n'est pas trop gêné de cela car ce qu'il regrette c'est ses places. Mais le sort des travailleurs il s'en moque. Il l'a montré pendant cinq ans au gouvernement et il le montrera à nouveau, s'il sort une majorité de gauche des élections législatives de mai.
Pas une voix pour Le Pen !
Mais une enveloppe vide en guise de vote pour Chirac.
Arlette Laguiller

(Source http://www.lutte-ouvrière.org, le 3 mai 2002)
Le 6 mai 2002
ET APRES ?
Comme il était absolument prévisible, Le Pen n'a pas obtenu, au second tour, plus de voix que celles qu'il avait obtenues, avec son compère Mégret, au premier tour.
Ce qui signifie, tout d'abord, qu'il était évident que Le Pen aurait été très facilement battu avec les seules voix de la droite, qui représentaient, au premier tour, le double des voix de Le Pen. Faire craindre la victoire de Le Pen était de l'intox. Et cela évitait d'avoir à expliquer pourquoi la politique de Jospin lui avait fait perdre deux millions et demi de voix entre 1995 et 2002.
En effet, si le Pen a été présent au deuxième tour, ce n'est pas qu'il s'était renforcé autant qu'on l'a dit, avec à peine deux cent mille voix de plus qu'en 1995.
Cela signifie aussi que les dirigeants de la gauche se sont prostitués pour rien et ont volontairement fait de Chirac le président de loin le mieux élu de la Vème République, celui qui a obtenu le score le plus important, même De Gaulle n'a jamais fait mieux. Et c'est triste que les dirigeants de la gauche aient fait plébisciter un homme de droite tel que Chirac.
Les dirigeants de la gauche viennent ainsi de nous dire, de la pire des façons, que la gauche gouvernementale et la droite gouvernementale se ressemblent beaucoup plus qu'elles ne se différencient.
Les dirigeants de la gauche ont gonflé la baudruche Le Pen en sachant pertinemment que Le Pen n'avait aucune chance, et de très loin, de l'emporter au 2ème tour. Ils ont agité l'épouvantail Le Pen, en faisant croire qu'il pouvait être élu. Ils ont agité le spectre d'une victoire du fascisme qui n'était pourtant, dans la situation présente, qu'un spectre d'opérette même si les idées de Le Pen représentent une telle survivance.
Les dirigeants de la gauche ont réussi aussi à éviter, vis-à-vis des classes populaires, toute explication sur la cause de la désaffection de l'électorat de gauche à leur égard et sur la baisse des voix du Parti Socialiste et l'effondrement de celles du Parti Communiste.
En mentant effrontément sur la réalité de voir Le Pen élu, ils ont voulu apparaître à la pointe du combat populaire en cachant qu'il s'agissait d'un combat sans enjeu. Et, surtout, qu'ils allaient plébisciter un homme qui défendrait, et peut-être mettrait en application, tout ou partie des idées et du programme de Le Pen.
La campagne qu'ils ont menée en faveur de Chirac était aussi honteuse qu'inutile et artificielle, ce qu'ils savaient bien évidemment.
Pour notre part, nous avons refusé de nous aligner sur cette campagne et refusé de nous abaisser à appeler à voter pour Chirac. On nous accuse souvent de défendre toujours le même programme mais nous sommes fiers d'être fermes sur nos idées et de ne pas retourner notre veste à la première occasion venue.
C'est l'idée que nous nous faisons du parti qui manque au monde du travail, d'un parti qui défende les intérêts politiques et sociaux des travailleurs et, donc, qui combatte les idées et les mensonges des défenseurs du capital qu'ils soient de droite ou de gauche. Cela signifie un parti qui, en toute circonstance, dise la vérité.
Chirac, quelle que soit l'hypocrisie avec laquelle on explique qu'il fallait voter pour lui, est un ennemi des travailleurs. Et ceux qui ont appelé les travailleurs à le faire ont trahi le monde du travail, au profit d'un homme qui mènera la politique du grand capital, c'est-à-dire qui appauvrira encore les classes populaires.
Classes populaires dont la gauche abandonne une fois de plus les intérêts. Ce n'est certainement pas comme cela que le PS et le PC retrouveront les quatre millions de voix qu'ils ont perdues entre 1995 et 2002 par leur politique au gouvernement.
(source http://www.lutte-ouvriere.org, le 10 mai 2002)
13/05/2002
" REFUSEZ LES MENSONGES ET L'HYPOCRISIE, CHOISISSEZ LA VERITE "
La campagne des législatives va commencer mais la gauche ex-gouvernementale a déjà un temps de retard sur la droite.
En effet, pendant que PC et PS affirmaient que, puisque Le Pen était présent au second tour il pouvait être élu, et qu'à son de trompes et de tambours, ils menaient la campagne pour Chirac, ce dernier et son camp avaient les mains libres pour préparer un gouvernement de campagne électorale pour les Législatives.
En réalité, il n'y avait pas besoin d'être devin pour comprendre que Le Pen ne pouvait pas obtenir au second tour beaucoup plus de voix qu'au premier.
Mais le Parti socialiste et le Parti communiste ont préféré faire campagne en faveur de Chirac en prétendant qu'il fallait faire barrage à Le Pen, empêcher le racisme et le fascisme de triompher, alors qu'il ne pouvait pas obtenir plus de 20 %. Ils ont ainsi évité de discuter pourquoi Jospin avait perdu suffisamment de voix pour passer après Le Pen, et pourquoi Jospin et Robert Hue ont à eux deux perdu 4 millions de voix.
Maintenant, Chirac a été plébiscité avec 82 % de voix et se sert de ce crédit pour rallier derrière lui tout l'électorat de droite. Il cherche même à rallier le plus possible de voix de l'électorat de Le Pen.
Il veut, affirme-t-il, "restaurer l'autorité de l'Etat". Il parle de "tolérance zéro" pour tous les délits. A vrai dire, le Parti socialiste en parlait déjà lors de la campagne présidentielle et Chirac insiste. Le premier geste de Sarkozy, nouveau ministre de l'Intérieur, est une mise en scène le montrant, devant radios et télés, dans une commune de Seine-St-Denis, accompagnant une ronde de police faisant la chasse aux prostituées. Cela ne résoudra pas l'insécurité dans les quartiers populaires, cela ne supprimera ni le proxénétisme ni l'exploitation de ces malheureuses venant de l'Est, mais cela satisfera les bien pensants et restaurera à bon compte l'autorité de l'Etat sur les plus faibles.
C'est-à-dire que tous les actes du gouvernement Raffarin préparent la campagne électorale de la droite, en prétendant faire ce que la gauche n'a pas fait. Il ne s'agit pas de prendre des décisions efficaces puisque rien ne peut être fait avant que la nouvelle Assemblée soit là, mais Chirac veut des gestes symboliques.
Face à cela, le Parti socialiste, le PCF, les Verts vont essayer de présenter des candidatures uniques. On avait le gouvernement de la gauche plurielle, ils veulent maintenant présenter aux électeurs la gauche unique. Ils disent qu'ils veulent s'adresser, plus qu'ils n'ont fait lors de la campagne présidentielle, à l'électorat populaire, aux travailleurs, aux chômeurs, à tous ceux qui souffrent dans la société actuelle.
Ils vont s'adresser à eux, certes, mais juste le temps d'une élection. Ils ne seront pas avares de promesses. S'ils ne sont pas majoritaires à la Chambre ils n'auront pas à tenir parole et ils pourront se refaire une santé dans l'opposition. S'ils sont élus, ils s'empresseront d'oublier leurs promesses.
C'est pourquoi Lutte Ouvrière présentera des candidats partout. Tous les électeurs auront ainsi la possibilité d'affirmer qu'ils sont contre la droite, mais qu'ils ne sont pas dupes des mensonges de la gauche qu'ils ont connue durant cinq ans au pouvoir.
Les militants de Lutte Ouvrière défendent le camp des travailleurs et rien que le camp des travailleurs. Ils n'acceptent aucun compromis dès qu'il s'agit des intérêts du monde du travail. Ils ne luttent pas qu'en parole contre le patronat et la bourgeoisie. Ce n'est pas eux qui se sont aplatis pour appeler à voter Chirac et cautionner tout ce qu'il fera à l'avenir.
Alors il faut que les travailleurs montrent qu'ils savent déceler les mensonges derrière les discours des différents partis. C'est pour donner cette possibilité de choix au monde du travail que nous présenterons des candidats dans toutes les circonscriptions.
(source http://www.lutte-ouvriere.org, le 16 mai 2002)
21/05/2002
CONTRE LA DROITE CYNIQUE ET LA GAUCHE HYPOCRITE
En appelant à plébisciter Chirac, les partis de gauche battus ont voulu éviter d'avoir à expliquer pourquoi le Parti communiste et le Parti socialiste ont découragé 4 millions de leurs électeurs. Ils ont évité d'avoir à expliquer ce qu'ils ont fait, pendant les cinq ans passés au pouvoir et évité surtout de se demander ce qu'ils n'ont pas fait.
Pour éviter d'avoir à se justifier, ils ont agité comme une cape la baudruche Le Pen devant les yeux des électeurs.
Aujourd'hui, avec les législatives, la gauche va commencer à nous dire que la droite ne doit pas passer. Ce ne sera plus à Le Pen qu'il faudra barrer la route, sauf dans quelques endroits, mais ce sera aux candidats de Chirac !
Si les partis de gauche sortent vaincus des élections législatives, ils l'auront bien cherché. On ne peut présenter un jour Chirac comme le rempart, le défenseur de la démocratie et le lendemain découvrir qu'il est porteur d'idéologies anti-sociales, voire réactionnaires !
La situation des classes populaires, du monde du travail, des plus exploités de la société, s'est aggravée, au point qu'il y a aujourd'hui 9 millions de personnes qui ont moins de 4000 francs par mois pour vivre, alors que, même avec le smic, il est de plus en plus difficile de vivre.
Il y a des quartiers, ceux qu'on appelle sensibles, où il y a jusqu'à 30 %, et même plus, de la population active qui est au chômage. C'est trois fois plus que la moyenne nationale.
Il y a des gens qui vivent dans des logis, manquant du moindre confort, quand ils ne sont pas des taudis insalubres.
Et il y a 100 000 personnes qui sont absolument sans abri.
C'est inacceptable qu'un gouvernement qui se prétend au service des classes populaires n'ait pas tout fait pour remédier à une telle situation.
Voilà pourquoi la gauche a perdu des électeurs. Et voilà le retour sur eux-mêmes qu'ils auraient pu, et dû faire, s'ils avaient été honnêtes vis-à-vis de leur électorat.
Pour les législatives, ils se présentent donc, tout de blanc vêtus, en oubliant leurs cinq ans au pouvoir, où ils n'ont rien fait pour les masses laborieuses.
Nous allons voir s'affronter la gauche, qui a menti pendant cinq ans, et la droite qui veut pouvoir mentir pendant les cinq ans à venir.
La droite comme la gauche ne feront rien pour diminuer le chômage dans les banlieues sacrifiées et rien pour augmenter les moyens et les effectifs de l'Education nationale dans ces banlieues. C'est-à-dire rien de fondamental pour diminuer la délinquance.
En ce moment même, des plans de licenciements pèsent sur des centaines de travailleurs dans des villes comme Soissons ou Fécamp, et des milliers à l'échelle du pays. Ces licenciements vont ruiner les artisans, les commerçants de ces villes et même d'autres professions comme les médecins. Cela coûte très cher à la collectivité.
Si l'on attend des mesures efficaces - et seules des mesures radicales seraient efficaces - du gouvernement qui sortira des urnes, on sera déçu. C'est pourquoi sa couleur importera peu. D'ailleurs, la gauche elle-même nous a dit qu'il n'y avait pas de différence fondamentale entre elle et Chirac.
Lutte ouvrière présente des candidats dans toutes les circonscriptions du pays, pour défendre des revendications indispensables comme l'interdiction des licenciements collectifs, la levée du secret des affaires afin que les travailleurs, la population aient leur mot à dire dans la marche des grandes entreprises.
Il faut continuer à nous battre pour que la situation du monde du travail ne s'aggrave pas.
Alors, le 9 juin, vous aurez partout l'occasion de voter pour une candidate ou un candidat de Lutte ouvrière, de voter pour un programme revendicatif qui, seul, pourra changer le rapport de force entre le grand patronat et le monde du travail.

(source http://www.lutte-ouvriere.org, le 23 mai 2002)